30 mai 2007

Avec le temps, saudade!

Marco qui est à Sao Paulo!
Tu comprendras,
compatriote amigo,
que je suis en train de te souhaiter
un kiss de bon anniversaire brésilien! Creuse bien en toi le mot «saudade» pour nous verser un peu l'âme du Sud quand tu r'viendras.
Je t'embrasse, mon ami et je trinque à ta santé via la jolie paire de yeux que voici...






26 mai 2007

Je me tairai mon amour...


If it be your will
Leonard Cohen

«If it be your will
That I speak no more
And my voice be still
As it was before
I will speak no more
I shall abide until
I am spoken for
If it be your will

If it be your will
That a voice be true
From this broken hill
I will sing to you
From this broken hill
All your praises they shall ring

If it be your will
To let me sing
From this broken hill
All your praises they shall ring
If it be your will
To let me sing

If it be your will
If there is a choice
Let the rivers fill
Let the hills rejoice
Let your mercy spill
On all these burning hearts in hell
If it be your will
To make us well
(...)

If it be your will.»


19 mai 2007

Tomber en bas de sa langue


en bouquinant chez Zone libre,
je suis tombé sur ce livre de contes
mais qui se trouve à être une pièce
qui fut montée à La Licorne en juin 1997
tout en étant écrit comme on fait en poésie,
c'est-à-dire par sillons labourés
dans la belle prairie où vivent les vers,
un livre de contes de peurs, de bonshommes sept heure,
de méchant boucher jaloux, histoires de gars
à se les tenir bien serrées par soir de référendum
avec des filles maniaques qui font revoler le sexe et le sang!
Je dis ça à l'oeil, je n'ai pas terminé ma lecture
et je n'ai pas encore cherché sur la Gogoune
c'est qui Yvan Bienvenue

on excusera mon ignorance de l'auteur que je lis pour la première fois.
Il me donne tout de go le goût d'écrire dedans ma langue. C'est comme un coup de circuit, ça.

Dits et inédits
Dramaturges Éditeurs et Yvan Bienvenue, 1997.


Carlito, globe-«trotteur»

*



L'ami Carlito, ce brillant jeune slameur avec une touche de hip hop dans sa manière, que devient-il donc? Il m'a envoyé un courriel plus tôt cette semaine. Je partage ici quelques extraits:

«(...) je suis parti faire le tour du monde... après l'Inde, la Birmanie, et l'Asie du Sud-Est, je suis actuellement à Sydney en Australie... et je serais dans 2 mois environ au Brésil !
(...) et sinon, comment vont les soirées slam a Montréal ? Ton projet de poésie autour du jazz est il toujours d'actualité? En espérant avoir de tes nouvelles très prochainement. carlito»

Avant de partir en voyage avec sa blonde fin janvier, Carlito fut très actif sur la scène slam aux côtés d'Ivy.


Photo : collection Carlito

18 mai 2007

Mélange arrebatadora pour le 21 mai

Hé! Pipes, tuques et barils de poudre aux couleurs zitaliennes!

Hé! Patriotes sur le chemin du Roi...
Pour fêter la Reine sur le Dollar,
pour ne pas oublier les Chevaliers de Lorimier
alors que toi mon importante Victoria, née en 1837,
sais-tu, mais sais-tu qu'il y a des jours de beaux seins où
Nous vaincrons?
Il reste en mémoire un peu de salive alcoolisée
sortie par les trous de bois du vent d'un chou chouiste brésilien.
Je sais, je sais, je m'éloigne de mes zéros nationaux...
J'invite des camarades à ma table, tant pis pour le contexto.
Et pourtant ce n'est pas sorcier,
des compatriotes ont versé leur sang.

Ce soir ma Bella Ciao,
je veux chanter l'amour, l'indépendance, la liberté...
C'est la fête partout dans mes artères de canadien errant :
«Si tu vois mon pays, mon pays malheureux
va dire à mes amis que je me souviens d'eux (...)»
Non. Je mens. Ce n'est la fête de rien pantoute.
Désormais Des Ormeaux, le foutu des peaux rouges,
tu vagabondes dans les wagons de l'oubli où je te fais des Willie
Lamothe muilto bom qui Trainassent dans les ruines du bonheur à grosses babines.

Mesdames et Messieurs,
Train de nuit se souvient et roule ce soir sur Jefferson Gonçalves!

Slam Macadam

Je reprends ce message envoyé par Ivy...
DES SLAMS à la RADIO de Radio-Canada
SLAMérite votre attention !IVY et Isabelle Saint-Pierre sont invités à slamer au Cabaret de Macadam Tribu !

Ne manquez pas la rediffusion vendredi 20h-22h.

15 mai 2007

Pierrot le fou n'est plus



Le poète Pierre Léger est mort hier à son appartement de la rue Roy. C'est son frère Jacques qui m'en a fait l'annonce par courriel.

Photo : la Sainte Trinité - Pierre Landry, Pierre Léger, Michel Latraverse dit Plume - QuébecMusique
Je me rappelle qu'au plus loin dans ma campagne, mes grandes oreilles d'adolescent isolé captaient dans le brouillard de petits mottons de frasquerie tout mêlés, roulant dans les tonneaux de la Casanous, du rocher Percé, du grand flanc mou. Pierre à briquet, gerbe d'étincelles, je n'ai pourtant tenu dans mes mains que des petits casseaux épars de poèmes de Pierrot le sain. Je n'oublierai pas la nécessité de ses mots de fête et de frère qui vinrent néanmoins en écho jusqu'à moi pour me réveiller.

Mes sympathies à Jacques et à sa famille.

(Ce texte est paru dans Le Devoir le 17 mai 2007)

***


La soif du roc
Les fissures dans le roc
des lèvres de la morsure

l’infini rempart des épaules fragiles
à saint nowhere

le ventre qui gémit quand il parle dans l’autre
la soif de l’autre la pierre éclatée dans l’autre

la gueule aux mouvances ourlées
de reflets de clavecin à chaque commissure

l’échangeur du baiser promu à cent à l’heure
les cuisses amples à réjouir l’hiver
le sommeil désemparé d’être semblable à la clarté,
de trister jour après jour,

branche après branche, l’arbre de la Grande-Beuverie,
de tricoter avec les broches de fer de ses ballots de
houblon la Grande-Beuverie où le fil d’eau s’infiltre,
si ténu, dans la lésion anxieuse de la pierre assoiffée
c’est
la soif du roc

Pierre Léger

Source : Les Écrits des Forges


11 mai 2007

Cinquième rencontre poésie-slam

Des nouveaux, des habitués à l'affiche, le slam fera encore une joyeuse scène au Vys, lundi, le 14... Ouverture des portes à 19h30.

Pour suivre ou même ajouter un grain de sel, on trouvera sur le blogue de Mario Cholette, aux entrées Impressions d'Amérique,(cf. le lien dans mes favoris) des échanges que je trouve parfois injustes et mal cadrés mais néanmoins intéressants et sans aucun doute, il vaut la peine d'encourager pareil débat.

Jugements parfois injustes tout simplement parce que le slam en est à sa première saison à Montréal. Mal cadrés parce que les arguments esthétiques renvoient ici à une morale de la noblesse de l'expression, et là, cher enfant, c'est pour mieux souligner au crayon gras la vulgarité et la complaisance, paraît-il, de certains slameurs. Or nous seront fatalement toujours en déficit en regard des morales quelle qu'elles soient, car elles seules «savent» ce qu'il convient de faire. Tout décalage est susceptible d'être culpabilisant.

Je préfère pour ma part le risque des expressions libres quitte à retenir plus de soleil que de lunes tristes. Mais j'ajouterais tout de suite, trait de nuit oblige, que le jour succède à la nuit et la couve à son tour. L'homme, les bêtes, les arbres, les marées, la matière, l'esprit sont ainsi aiguillonnés. La littérature, la poésie et ses infiltrations multiples, y compris, et pourquoi non, dans le slam, participent à ce va-et-vient d'engendrement, à la lumière de l'être, à son devenir soi, à la «translucidation», à ce qui le dépasse et le surprend, à la part de l'ombre aussi, c'est-à-dire à toutes ces petites morts successives médiées dans le langage... La notion de la vulgarité comme «prendre une pisse au Foufs» j'imagine, apparaîtra alors elle-même déplacée, insignifiante, quand on commence à y penser, quand il s'agit de s'occuper de l'essentiel.

«Prendre une pisse aux Foufs» n'est pas plus vulgaire qu'un récit de Bienvenue ou un dialogue de Tremblay crevé de hargne de femmes blessées.

Je pense, comme Miron, que la poésie, même celle qui tournerait mal, est transcendance. Encore faut-il que le poème commence...

Astheure, ceci étant dit, ce qui personnellement me touche, ce sont les voix personnelles. Le slam permet d'en entendre de très fortes. En tous les cas, je ne les avais pas entendues ailleurs avant...


09 mai 2007

Mal à ma Lambada!

J'ai mon ami Marco qui à l'instar de Bento XVI s'embarquera betôt pour le Brésil. Ce départ me fait remonter à la tête la petite drogue de ce pays. Quand on a la piqûre... Mon come back remonte à... 1989! On se souviendra alors des douleurs persistantes au bas du dos et des «j'ai mal à ma Lambada»! L'affaire la plus sexy dans les clubs en ville, c't'ait ça. La lambada est passée de mode, comme la Lada, la crème Bolwick, le mur de Berlin, comme bien d'autre chose. Mais dans la vidéo qui suit, un peu casseau au début, on peut constater à nouveau comme ils sont pourris les Brésiliens pour danser! Ils essaient même de danser avec le ballon. Imaginez quand ils sont en amour!

La lambada est effectivement une invention brésilienne! Que voulez-vous, chers chrétiens? Ils ont d'abord inventé la sensualité là-bas. Depuis, les enfants naissent, dansent avant d'apprendre à marcher...

Selon Wikipedia, la lambada (coup de fouet) «est une danse et un genre musical du Brésil, née dans les années 1990, qui mélange carimbo, reggae, salsa et merengue. Lors de cette danse un couple,corps contre corps, ondule des hanches et des épaules et coincent de temps en temps un de ses genoux entre les jambes du partenaire. Originaire de la région de Belém, la lambada s'est diffusée à Bahia...»

Boa viagem, Marco! Peut-être croiseras-tu tipope Ben16 dans l'autobus...

En sens opposé, il y a mon ami Clàudio de Bahia qui part pour Bruxelles et Lisbonne représenter le Brésil dans des conférences en éthique. Il m'a promis des photos du docteur chic en cravate veston...




Et pis, tiens, encore un tour avec les p'tits vlimeux, Chico et Roberta!
Lambada

08 mai 2007

Orford : marche arrière!



Les Gobeil et compagnie devront sabrer le champagne des 750 condos une autre fois et ailleurs qu'au Parc National, j'ose maintenant l'espérance, je veux dire, l'espérer!

Tabarouette!


Photo Alain Hogue, mai 2006, SOS Parc Orford

07 mai 2007

Tous les palmiers, tous les cocos : reportage

En cette fin d'après-midi si délicieuse, que se tramait-il donc dans le ciel montréalais à l'angle des rues Amherst et Ste-Catherine, là où ça commence à être gai-luron?



La Tivi avait dépêché une équipe, des fils, des micros, une jolie journaliste dont le nom m'échappe parce que je ne regarde pas la tivi, encore moins le 10, mais j'manque de quoi...





Alors, c'est quoi l'attroupement, le nouvelle TVA, le scou bidou, l'évènement? Bien, voici : Beau Dommage peut aller s'r'habiller en Floride, car pas si loin du soixante-sept soixante St-Vallier, Montréal, on plante des PALMIERS dans tous les pots alignés derrière la jolie blonde qui prenait le pouls des passants pendant que moi, j'aurais volontiers pris le sien n'eût été qu'elle était sur la job! Des Palmiers que je vous dis. Pas en plastique comme ils en ont mis devant l'hôtel blanc à Roxton Falls et juste en face, devant le bar Rock Stone Falls! Que non. Il n'y a rien de plus débandant qu'un faux palmier made in China.

Il s'agit de vrais - si tant est que la vérité existe M. Onassis -, de la vraie pitoune du Sud qui, certes, arrive fatiguée. Alors, les palmiers, on les couche pendant une petite secousse.

Puis, on les traite aux petits oignons, on les tutorise pour qu'ils apprennent en immersion la langue de la terre du pays sans fond qui est le nôtre. Aussi, on les baptise au boyau de St-Laurent bien frappé... Dites-moi, Monsieur le gardien des adoptés, allez-vous les abriller
c't'hiver? Ben non! Vont aller dormir au chaud au Jardin Botanique...

Ne reste plus qu'à respirer sous la légèreté alors que sur le trottoir, les cocos turcoises, main dans la main, passent amusés.





Oui, chers zamateurs de poésie abracadabrante, sachez qu'il y désormais de sveltes palmiers, à Mon Réal la toune, et qui attendront au neutre le feu vert de votre regard dépaysé...



Ah! Ah! les poèmes psalmodiés et les palmiers à plumes qui peinturlurent l'espace, et tu verras un jour, on va fricoter l'huile de palmes à tout faire, comme au Brésil, à vous arracher la rondelle du cul!

«The palm stands on the edge of space.
The wind moves slowly in the branches.
The bird's fire-fangled feathers dangle down

Wallace Stevens - The Palm at The End of the Mind

05 mai 2007

Train de nuit a un an !

Des Craker Jack, il y a en a dans toutes les bonnes boîtes. Mais ce n'est pas dans toutes les boîtes qu'on trouve des sifflets pas pire. Dans cette vidéo, il y a Mister Jack en personne et en harmonica crunché (disques introuvables à Mon Réal)avec tout un sifflet! Quand nous jouions à la ma-relle-elle... cha cha cha!

Un après-midi à Montréal ou double poésie de fauves






L'un aime le jazz et le whisky. L'autre n'aime pas le jazz, mais le western trempé dans l'huile d'olive. Les deux aiment les femmes. Peut-être à la folie.

Les deux sont poètes. Et moi, je suis aux deux oiseaux de vie. Leonard Cohen traduit par Michel Garneau. Double poésie. Imper réversible. Poches bourrées de cailloux réverbères. 

Kiss que j'aime ça! C'est du printemps éternel. 



Au lieu d'acheter une corbeille de fleurs au marché, j'ai pris en effet à la librairie le Livre du constant désir publié à l'Hexagone. (Puis aussi la vidéo I'm your man que je projette exporter au Brésil chez mes amis si je ne suis pas trop égoïste).

Photos : Noémie L. Desmarais. 
Voyez la lumière traversant les pages où les deux snoreaux ont expulsé par grappes de leurs joues les mots du silence. Voyez le silence joyeux qui s'infiltre en vous comme par le trou d'une guitare.


Le temps passe comme un train


Tiens! J'ai passé tout droit! Train de nuit a un an et 3 jours. Je n'en ferai pas de cas. J'écoute en ce moment Quiet now joué par Bill Evans. J'ai une demie bouteille de Liberty dans le corps. Je suis quiet now. Parfaitement heureux. Et je me dis à part moi : comment ne pas aimer les filles?

Les lecteurs de blogues s'intéressent très peu, et je les comprends, aux archives, à ce qui s'est passé, à ce qu'il adviendra, peu importe les résolutions que l'on affiche.

Alors, vive le jazz! Vive le moment présent!

Ce carnet est plus précis que mon ex, Salmigondis, qui, curieusement, continu à recevoir plus de visiteurs que le Train et ce malgré qu'il n'y ait pas eu une seule ligne d'ajoutée depuis des lunes!

Que Train de nuit soit moins populaire que d'autres bloques ne me dérange nullement. C'est d'abord très égo trip un blogue. On le fait pour soi. Et pourtant, des liens se nouent, secrets parfois, liens de tribu live avec d'autres personnes, des liens vivants avec de la chair de poule, de l'admiration, de l'excitation, tout cela, je l'ai vu passer au cours des quelques 200 messages, souvent bien trop longs, qui ont été placés sur les rails de ce Train dragueur de nuit, c'est-à-dire d'inédit.

C'est surtout très légo un blogue, dans le sens invention-construction-incertitude-liberté. Et donc, c'est un média qui épouse bien les lignes intimes de la poésie. J'ai le sentiment de participer avec passion au casse-tête d'un petit quelque chose qui se promène dans le carré de sable de la mise en commun, généralement mieux connue sous le nom de communication. Et c'est l'fun.

Il m'importe d'avoir publié au cours ce cette année des photos originales, des perles, de Sylvain Legault (un complice de la première heure de l'émission jazz-poésie Train de nuit à Radio Centre-ville), Marc-André Delorme, Jacques Bellefleur, Charles Marsan, Danny Barthelemy, Anne Simernitski, Jean-Marc Beaudoin et Bernard Daily, Zobroc...

Il m'importe énormément d'avoir rencontré Nina Louve qui pleure de joie sur mes textes, le jeune T-Rex, Superk que j'apprécie, Carolinade qui est une humaniste solide sur sa plume, Mario Cholette, Ivy, le Rimailleur...

C'est mon bonheur de continuer à échanger avec un vieux saule de la veille (à ces mots il va courir au gymnase!), je parle du fidèle Onassis. C'est mon plaisir mais parfois je suis gêné de savoir que René Merle, Pascal Perrot, Michel Garneau, Guy Sioui Durand, François Gourd, Françoys Bernier, Marc Joseph, Swan, Lyne de l'Arrière Boutique, Michel Vincent, Micheline Proteau, Carlitos, Rita, Polo (cet étudiant parisien a référencé Train de nuit dans son travail de maîtrise autour du slam québécois), Sylvainkinouss, Jacques Layani, Joye Lore-Lawson, Luci Louve, Jean-Luc Fillion, les camarades appliqués et d'autres que j'oublie sans doute ou qui sont plus discrets, je suis honoré qu'ils viennent parfois faire un tour en ces humbles pages.

Merci pour le vivant et le drôle de dialogue qui creuse en moi les itinéraires les plus surprenants, les plus humains. Merci pour tout ce temps. Moi, je le sais, j'en passe beaucoup trop ici dedans.

Je n'ai que deux mains pourtant, une seule vie, une tête au coton remplie de jazz.

Le temps passe inexorablement. Mais on va faire encore un petit bout ensemble si vous le voulez bien.


Photo : jack. Collage Noé.

02 mai 2007

Slam libre au Vys


Du rapido car je suis pris dans l'engrenâge de la maudite machine made in Chiquita. J'ai trois minutes pour déshabiller mes propos. Go!

Photo Marc-André Delorme
Sur la scène «officielle» du slam libre, je retiens parmi les performances d'hier la finesse du monologue de Mathieu Lippé (son tout ou rien),la sagacité d'Ivy dont les slam virent à la vie rien que sur une gosse, l'audace d'écriture de Mario Cholette qui a été à mes yeux remarquable, envoûtant et humble à la fois, la forme splendide de Fédérique Marleau, le surprenant coup de théâtre de Queen K et Carl Bessette dans un duo langagier ordurier de grande classe, en stéréo à part de ça. Et j'en passe, me reste juste une minute et demie!

Sitôt les micros ouverts au peuple des slameurs, en deuxième partie de la deuxième partie!, ce fut la grande filée en attente... Il y a un tel appétit! Une analyse sociologique s'impose. Sans blague, il y a un besoin de parler publiquement. Le slam touche là un filon plus complexe qu'on ne le croit, je crois.

Un mot seulement, faute de temps. On a revu avec plaisir Félix faire le récit émouvant d'un dialogue ultime dédié à un ami fauché par la mort. Vraiment très bon. Puis à la toute fin, en joyeux délurés, Danny Plourde et Maxime Catellier ont tiré les derniers atouts de coeur.

Entre la fin et le commencement de la soirée, je remarque, mais ce n'est pas un jugement moral, qu'il y a beaucoup de darkerie dans le brassage de mots exprimés par les bonnes gens. Dans le fond, j'ignore pourquoi c'est faire il y a autant de tristesse pas tout à fait blues dans les yeux de mes contemporains.
C'est qu'au delà des brûlures persiste l'envie d'être renversé par la poésie...

Elle m'avironne
ton ouvrière de chair darde
ta louve langue,
orignal
gilboulée grouillante
en des îles d'air et d'eau danse
gigue juronnante
barde


En terminant, la photo du haut, gracieuseté de Marc-André Delorme, montre les deux rares spectateurs spectraux à ne pas avoir monté sur la scène du Vys hier au soir! Avoir ou être monté? Watch out!