01 juillet 2014

Gicler

J’avais la flemme, plutôt la chienne! 
J'y avais tant travaillé.
C’était jour de grève générale
la seule à ne jamais avoir eu lieu en ce pays...

Le soir, au sous-sol de la cathédrale,
grand rassemblement des troupes pour la fête.

Pendant que les haut-parleurs beuglaient,
en retrait, à l’arrière, par en dessous,
imperceptiblement, 
comme des gamins, sur un autre registre,
une track de blues se forgeait sur le vif,
avec des adjectifs et des verbes comme des balles-témoins,
St Augustine, Jack London, Artaud,
Couteau de poche, Chasse et pêche, Dactylo,
les Automatistes, les pères en allés...

Cailloux réverbères 
échangés par la fenêtre de l'invisible

C’est là que commencèrent à germer
les poèmes cannibales.

- Poèmes cannibales, Loin dans ma campagne, Éditions de la Brochure, 2009, p. 12

2 commentaires:

  1. CLEF DE GISANT

    L'anthropophagie s'amuse
    A dévorer des rêves
    En guise de flocons d'avoine
    Dans un bol de lait glacé
    Dont les arômes incandescents
    Tatouent de leurs fragrances anémiques
    Les soleils de Novembre
    Et les filles du muguet
    Pour repeupler de génocides
    Les forêts vierges de la cendre

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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