24 octobre 2008

Why blog?

Question très française : why blog?

Il s'agit ici d'une réponse à un taq. Et c'est bien parce que c'est Le Rimailleur, je suis d'habitude mauvais coucheur.

Mon histoire est banale. J'achalais à tour de bras mes amis avec des courriels-fleuves. Un jour, Marco m'a dit : pourquoi tu ne t'ouvres pas un blog (selon Mario Cholette, l'acception du terme blog est maintenant dans les gencives de l'Orifice de la langue françoise)? Ça serait plus joli, plus vivant, qu'il me disait Marco...

Au même moment, j'avais déjà reluqué par moi-même cette possibilité. J'avions même fait un p'tit blog quelque part en France. Je ne me souviens plus de son nom. Je l'ai abandonné à peine né. Tel un Rousseau, je ne l'ai pas élevé. Je n'aimais guère l'environnement très putassier aux bulles de pub partout.

En glanant à gauche pis à droite dans la bloguosphère, à gauche surtout, je découvrais, ravi, plusieurs blogs de jeunes et moins jeunes écrivains québécois à la langue bien pendue comme celui de Lady Guy (discontinué), ou bien encore ce canular de Réjean Ducharme qui était rigolo au cube (j'y ai cru). Un de mes préférés fut les Perrasites (discontinué aussi). Ces écritures pleines de rires et de vitalité littéraire m'ont littéralement déniaisé.

De blog en blog, j'ai traversé les écrans d'Onassis, des Calorinades, de Nina louVe, de SuperK, les élucubrations de Dunn, le Rimailleur en France, et plus récemment L.L., Daniel Guimond, le Boxeur secret... Tous ces blogueurs bien de leur temps sont répertoriés dans mes Plumes alertes (excepté Dunn, l'Irlandais qui change de passerelle comme il change de bouteille...). Avec ceux-là, une communauté s'est tissée, des rencontres, des amitiés... Cela traduit déjà l'essentiel des motifs pour lesquels on veut tenir un carnet : le partage, l'émotion, la co-construction du sens, la prise et la déprise de la parole. La profondeur dans les brèves du quotidien.

J'ai d'abord publié Libre Salmigondis qui est encore beaucoup visité, à cause des photos j'imagine, malgré qu'il soit interrompu depuis octobre 2006. C'était plus politique et plus éclectique que Train de nuit. À la longue, je me suis tanné du style de «Monblogue», des difficultés de rédaction et d'émission, de la pub là-aussi, si on ne voulait pas payer.

Avec Train de Nuit, j'ai tout recommencé à zéro avec l'idée de cadrer plus finement mon propos : jazz, poésie. Pendant de longs mois, il y a eu à peu près zéro visiteur. Puis, le cercle s'est agrandi. J'ai été le premier à parler de slamontréal. Ce « créneau » est populaire. Quelques poètes sont venus. Recevoir des commentaires d'un Michel X Côté à propos de mes propres créations fit quelquefois mes journées. En jazz, j'ai publié des photos inédites de Sylvain Legault, mon comparse à Train de nuit, version radio communautaire.

Parfois, un commentaire lointain de France ou d'Algérie, un grand auteur comme René Merle... C'est trippant en saudit!

Autre petite aventure d'un soir sur Worpress (portail très utilisé par les écrivains) : La chienne à Jacques. Il ne vaut pas la peine de s'y arrêter!

Modo grosso, je continue à tenir un blog parce je suis essentiellement un apprenti tisserand parmi les mots de la tribu. Cela donne grand faim. Toujours. Sur la route de l'apprenti sage. M'enfin, je ne suis pas rassasiable pour l'instant. Comme l'écrit si justement Michel Garneau en guise de tourlou à mon recueil Poèmes cannibales, il s'agirait d'un «appétit irrisé de larmes qui mène au goût de s'organiser le vertige, juste assez pour le partager.»

La fameuse tradition oblige maintenant à donner la tag à un autre bozo : je désigne Onassis.

4 commentaires:

Nina louVe a dit...

...

j'ai été "victime"de ce tag también. tant mieux que tu lui fasses honneur de ta sympathique répartie ici, entre le jazz, le train, la vie, la nuit.

Ce cher Rimailleur...
Dis-moi Jack, comment pourrait-on se "venger" ? (smilz)

Edouard.k a dit...

On cause dans mon dos à c'que je vois :-)). Bon, eh ben c'est bien de connaitre les alter expériences...

Jack a dit...

Nina, me semble que tu n'as rien pondu sur le sujet?

Jack a dit...

Quant à Onassis, il est à Paris jusqu'au 32 octobre.