30 août 2012

Campagne blues


Plutôt blues aujourd'hui, je trouve, dans les médias côté campagne électorale. Je ne parle pas des niaiseries de la CAQ qui a pris le champ et qui n'a pas fini de nous étonner dans le sens broche à foin et contradictions à la noix. L'écrivain François Hébert y va d'une lettre au Devoir ad hominen à fond le crayon contre « maman Françoise et papa Amir ». Un beurrage de mots qui vole bas côté idées de fond. Puis, toujours au Devoir, Mme Andrée Ferretti que j'aime beaucoup pour son immense culture littéraire, philosophique et politique, son coeur aussi, s'enligne pour le PQ qu'elle souhaite tout de même plus radical! Cela est écrit après avoir si finement appuyé Qs à l'hiver 2011 lors du 5e anniversaire du parti*. « J'appuie Québec solidaire, disait-elle alors, parce que le PQ a fait la preuve depuis 40 ans de son impuissance à la réaliser [l'indépendance], pour ne pas dire son manque de volonté. » L'auteure du Roman non autorisé est-elle aujourd'hui comme hier « pour la pleine mesure des choses », pour la vitalité de la gauche ? Bien sûr, il faut parler unité, le maître mot de Madeleine Parent. Mais la sourde oreille et les couleuvres au PQ (Duceppe, Dubuc, Laviolette, Paquette, Lisée, Alouette...) ce n'est toujours bien pas Qs qui les invente!

Enfin, pour achever le plat, au téléjournal, Céline Galipeau visite une famille dite baromêtre de St-Jean. Sympatique et sans doute représentative de beaucoup de gens de la classe moyenne, chacun étant très intéressé par la « joute » politique au sens sportif, mais somme toute peu politisé au sens de prendre minimalement en considération le pourquoi et le comment des enjeux en éducation (pas un mot sur les revendications étudiantes), en santé, etc. L'effritement du pouvoir d'achat de la classe moyenne est fortement ressenti, puis, on a bien aimé la prestation de Mme David au débat des Chefs, mais on saute dans les bras de la CAQ! Ca sent la CAQ à pleins tubes. Ça sent les effets de la droite qui trouve si adroitement le tour de retomber sur ses deux pieds, peu importe les crises et les acteurs du moment, adapte les canaux et les rouages de l'exploitation pour cristalliser infiniment son emprise politique. La CAQ, c'est l'ADQ, c'est la réingénierie libérale, c'est les lucides, c'est tout ce qu'on a essayé depuis 50 ans, c'est considérer l'Hydro comme un « monopole » (Legault dans son bla bla d'aujourd'hui sur les ondes de radio-can)... La CAQ, c'est vraiment le changement dans la continuité pour faire le ménage, c'est-à-dire, dégraisser ce vil État! La CAQ en plus familial et couleur locale, c'est les conservateurs à cheveux longs qui sont par ailleurs détestés par la population! Il s'en trouve une couple de ceux là aussi au PQ!

Bref, rebâtir le consensus politique autour du bien commun est un défi vital qui va prendre au moins 20 ans, écrivait mon ami Jean-Paul Damaggio. En ce sens, le vote à gauche fait déjà LA différence. Et que c'est qui disait le poète Godin ? De mémoire : Nous sommes nombreux à être seul, mais nous sommes plusieurs à l'être. Ça fait que je file blues, mais ce n'est pas pour rien.

* Conférence de presse, 5e anniversaire de Québec solidaire, février 2011. Mme Ferretti prend la parole  vers 12,30.

  

28 août 2012

Pourquoi le pays du Québec solidaire?

Extraits du Grand rassemblement de Québec solidaire au Marché Maisonneuve dans Hochelaga-Maisonneuve le 25 août dernier.  Faisait chaud et beau!

23 août 2012

Guitare, égoïne, tisons dans les cordes...

Patrick Watson, une étoile de Montréal.




Words In The Fire
Put your words into the fire
Watch them burn your heart's desire
Rise up in the air
In a cloud of silk and smoke and dust
Fade into the night
It's a comforting feeling with you at my side

Let me shake your honest hands
And I'll sit down beside you now
Lean our heavy heads
Of the weight of the things that are left unsaid
Don't worry about it now
'Cause in the morning they will all just be ashes on the ground

So what's been on your mind
Eating you inside
Taking all of your time
On this warm summer night
Put your words down in the fire

When we were down at sandy beach
Old man talking in young man's words
Tell me where you would like to be
Tonight don't be afraid to dream
Lean on the fire for a while
Cause in the morning it will all just be ashes on the ground

So what's been on your mind
Eating you inside
Taking all of your time
On this warm summer night
Put those words down in the fire

- Paroles & musique Patrick Watson

11 août 2012

Comment ça?! God is not american airlines ?

Notes pour perroquets affamés de mots

À retenir, l'année 1609, puis après, même enfermé, la pauvre Gallilée disant tout bas : « Et pourtant, elles tournent! »

À retenir : matière (masse), énergie, espace = l'univers.

Retrancher un élément à cause d'Albert, car E=MC2
Donc, la masse et l'énergie sont les deux faces d'une même pièce.
(Tout est relatif, mais attention, Albert le physicien, non pas le moraliste, nous fait comprendre ceci : le temps lui-même a commencé.)

Mais d'où diable proviennent ces trois (deux) éléments constitutifs de l'Univers?  De l'orchestre du Big Bang...

En bas de la scène, dans la fosse où se tiennent les lois de la nature (immuables et universelles), on se résume la métaphore par le schéma suivant : ultimement énergie positive, énergie négative. Exemple : un homme veut construire une colline sur un plateau; il va pelleter de la terre. Résultat : la colline d'un bord, le trou parfaitement équivalent de l'autre.

 L'univers est une immense batterie +-, immense réserve d'énergie.

Dans la grande poésie de nos conceptions sur l'origine de l'Univers, on doit maintenant faire une place aux trous noirs qui flottent dans l'espace = étoile si grande effondrée sur elle-même, pas de lumière qui passe.  Le temps est arrêté.

De celà, pour ainsi dire, jaillit l'élément ultime, le temps,  qui explique comment l'Univers s'est créé de lui-même.

C'est-à-dire, avant l'orchestre du Big Bang, silence!  = Le TEMPS commence à l'instant du Big Bang.

C'est une hostie de beau concert qu'on peut en effet au cours d'une vie admirer à l'oeil nu!




 Supplément 7 mars 2015

Malheureusement la vidéo Dieu a-t-il créé l'Univers a été retirée de Youtube.  On consultera avec intérêt le document suivant plus général, mais néanmoins pertinent.

10 août 2012

Nez En Moé

Dans FB  Tristan Malavoy demande à la suite de sa chronique dans son blogue au journal Voir  portant sur ses lectures de vacances : « Et vous, quels auteurs vous ont accompagnés dans le hamac? »

À cette question, j'ai répondu ceci :  « Le nez qui voque. D'accord, je suis quarante ans en retard. Mais j'arrive Nez En Moé comme tout le monde au Jour de L'An des chefs-d'oeuvre. »


Ce sur quoi Tristan a ajouté  :

 ‎@Jacques: il n'est jamais trop tard... Et de toute façon Ducharme avait à peu près quarante ans d'avance!

Sur la plage de Meadow, Cape Cod, Je trouve que je l'ai, le Nez!

09 août 2012

Enwoye ton truck mon Piché!


Par les rivets sonnants 
des petits casseaux rouillés
de l'enfance aux touffes 
de bouleaux blancs
de grenouilles gravissantes
de lièvres surprenants
de vaches 
à ramener
au bercail
avec le boeuf
il y avait en sourdine
pas juste des petits poussins
en voie de percer le secret
de leur coquille
dans le silence 
de la tasserie de foin
cancan de tambour solitaire
jeux de poussière avec le chien
par les chemins de gravelle 
à coups de pied innocents
et chansons rebelles,
mais comment imaginer
et heureusement qu'on ne sait pas
le jour si tôt venu au souffle coupé
déboulant comme cordée de bois,
et pire que les échardes, les porcs-épics
les bêtes puantes
pire que les mouches de moutarde
sur la poitrine vibrante
comment au temps des joues rouges 
se téléporter
plus loin que son nez
plus haut que ses jambes
aux artères fémorales découragées
aller simple bien simple
au pays de l'asteure
comme dirait le grand Michel,
nombril desséché
contrée sans blonde et sans baisers
sur le corps successif
en train de se noyer
dans un trou 
de sueurs
nocturnes 
de chutes Niagara
dans un lit cheap
guetté par en dessous
par des troupeaux de chacals  
des hosties de tabernacle
de ganglions fuckés!

Du printemps à l'automne, on s'aime et l'on récolte!

Super belle vidéo de MADOC.  Donne pas du tout envie de voter « stratégique » !

Le Printemps québécois: Quand le peuple s'éveille... from Mario Jean on Vimeo.

 Le grand Manitou derrière ce projet est Mario Jean qui confie que « Ça a été beaucoup, beaucoup de travail. Mais c'est un travail que je me devais de faire, pour témoigner de cette précieuse et magnifique période de notre histoire que nous venons de vivre, ensemble. »

07 août 2012

Agrandir le débat public

Le ciel, le soleil, la mer, voilà comment on « rate » d'une semaine  le début de la campagne électorale québécoise qui fut enfin confirmée du haut de son trône par le roi Patapouf qui n'y a vu, de toute évidence, aucune grotesquerie en patte d'éléphant afin de renouveler l'air du Salon de la race avant la fin de l'été, en plein coeur du conflit étudiant délibérément non réglé.

Une campagne électorale qui s'annonce riche en débats? Riche peut-être en terme de cottes d'écoute et d'encre déversée dans les journaux, mais c'est à voir - pour notre cher diffuseur Québécor privé « national », sur fond d'exclusion manifeste de la gauche à la grande table des idées.  Tout simplement odieux!

Ce qui m'amène à déplorer à la suite de beaucoup d'autres observateurs qu'en plus d'un système électoral archaïque qui amenuise et détourne la représentativité du peuple, l'espace du débat - résolument et à jamais public - est quant à lui rétréci et vicié avec encore plus de gros bâtons au bacon pendant une campagne électorale, de bruit publicitaire, de sloganisation et de lavage des consciences! De nos jours, dans les pays capitalistes avancés comme le nôtre, la règle de conduite générale des politiciens traditionnels consiste à adopter le profil le plus bas possible.  Depuis « la société juste » à la Pierre Eliot Trudeau, les grands débats de société (avortement, peine mort, mariages du même sexe..) sont tranchés par les juges.  Rares sont ceux qui proposent une platte-forme inspirée et inspirante, ouverte sur le dialogue réel et visant à rassembler autour de la table du vivre-ensemble TOUS les citoyens.

Pour dire les choses rapidement et avec beaucoup d'espoir dans la voix, malgré les distorsions des médias, le camoufflage de la corruption et le bilan catastrophique sur tous les plans du gouvernement sortant, malgré les faces à caq néo-libérales à l'os, les tergiversations ataviques du P.Q, et comme le dit avec justesse Françoise David, on se rend bien compte que le Québec est rendu beaucoup plus loin!

Sur un horizon plus large que l'enjeu purement électoral, la présence plus affirmée au débat public des jeunes et des intellectuels à la faveur de ce printemps érable constitue, à mon humble avis, un des signes les plus évidents de la vigueur démocratique du peuple québécois.

À cet égard, et pour ne mentionner qu'un seul aspect du débat, la critique de la « marchandisation du savoir » qui est coeur de l'action syndicale des étudiants (et des professeurs ayant largement appuyé le mouvement), me semble d'une importance capitale.  Cela nous indique que « l'avenir » du Québec s'énonce maintenant, sous nos yeux. Et cette énonciation est bien plus qu'une dénonciation, justement parce qu'elle place au coeur de la transformation sociale le défi, le désir surtout, d'une éducation libérée du marché et de l'économisme ambiant. Ce mouvement n'a rien de romantique : il est d'une nécessité vitale. Le savoir, comme toute richesse, doit être PARTAGÉ.

Il y a définitivement un autre Québec qui est en marche.  Souhaitons tous ne pas avoir à le reconnaître avec trente ans de retard!







06 août 2012

Pour la gratuité de la maternelle à l'université!

Extrait du discours de Françoise David au lancement de la campagne électorale de Québec Solidaire.

L'ÉDUCATION est au coeur de toutes nos résistances et porte le courant de toutes nos solidarités pour le développement de TOUS nos enfants et pour apprendre à vivre collectivement le plus heureux possible, bien ancrés dans notre culture, fiers, audacieux, fraternellement ouverts sur le monde.

05 août 2012

Sur le plancher des vacheries

Renoué au petit matin avec Montréal la suave tout épinglée de pancartes pas croyables, car je n'ai aperçu aucune tête à Papineau, plutôt des faces à caq, et Montréal qui fait suer, pas capable d'enlever d'un trait mon t-shirt aux effluves de sable et d'algues! Il faut parfois prendre le Thoreau par les cornes et revenir sur le plancher des vacheries. Récupéré les dernières manchettes de l'heure, dont celle à bras raccourcis du fier réserviste de la République qui nous dit dire ce qu'il pense et penser ce qu'il dit, et même, voyons donc, faire ce qu'il pense avoir pensé avant (ou après?) nous l'avoir dit! Mon vieux cheval Aristote répliquerait peut-être au gentil Gilles que le juste milieu trouve parfois une belle récompense du côté des petites nuances de rien un peu rétives sur la balance du jugement : penser plus et dire mieux, ou moins, ça vaut la peine des fois, surtout quand on a du chagrin sur la peau. Mettons que c'est parfois une inaccessible étoile. Je note cela pour moi-même. Trêve! Brève! Tire les rideaux! Fait chaud et ces élections vont être gorges chaudes! Dans mon ex-comté de Pointe-de-l'Île, l'establishment du Bloc, lire le Chef, avait pressenti comme candidat en vue des dernières « érections » fédérales l'ancien néo-démocrate Jean-Claude Rocheleau. Ce dernier fut (malheureusement) battu à l'investiture par les militants du parti. Perso, j'aurais voté pour ce syndicaliste, alors que d'habitude, et ce, depuis ma tendre jeunesse, je vote NPD. On peut néanmoins par extension penser qu'en les circonstances, le choix majoritaire des électeurs à la grandeur du Québec n'était pas si bête! Aussi, mettons les points sur le délire et le déni : Amir Khadir, le méchant de l'histoire, n'a jamais collé QS en  appui au NPD. Nuance : il a appelé à voter pour des candidats progressistes. Il en manquait peut-être une couple au Bloc! 

Unité! Unité! Unité!, dirait tout doucement Madeleine Parent.