29 décembre 2013

Bonne et heureuse année 2014!


Bonne Année à tout le monde!

« Le temps ne passe pas. Le temps toujours commence. »
- Paul Éluard


Photo J. Desmarais, Le soleil de 3 heures, Béthanie, 30/01/2012 

25 décembre 2013

Le grand Frédéric Back

Le grand Fédéric Back vient de nous quitter. Son oeuvre émouvante et engagée est le plus magnifique des cadeaux qui va nous bercer et nous réveiller encore! 

Mes sincères sympathies à tous ses proches.




Ilustrateur et cinéaste - Le Devoir, 24/12/13

22 décembre 2013

Georges Perros et ses cailloux réverbères


« Tout mot a son danger »

Merci à Jean-Marc La Frenière de signaler sur son blogue (cf. le lien sur Train de nuit) ce court document autour de Perros, le poète des papiers collés qui, soit dit en passant, siffle de loin en loin dans l'air marin le goût qui m'a pris d'entreprendre mon humble projet des carnets pelés.

Il faut toutefois faire avec la pub qui désormais inonde les plates-formes vidéo, et ce, même en cours de visionnement! Aussi, on doit malheureusement courir après le générique pour identifier le nom des personnes apparaissant dans le document. On reconnaîtra notamment Michel Butor, le grand ami de Perros. 

Les dernières images montrant Perros au piano jouant un lied de Schubert alors qu'il a encore sa voix sont magnifiques.    



georges perros (4/4) par LeNouvelObservateur

21 décembre 2013

N'y pense plus, toute est correct

Superbe version live de Don't twink twice... de la toujours belle Joan Baez au Festival des Vieilles Charrues, ça ne s'invente pas, en Bretagne en 2000.

Cette chanson est l'une des premières parmi des dizaines de Dylan que mon chum feu Michael Thomas Gurrie m'avait apprise au temps fou de nos pérégrinations littéraires. Frissons!



Don't think twice, it's all right

It ain’t no use to sit and wonder why, babe
It don’t matter, anyhow
An’ it ain’t no use to sit and wonder why, babe
If you don’t know by now
When your rooster crows at the break of dawn
Look out your window and I’ll be gone
You’re the reason I’m trav’lin’ on
Don’t think twice, it’s all right
It ain’t no use in turnin’ on your light, babe
That light I never knowed
An’ it ain’t no use in turnin’ on your light, babe
I’m on the dark side of the road
Still I wish there was somethin’ you would do or say
To try and make me change my mind and stay
We never did too much talkin’ anyway
So don’t think twice, it’s all right
It ain’t no use in callin’ out my name, gal
Like you never did before
It ain’t no use in callin’ out my name, gal
I can’t hear you anymore
I’m a-thinkin’ and a-wond’rin’ all the way down the road
I once loved a woman, a child I’m told
I give her my heart but she wanted my soul
But don’t think twice, it’s all right
I’m walkin’ down that long, lonesome road, babe
Where I’m bound, I can’t tell
But goodbye’s too good a word, gal
So I’ll just say fare thee well
I ain’t sayin’ you treated me unkind
You could have done better but I don’t mind
You just kinda wasted my precious time
But don’t think twice, it’s all right

- Bob Dylan
 http://www.bobdylan.com/us/songs/dont-think-twice-its-all-right#ixzz2o5bcWP2e

20 décembre 2013

Blanche comme la neige



La belle s'est endormie sur un beau lit de roses
La belle s'est endormie sur un beau lit de roses
Blanche comme la neige belle comme le jour
Ils sont trois capitaines qui vont lui faire l'amour
Le plus jeune des trois la prend par sa main blanche
Le plus jeune des trois la prend par sa main blanche
Montez montez princesse dessus mon cheval gris
A Paris j'vous mène dans un fort beau logis
Finissant ce discours le capitaine rentre
Finissant ce discours le capitaine rentre
Mangez buvez la belle selon votre appétit
Avec un capitaine vous passerez la nuit
Au milieu du repas la belle a tombé morte
Au milieu du repas la belle a tombé morte
Sonnez Sonnez les cloches tambours au régiment
Ma maîtresse elle est morte a l'âge de quinze ans
Mais au bout de trois jours son père s'y promène
Mais au bout de trois jours son père s'y promène
Ouvrez ma tombe mon pre si vous m'aimez
Trois jours j'ai fait la morte pour mon honneur garder

- Kate Mc Garrigle & Anna Mc Garrigle


 Kate & Anna McGarrigle - Blanche Comme La Neige Lyrics | MetroLyrics 

18 décembre 2013

Le programme de la NSA « quasi orwellien »

Serge Truffaut commente ce matin dans Le Devoir le constat du juge Richard Leon de la cour fédérale de Washington  à propos de la surveillance massive des communications téléphoniques et électroniques aux États-Unis.



Surveillance contraire à la Constitution - Le coup d’éclat

18 décembre 2013 | Serge Truffaut | États-Unis
Le constat du juge de la Cour fédérale de Washington que la récolte massive de données téléphoniques s’avère une entorse à la Constitution est un coup d’éclat, mais pas encore un coup de force. Tout dépendra en effet de la décision qu’arrêtera la Cour d’appel si jamais le gouvernement conteste le constat évoqué.

Nommé le 10 septembre 2001 par George W. Bush, cela ne s’invente pas, le juge Richard Leon a justifié son opinion en employant des expressions qui ont frappé l’imagination des commentateurs. Dans ses attendus, le magistrat avance que le programme de surveillance de la National Security Agency (NSA) est « quasi orwellien », que le principal rédacteur de la Constitution, James Madison, serait « atterré ». Il proclame surtout que le travail de la NSA sape le sens comme la portée de l’article 4 de la Constitution qui protège la vie privée du citoyen en introduisant un interdit. Contre quoi ? Contre « toute perquisition ou saisie déraisonnable concernant leur personne, leur domicile, les documents et biens leur appartenant […] ».

Cela rappelé, ajoutons que le travail effectué par le juge Leon a ceci d’important, dans le sens le plus pesant du terme, qu’il est aussi une contradiction de l’avalanche de faits juridiques conçus et portés par l’exécutif américain depuis des lunes. Mais surtout, on s’en doute, sous les présidences de Bush d’abord et de Barack Obama ensuite. On insiste, l’actuel locataire de la Maison-Blanche a pris le contre-pied des positions qui étaient les siennes en la matière lorsqu’il était sénateur, après que son prédécesseur eut ouvert un boulevard de toutes les déclinaisons possibles et inimaginables de l’espionnage par l’intermédiaire de méfaits légaux. À cet égard, une plongée dans l’histoire récente est nécessaire car pleine d’enseignements sur les va-et-vient effectués derrière les rideaux pour berner les citoyens, ainsi que le révèle une enquête du New Yorker.

Cette histoire non exempte d’une inclination pour le totalitarisme a commencé le 4 octobre 2001 lorsque Bush a signé en catimini le President’s Surveillance Program. Dans la foulée, le 6 octobre 2001, les trois géants américains de la téléphonie, soit Verizon, Bell South et AT&T, ont amorcé la cueillette des métadonnées qui révèlent le numéro appelé, la longueur de la conversation, la date, l’heure de l’appel, etc. Le 13 octobre, après livraison de 50 ordinateurs à la puissance inégalée, a débuté la surveillance des courriels et des recherches faites par les individus sur Google et autres moteurs de recherche. Après quoi le Congrès adopta le Patriot Act, qui accorde aux présidents des pouvoirs discrétionnaires sans équivalent dans l’histoire moderne des États-Unis.

Il faut bien comprendre que, pour faire avaler les couleuvres politiques inhérentes à cette coercition de la vie privée, Bush d’abord et Obama ensuite ont multiplié les entourloupettes juridiques. En fait, si on a bien saisi la complexité des opérations poursuivies, qui ont fait dire justement au juge Leon que cela était « quasi orwellien », il est clair que l’érection d’une muraille légale avait pour objectif de répandre le flou. Et ce, pour écarter les élus trop curieux, ou trop soucieux du respect de la vie privée, comme le sénateur Ron Wyden de l’Oregon, qui a bataillé seul ou presque. C’est dire combien l’omerta imposée par Bush, l’ex-vice-président Dick Cheney et Obama serait encore la règle n’eussent été les révélations d’Edward Snowden. Il n’a…

Il n’a d’ailleurs pas échappé au juge Leon que pas une fois lors du procès le gouvernement n’a fourni une preuve que cette surveillance, vieille de douze ans maintenant, avait permis d’éviter la mort d’individus. De la suite juridique il faut espérer une mise en relief des tares, il n’y a pas d’autre mot, policières qui se sont traduites par « l’installation » de balises contraires à la qualité démocratique.

15 décembre 2013

Le temps de le dire

J'aime bien les passages de cette vidéo où le philosophe F. Julien esquisse une parenté entre Montaigne qui préfère dire à propos* au lieu d'à présent** (quand je danse, je danse; quand je dors, je dors) et la pensée chinoise ancrée dans le panorama d'un peuple de paysans et qui suppose que nous sommes tous des êtres de saison*** : si vous faites tout au bon moment, vous n'avez rien à faire! Cela nous fait sortir du temps tragique qui n'est assurément pas le temps des cerises.

* Propos : ce qui est proposé. À propos : ce qui arrive au bon endroit au bon moment

** Présent : « Du latin praesens, participe présent de praesumpraeesse (“être devant, être à la tête de") composé de prae- (“devant") et sumesse (“être”). » — Wiktionnaire.

*** Saison : Du latin satiōnem, accusatif de satiō « action de semer, de planter, semailles, saison favorable pour faire quelque chose », formé sur le supin satum deserere « semer ». Wiktionnaire

Assaisonner : « De saison avec préfixe a- et désinence -er. Le sens premier "disposer, régler selon la saison ” s’appliquait en particulier à la conduite des cultures (1371). On trouve aussi l’étymologie “cultiver en saison propre, mûrir à temps” [...] ». Wiktionnaire


14 décembre 2013

Jardins de givre

Surfusion I - photo  © Jacques Desmarais,  Montréal, 14 décembre 2013 
Surfusion II - photo © Jacques Desmarais,  Montréal, 14 décembre 2013 

Hommage à Madiba


Vu sur le blogue de Loulou-Des-Lilas 
 (Merci René Merle) :

Paroles et traduction de « Asimbonanga (Mandela) »

Asimbonanga (Mandela) (Nous Ne L'avons Pas Vu (mandela) (1))

Asimbonanga
Nous ne l'avons pas vu
Asimbonang' uMandela thina
Nous n'avons pas vu Mandela
Laph'ekhona
A l'endroit où il est
Laph'ehleli khona
A l'endroit où on le retient prisonnier

Oh the sea is cold and the sky is grey
Oh, la mer est froide et le ciel est gris
Look across the Island into the Bay
Regarde de l'autre coté de l'Ile dans la Baie
We are all islands till comes the day
Nous sommes tous des îles jusqu'à ce qu'arrive le jour
We cross the burning water
Où nous traversons la mer de flammes

A seagull wings across the sea
Un goéland s'envole de l'autre coté de la mer
Broken silence is what I dream
Je rêve que se taise le silence
Who has the words to close the distance
Qui a les mots pour faire tomber la distance
Between you and me
Entre toi et moi ?

Steve Biko, Victoria Mxenge, Neil Aggett
Steve Biko (2), Victoria Mxenge (3), Neil Aggett (4)

Asimbonanga
Nous ne l'avons pas vu(e)
Asimbonang 'umfowethu thina (Asimbonang 'umtathiwethu thina)
Nous n'avons pas vu notre frère (Nous n'avons pas vu notre soeur)
Laph'ekhona
A l'endroit où il (elle) est
Laph'wafela khona
A l'endroit où il (elle) est mort(e)

Hey wena, hey wena
Hé, toi ! Hé toi !
Hey wena nawe
Hé toi, et toi aussi !
Siyofika nini la' siyakhona
Quand arriverons nous à destination ?

(1) Asimbonanga est un hymne à la libération de Nelson Mandela, figure emblématique Sud Africain de la lutte anti-apartheid, prisonnier politique de 1964 à 1990, soit 26 ans !
(2) Steve Bantu Biko (1946-1977), philosophe noir, une figure et un martyr de la lutte contre l'apartheid, mort après 2 semaines de détention, sans procès.
(3) Victoria Mxenge (1942-1985), avocate noire symbole de la lutte contre l'apartheid également arrêtée et assassinée avant le procès en 1985.
(4) Neil Aggett, médecin et syndicaliste blanc figure de la lutte anti-apartheid lui aussi, torturé et assassiné en prison en 1982.

L'Anse-à-Beaufils de Nadine Samuel


Suis un peu comme sans mot. Fa que je copie-colle mon commentaire laissé sur la page FB de Nadine...


« Un rêve de longue date d'aller visiter ton atelier [Nadine] et te voir en peinture! L'oeuvre est accrochée au mur blanc de ma chambre du côté où je m'endors, du côté où je m'éveille — à la fois rayons lunaires et capteurs solaires avec des grains de sel et un ciel de la Gaspésie*. Très honoré! Choyé. »

Photo Jacques Desmarais


Merci amour Jo XXX!

* Et en filigrane, comme source d'inspiration, nous dit l'artiste, il y a la musique d'Aurelia O'Leary, ce qui ne gâte rien et me gâte encore plus!



  

Le PRISM au carré : surveiller au cas où...

Dans Le Devoir de ce matin, Fabien Deglise, Internet - Naviguer et perdre son innocence.

11 décembre 2013

Pétition internationale des écrivains : « Refusons la société de surveillance !


Dans son édition d'aujourd'hui, Le Devoir reprend ce collectif d'écrivains — Refusons la société de surveillance! — publié plus tôt dans le journal Le Monde et dans plusieurs autres quotidiens qui appelle au respect des libertés individuelles au regard de la surveillance tous azimuts par les entreprises et les gouvernements. Le texte milite pour une Déclaration internationale des droits numériques. 

Cet appel est également soutenu par une pétition en ligne sur le site change.org   que l'on peut signer et où se trouve la liste complète des 562 auteurs issus de 80 pays qui ont lancé conjointement la tribune à l'occasion de la Journée mondiale des Droits de l'Homme.   


« Une personne placée sous surveillance n’est plus libre ; une société sous surveillance n’est plus une démocratie. Pour rester valides, nos droits démocratiques doivent s’appliquer aussi bien dans le monde virtuel que dans le monde réel. La surveillance viole la sphère privée et compromet la liberté d’opinion. » 


Espionnage et Internet : comme larron en foire


Mémoire de recherche par Isabelle Laumonier (Sorbonne, 2003) portant sur les liens consubstantiels entre Internet et les services de renseignements. Le propos qui ne verse pas trop dans le jargon technique est déjà « vieux » de 10 ans - la NSA ne semblait pas alors s'intéresser à la vie privée des citoyens amércains!  L'analyse capte néanmoins sur le vif l'effet du 11 sept. 2001 sur le branle-bas des services de renseignements, donne un solide aperçu des enjeux politiques depuis la fin de la Guerre froide jusqu'aux années 2000 et élargit les pistes de réflexion à l'aide de quelques thèses philosophiques (ex. référence à Surveiller et punir de Foucault, discussion critique des travaux de Paul Viirilio, etc.). Cette lecture, très partielle dans mon cas, nous amène de plain-pied dans le fil du feuilleton « grosse tempête de neige dans les réseaux » initié par la brebis galeuse qui a nom de Snowden.

08 décembre 2013

La carte postale de Mathieu Renaud

Noticias

La carte postale que tu ne recevras jamais

« la maison est morte
le ciel tient avec du tape
le coeur pisse
de partout
écoutes moi dont
me vider comme
une vente de garage »
- Mathieu Renaud

Dérives numériques - État policier à vue


Ah! Le joli plat invisible et brûlant d'actualité des mathématiques pures et appliquées au service de l'Empire! Mais voyons donc!

Dans l'édition du Devoir du 2 décembre 2013, sous le titre L'espionnage de tous et de tout, une anomalie?  l'excellent éditorialiste Serge Truffault creuse à nouveau le sujet tous azimuts et qui a comme acteurs un groupe restreint de nouveaux prêtres masqués en train de confectionner « [...] les balises d’un État qu’il faudra bien qualifier, tôt ou tard, de policier. D’un État où le capitalisme stalinien sera roi et maître. On a des doutes? »

Truffault rappelle d'abord la commande en 2002 de George Bush à John Poindexter, un ancien haut flic sous Reagan obligé de démissionner vers 1986 pour sauver la face du Président dans une histoire de ventes d'armes à l'Iran, et qui consistait à ceci : 

« [...] traduire dans les faits, la réalité, son concept dit Total Information Awareness ou “connaissance totale de l’information” [...]. Pendant une quinzaine de mois, Poindexter a donc échafaudé l’architecture du programme, le modus operandi. Les élus aidant et le premier d’entre eux — Bush évidemment — ont élagué tout ce qui ressemblait de près comme de loin aux obstacles juridiques. Comment? En rassemblant sous l’expression “guerre contre le terrorisme” tous les droits que permet la guerre totale. Bref, on peut espionner qui on veut et donc réquisitionner tous les outils développés par Google, Verizon et compagnie. »

Dans la même édition du Devoir, Fabien Deglise propose un article, La troublante accoutumance aux dérives numériques, autour des fameuses lunettes hyperconnectées de Google qui envahiront bientôt le marché. Cette nouvelle bébelle « révolutionnaire » munie d'une caméra miniature sera le troisième oeil omniprésent de la téléportation.  L'objet, écrit Deglise, « [...] va générer une masse phénoménale de données et les archiver. Il va permettre l’installation d’un filet informatique, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, sur l’ensemble des territoires humains et des interactions sociales, en enregistrant un même environnement sous une multitude d’angles humains. Mais il va surtout poursuivre l’oeuvre de Google qui propose d’appréhender la réalité en passant par ses algorithmes, ces formules mathématiques à saveur discrètement politique qui permettent de se retrouver dans les données numériques, et qui se rapprochent de plus en plus du cerveau humain, en passant désormais par les yeux. »

Dans la suite de son article, le journaliste discute avec le chercheur et sociologue de la culture Jonathan Roberge, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les nouveaux environnements numériques et l'intermédiation culturelle (le Nenic Lab, à l'INRS). Ce spécialiste des nouvelles technologies dans ses rapports avec les mouvements sociaux participait également en novembre au plus récent « Bar des sciences » de l'émission scientifique de Radio-Canada Les Années lumières, sous le thème : Les nouvelles technologies ont-elles kidnappé nos vies?

L'approche de Roberge, en comparaison peut-être à celle de Paul Virilio qui parle « d'accident intégral des connaissances » catalysé par la vitesse des technologies, est certes nuancée : faut-il s'alarmer? Non, dit-il. Pas au pont de devenir technophobe, mais, ajoute Roberge, il faut rester critique. 

Or, toute la question est là : peut-on dégager l'espace critique au regard de la vitrine numérique qui en moins d'une douzaine d'années a transformé les conditions d'accès à la culture et oblige donc à questionner le rapport politique? Qui décide quoi et pour qui?

Pour revenir à Truffaut, la question du contrôle de la technologie dans la vie collective pose selon lui de sérieuses inquiétudes. 

À la suite de l'article de Fabien Deglise cité plus haut, un lecteur, M. Cotnoir, a laissé un commentaire (je le cite au complet même si c'est un peu long) qui résume à mon avis la difficulté du simple mortel à suivre la partie en cours. De plus, je trouve ce commentaire pertinent parce qu'il donne un moins un exemple de lieu d'échanges libres sur la Toile.   M. Cotnoir écrit :

 Compléter une analyse partielle...
À chaque fois où vous vous présentez chez votre "ami" Jean Coutu et que la caissière vous demande "Avez-vous votre carte 'Air Miles'?" et que vous la lui remettez pour accéder aux points convoités, vous fournissez de précieux renseignements sur vos achats. Il en va de même pour l'utilisation de vos cartes de crédit ou de débit. Les millions de données POS (point of sales) sont analysés par des algorithmes tels ceux de SPSS Modeler d'IBM, réseaux neuroniques, analyse discriminante, CHAID, etc et permettent aux marchands de mieux placer sa marchandise, d'associer comme dans certains établissements de grandes chaînes de dépanneurs qu'il vaut la peine de placer les caisses de bière sur le chemin des couches (!!!), car ce sont les papas qui, à la demande des mamans, vont souvent chercher les couches manquantes pour leurs petits rejetons... Ces profils sont établis également lorsque vous naviguer sur Internet et il est possible de croiser toutes ces données provenant de l'empire GAFA (acronyme éponyme issu de l'amalgame de "Google Apple, Facebook, Amazon") afin de mieux cibler le type de consommateurs ou de citoyens que vous êtes. Et alors? Parfois, cela permet à Amazon de vous proposer un livre mieux adapter à vos goûts ou intérêts au lieu de vous assommer avec ceux qui vous rebutent. Mais cela permet également au SCRS ou à la NDA de vous suivre... L'envers de ce décor, c'est que les TIC sont aussi entre les mains de ceux qui ne vendent rien que la dissémination d'idées moins dominantes. J'en veux pour preuve la coop de solidarité WEBTV (webtv.coop)  où les données des internautes inscrits ne sont ni croisées, ni vendues où l'on peut trouver autant des vidéos sur un monde plus vert que plus équitable et où le contrôle est entre les mains des membres d'une coop réunissant les utilisateurs, les travailleurs et des organisations de soutien comme le Chantier de l'économie sociale.

Éloquent! 


Enfin, l'ami Truffault est revenu sur le sujet (Le Devoir, 6/12/13) en s'appuyant sur le Washington Post qui se fait maintenant le relais de la brebis galeuse, le traître Snowden, et par lequel il est  nous révélé que la NSA est en mesure de géolocaliser des millions d'individus à l'aide de ondes des téléphones cellulaires. l'État policier à vue, pensez-vous? Voici l'édito au complet de Truffault qui a selon moi la grande qualité de souligner le désarroi politique de cette immense gamick qui s'érige au-desus de nos têtes.  

Après le contrôle des mers à des fins militaires, le contrôle de l'espace pour les mêmes appétits, voici donc venu le contrôle du temps numérisé de tout un chacun?  


« L'espionnage de la NSA - Localiser, localiser 
Après l’appel d’Angela Merkel, les conversations entre mandarins de l’Union européenne, les us et coutumes observés quotidiennement par les Britanniques et après bien d’autres faits qui sont autant de négations de la vie privée, voilà que le Washington Post révèle que la National Security Agency (NSA) a confectionné un programme qui lui permet, depuis belle lurette, de géolocaliser tout cellulaire. En tout temps et n’importe où.

Autrement dit, jour après jour, la NSA espionne ou plus exactement est en mesure de suivre à la trace les déambulations physiques de millions d’individus. Selon les données contenues dans les disquettes d’Edward Snowden, et gérées cette fois-ci par le Washington Post, la somme des données afférentes à la géolocalisation est plus ou moins égale à celle du Library of Congress. Pour bien mesurer l’amplitude des appétits de la NSA, mentionnons qu’un ordinateur géant est en cours de construction au Tennessee. Signe très révélateur de la volonté de puissance de la NSA, sa consommation d’énergie sera égale, dit-on, à celle de Washington.
 
La volonté évoquée est en fait l’effet miroir du principe, a-t-on appris grâce à une enquête du magazine Rolling Stone, établi par Michael Hayden, général qui fut patron, dans les années 2000, de la NSA d’abord et de la CIA ensuite. Principe qui stipule que la NSA se doit de devenir la propriétaire d’Internet. Lorsqu’à cet objectif on greffe celui conceptualisé par John Poindexter dès janvier 2002, soit la connaissance totale de l’information, on accouche d’un État policier.
 
Cette histoire a ceci de terrible que les personnes élues démocratiquement aux États-Unis, au Royaume-Uni et ailleurs ne font rien, à l’exception notable de l’Allemagne, pour défendre la… démocratie ! À preuve ce qui s’est passé avant-hier dans l’enceinte de Westminster, à Londres. Lors de sa comparution devant les parlementaires britanniques, Alan Rusbridger, l’éditeur du quotidien The Guardian, a été dans l’obligation, au demeurant hallucinante, de montrer des gages de patriotisme. Car selon les députés, les élus, en agissant comme il a agi, autrement dit en rendant publiques des informations d’intérêt très public, Rusbridger a affaibli le cordon sécuritaire du pays. La meilleure…
 
La meilleure, pour ce qui a trait à la sécurité et au combat contre le terrorisme, est la précision suivante : la NSA a hiérarchisé, selon le Washington Post, les données découlant de la géolocalisation en accordant la priorité aux rendez-vous d’affaires, suivis des visites médicales et des hôtels. Bref, le combat contre les terroristes s’est avéré le combat contre tous. Ou presque. »


Autres références récentes sur le même sujet :
NSA et la surveillance massive des téléphones cellulaires, La Presse, 4/12/13.

04 décembre 2013

Life is Live


Irrésistible succès monstre de 1985 du groupe Opus, suis retombé là-dessus par le biais de la page FB du bon Docteur Vadeboncoeur. Comme je suis dans un groupe de théâtre qui monte actuellement une création collective — la comédie acide style cabaret Bain public* — qui se passe en 1985-86, je revisite l'époque en tous sens. 

1986, c'était sauf erreur l'année internationale de la Paix sur fond de violence et de dissidents soviétiques, la guerre Iran-Irak perdure, Reagan vend des armes à l'Iran, la crainte des armes nucléaires échauffe la Guerre froide et la course pour le contrôle de l'espace, Chernobyl radioactive la planète, prise d'otage de journalistes français au Liban, les pluies acides dans les érablières, la peur du SIDA — 663 Canadiens sont diagnostiqués positifs -, le « boucher » Morgantaler lutte pour le droit à l'avortement, le Déclin de l'empire américain est un succès au box-office, Coca Cola fête ses 100 ans, Apple sort son Mac plus... Daniel Lavoie chante La villa de Ferdinand Marcos sur la mer...

1986, c'est aussi peut-être bien la plongée ou le repli, c'est selon, dans l'instant présent. Love is love des Peace&Love? Tassez-vous de là les mon oncles fleurs bleus et les p'tits punkeux omniprésents!  Don't think about the rest... Viarge! Quelle époque!

Life is live

Na na nana na (hey)
Na na nana na (all together now)
Na na nana na 
Na na nana na 
Life...(na na nana na)
Live is life (na na nana na)
Labadab dab dab Life (na na nana na)
Liiiiiife.... (na na nana na)

When we all give the power,
We all give the best
Every minute of an hour,
Don't think about the rest
And you all get the power,
You all get the best
When everyone gets everything and every sooong,
Everybody siiiings,

And it's life (na na nana na)
Live is life (na na nana na)
Live, is life (na na nana na)
Labadab dab dab Life (na na nana na)

Live is life
When we all feel the power
Live is life
Come on, Stand up and dance!
Live is life
When the feeling of the people
Live is life
Is the feeling of the band (yeah)

When we all give the power,
We all give the best
Every minute of an hour,
Don't think about the rest
Then you all get the power,
You all get the best
When everyone gives everything and every sooong,
Everybody siiiings,

And it's life (na na nana na)
Live is life (na na nana na)
Labadab dab dab Life (na na nana na)
Live is life (na na nana na)
Life...(na na nana na)
(na na nana na)X3
Life...(na na nana na)
Live is life (na na nana na)
Labadab dab dab Life (na na nana na)
Live is life (na na nana na)

And you call when it's over,
You call it should last
Every minute of the future, 
Is a memory of the past
Cause we all gave the power,
We all gave the best
And everyone gave everything and every song,
Everybody saaaaaaaang
Live is life!!!
- E. Pfleger


* Bain public [1985-1986]  (Source aqad
ÉditeurADEL inc., 2005 www.adelinc.qc.ca
Première production Théâtre PàP, 20 février 1986
Résumé
Collectif de Jocelyne Beaulieu, Louise Bombardier, François Camirand, Anne Caron, René Richard Cyr, André Lacoste, Geneviève Notebært, Claude Poissant et Denis Roy
Inspirée du cabaret politique, la pièce regroupe une cinquantaine de sketches sur l'actualité sociale. Qu'on y traite de torture ou de violence, de sexualité ou de menace nucléaire, humour et ironie dominent : pour sourire et réfléchir, pour mordre ou choquer, mais surtout pour ne rien oublier, ni les menaces, ni les angoisses, ni les misères.
7 chansons