11 novembre 2013

L'oeil crevé ouvert



Ne parlez pas
des quenouilles
mal attriquées
au bord des fossés
qui se dévissent la tête  
au vent cru
de la sainte semelle
usée au coton
sur l'autel des croûtes 
de la si pesante poche d'en haut
que le soleil itinérant
de mauvais drap
barbouilla de cruauté 
un soir de grandes fatigues 
où la côte, et le cap, et les os
de l'Afrique entière
étaient si durs à remonter

Ne parlez pas
de l'atmosphère normale!

3 commentaires:

  1. effroi
    lucidité
    talent de mettre en mot
    par leur emploi si précis
    mêlant les époques
    chamboulant nos ressentis
    l'horreur ainsi décrite
    je n'ai pas peur à cracher
    que c'est aussi cela qui est beau
    dans votre propos
    loin des hypocrisies
    il touche au plus profond
    de nos enfers.

    Anneaux Nîmes

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  2. Merci! Toujours surprenant vos bons mots. Ça m'encourage.

    Je ne sais pas par ailleurs. On voit en travaillant, disait Giacometti. Après, on ne sait jamais tout à fait ce qu'on a dit, ce qu'il aurait fallu mieux dire. Ne pas succomber aux sacasmes gratuits, ni à la traditionnelle et sifflante plainte qui se faufile si souvent dans la poésie.

    En même temps sur le fil du bonheur, ne pas oublier, ne jamais oublier que se sont les autres qui nous allument et nous dépassent. Aussi :
    « Donner joie à des mots qui n'ont pas eu de rentes tant leur pauvreté était quotidienne. Bienvenu soit cet arbitraire. » - René Char, Faire du chemin avec...


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  3. Toc, Toc !!!

    ce matin
    quelle musique
    les yeux courent
    sur les lignes
    l'être s'anime
    tout nous semble
    plus ...

    nos maux
    n'ont d'universel
    que de traduire douleur
    lci, les couleurs à dire
    si spécifiques d’outre atlantique
    Donnent
    Etincelles et brillances
    à la source
    Trésor du « divers »
    votre texte
    Noc, noc !

    Anneaux Nîmes

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