29 janvier 2014

Parcours politique de Gordon Lefebvre

Témoignages de Gordon Lefebvre sur la convergence difficile de la gauche au Québec selon un parcours personnel qui va de la fin du duplessisme jusqu'à aujourd'hui. La clarté du propos est inspirante et s'inscrit dans de ce que j'appelle le mouvement de l'indépendance populaire du Québec.

Les trois vidéos produites par Raisons sociales valent de détour.

Quelques notes sur les engagements et implications de M. Lefebvre tirées des pages FB de Mémoire militante :


« Gordon Lefebvre a milité au au sein du Mouvement de libération populaire et du Parti socialiste du Québec (1965-1966), avant d'adhérer au RIN en 1966. Par la suite, il s'impliquera au sein de la CSN et du SCFP. 

Il fut [...] Coordonnateur à la Ligue des Droits et Libertés en 1979. En 1979, il devient Chargé de cours à l'Uqam et le restera jusqu'en 2004. Parallèlement, il fut militant actif au sein du SCCUQ et au Conseil central de Montréal. Il a également participé à la création du Rassemblement pour une alternative progressiste en 1997 et à l'Union des forces progressistes en 2002, puis à la fusion de l'UFP avec Option citoyenne pour jeter les bases de QS.
Il a [...] écrit [...]dans plusieurs journaux [...] : Chroniques, Spirale, La gauche, Presse-toi à gauche, La voie du Peuple, etc. »






http://raisons-sociales.com/pourquoi-raisons-sociales-2/

28 janvier 2014

La famille McGarrigle, Bruce Cockburn et cie chantent pour Peter Seeger

Quand Peter Seeger fêtait ses 90 ans! Dink's Song (Fare Thee Well), ballade folk traditionnelle, magnifiquement interprêtée par les soeurs McGarrigle et compagnie.

« Il considérait la musique comme un art, mais aussi comme un vecteur de tous les engagements. » Odile Tremblay, Mort d'un troubadour engagé,  Le Devoir. 






If i had wings like noah's dove
I'd fly up the river to the one i love
Fare thee well, my honey, fare thee well

If i met your man, who was long and tall
I'd hit his body like a cannon ball
Fare thee well, my honey, fare thee well

One of these days and it won't be long
Call my name and I'll be gone
Fare thee well, my honey, fare thee well

I remember one night, a drizzling rain
Round my heart i felt an achin' pain
Fare thee well, oh honey, fare thee well

When i wore my apron low
Couldn't keep you from my do'
Fare thee well, my honey, fare thee well

Now i wear my apron high
Scarcely ever see you passing by
Fare thee well, my honey, fare thee well

Now my apron's up to my chin
You pass my door and you won't come in
Fare thee well, oh honey, fare thee well

If i had listened to what my mama said
I'd be at home in my mama's bed
Fare thee well, oh honey, fare thee well

Peter


 Mémoire.  Beaucoup de fleurs.

25 janvier 2014

Sensation


Aux alentours de mes 17 ans, Robert Charlebois qui sera septuagénaire cette année était toute une étoile ébouriffée. Je l'ai vu en spectacle plusieurs fois dont celui-ci au Palace de Granby où il avait fait Sensation, cette chanson bucolique sur un poème de Rimbaud qui me touche toujours autant aujourd'hui. Dans la présentation, je m'en souviens, il avait dit : Je vais maintenant vous faire ma petite toune western. Plus tard, j'ai écouté au moins mille fois sur un de ses 33 tours la version en italien avec Patty Pravo. Ce n'est que tout récemment que je me suis rendu compte que les paroles de cette dernière version diffèrent du texte de Rimbaud. Ça reste quand même très beau.

 

Dans le temps comme dans le temps


Dans le temps, jadis, était-ce le bon vieux temps? Question torbrûle! 

Vers l'âge de cinq ou six ans, j'ai demandé à mon père : « Popa, c'était quand le bon vieux temps? ». Doloré, mon père, a répondu : « Le bon vieux temps, ça va être quand tu vas être plus vieux et que tu vas repenser à ta jeunesse. » Bien, c'était une réponse sage et généreuse, je crois, parce que l'accent n'était pas mis sur le passé, l'expérience, les bons coups ou l'imaginaire de mon père, ou bien sur quelque ambiance générale et idéalisée, mais plutôt sur mon avenir et sur le regard qui serait mien.

Ne pas glorifier le passé comme semble le faire d'entrée de jeu le bon vieux Paul Boutet, décédé sauf erreur en 1987 dans son jardin en transplantant des fleurs, rural jusqu'au trognon et qui fut longtemps journaliste et chroniqueur tonitruant en horticulture à la radio de Radio-Canada. C'est lui qui narre le récit dans la vidéo qui suit.

Glorifier?  Cela est si chargé de parades militaires et de Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, ou bien, plus simplement, c'est porté à la boutonnière du grand âge monté en graines qui gagne en maturité et en profondeur, mais perd le touffu et la spontanéité, l'énergie, le plaisir de mordre dans le vif des nouveautés, si bien qu'on a alors peut-être tendance à enjoliver les souvenirs heureux. 

Dans ce temps-là, raconte M. Boutet un brin foncé moraliste, les bonnes gens « n'avaient pas encore perdu le goût de vivre! » Ah! Bon! 

Ceci étant dit, j'ai été étonné et ravi de retrouver dans les images rapaillées mille et un détails un peu beaucoup oubliés, pourtant si caractéristiques de la vie rurale mur à mur au Québec jusqu'à la Révolution tranquille (vers 1965). C'est comme une autre vie,  quasi un artéfact ethnologique. Des petits détails de rien qui me sautent aux yeux : le chanteur qui roule sa cigarette en chantant comme ma mère le faisait, les grandes tablées, la tempérance côté alcool, la boucle que porte le petit garçon se faisant bénir par son grand-père, l'enfant qui dort dans une couchette en métal, la danse du set carré, la candeur et la gaminerie des hommes qui chantent et qui dansent, le Réveillon de Noël plutôt succinct, mais la totale au Jour de l'An...  

Sauf les carrioles et les team de ch'vaux pour aller à messe, remplacés début 1950 par les chars, comme on dit ici et en Louisiane pour automobile, puis un répertoire de chansons quelque peu différent dans ma région des Cantons de l'Est, c'était pas mal l'esprit des Fêtes du temps de ma prime jeunesse. Ce qui me fait dire que ma jeunesse viendra plus tard en plein bouleversement social. Et donc, je n'en suis pas encore à tirer la ligne du « bon vieux temps ». Mais c'est la mémoire qu'il faut faire vibrer dans l'aujourd'hui...

 La vidéo commence par un air d'accordéon, par le Reel du cultivateur, me semble, un des rares que je sais jouer.

23 janvier 2014

Jardin de givre éphémère

Jardin de givre éphémère, égrené, et pourtant éternel, engageant, surtout lorsque l'on pense à Émile Nez Lit Gant. Aussi bien dire, comme Jean Royer, qu'on touche au pathétique, à la fracture.

D'où la déviation vers l'art et la beauté, pruine légère sur l'âme. Mais au fond, jamais le déni de la transformation de soi.

Devant une vitre jardinée de givre, l'enfant que j'étais en campagne n'y voyait que du feu, de la joie offerte gratuitement, un petit terrain de cahier de glace pour y faire ses griffes.









Photos J. Desmarais, 23 janvier 2014.


20 janvier 2014

...de givre, la nuit


À soir, ma vra vitre à moé est un vra jarrdin de gîvre
C'est écrit en toute lettre : A
Ha! Haha!
Photo J. Desmarais, Montréal, 20 janvier 2014.






17 janvier 2014

L'enchanté

Plume chante Gaston Miron - Désemparé.



Par la nuit de tempête où les phares s'engouffrent
Comme des fouettés et des déterminés,
Nous marchons, ignorants de la trappe des gouffres,
Vers l'horreur des demains sans paix ni charité.

Vents, étoiles, déserts, la Ville va nous prendre
Chères amours, et bois et montagnes et prés,
Et lacs de bleus reflets et couleurs de ciel tendre,
Pour enchaîner et abrutir vos libertés.

Où irons-nous, mon âme, à quelle heure servile ?
Ô forces de la vie, ô lumières d'été,
Quels pays fabuleux, quelles secrètes îles
Vous hébergent encore en toute intégrité ?

Dites-dites-le-nous, les oiseaux de passage
Qui avez bu le vent des pays visités :
Lors d'une escale autour d'un étrange village
Auriez-vous eu cette vision d'un enchanté ?




15 janvier 2014

Michèle Lalonde : « Plus loin, à force de voir un nouveau monde »

L'honneur d'être soi. « Nous avons survécu par la goutte de sang mêlé. [...] Symbole pour symbole, nous préférons l'oiseau ».

 - Michelle Lalonde, Métaphore pour un nouveau monde, 1980.

 

13 janvier 2014

L'accent québécois : « Une mélodie qui n'est pas tout à fait la même... »


C'est avec passion et ensoleillement que je prends plaisir à échanger dans un groupe Facebook qui compte plus de 800 membres et qui s'appelle Great Lakes French-Canadians. Ouvert à tous, francophones et anglophones, on y rencontre des Québécois, des francos canadiens, quelques Français, mais en grande majorité des francos américains et des descendants après plusieurs générations de la diaspora canadienne-française aux États-Unis qui s'expriment à présent en anglais,  mais qui demeurent avides de nouer des liens avec leurs racines québécoises et francophones.

Depuis quelques jours, une discussion nourrie a donné lieu à plusieurs interventions sur les différences d'accent ici et là, sur la mauvaise estime de soi des francophones croyant parler ou se faisant dire qu'ils parlent un « mauvais français », etc.  C'est ainsi que dans le fil des échanges, un participant,  M. Lavigne, a publié le lien d'un document YouTube qui est des plus à-propos. J'ignore pour l'instant qui sont les intervenants (linguiste?).

Les images de la vidéo, une belle petite promenade à Montréal, illustrent au quart de tout les propos. À votre appréciation. 





Et puis, en complément, des petites coupes d'accent avec la grande Clémence DesRochers.

12 janvier 2014

André Breton a-t-il dit passe à Judith Jasmin?

Entretien tiré des archives de Radio-Can que je ne connaissais pas, signalé par Jean-Michel Maulpoix sur sa page FB. Avec la grande Judith Jasmin! Surréalisme en trois accords : liberté, amour, merveilleux.

10 janvier 2014

Pierre Vadeboncoeur : l'altitude du regard


Hommage à Pierre Vadeboncoeur par Floodfilms

Nous autres itout

J'avais lu ce texte - À l'origine de l'accident - sur le blogue Maxime en me disant qu'il faudrait que ça paraisse dans Le Devoir puisqu'il s'agit d'une réplique au texte collectif de membres du regroupement le Moulin à paroles dont le comédien et rappeur Sébastien Ricard (Loco Locass).
Brigitte Haentjens, Sébastien Ricard et autres membres du regroupement citoyen le Moulin à paroles, «Sommes-nous un peuple?» Le Devoir, 3 janvier 2014.


Voilà qu'en ouvrant le journal dans son édition du 9 janvier, bingo!

Bien d'accord avec l'auteur. D'autant que malgré toutes les limites qu'on notera et documentera autour de notre marge de manoeuvre politique, certes des plus incomplètes pour respirer à fond et voir loin, reste que le fait d'avoir forgé et de contrôler au moins une portion d'État moderne — tiraillé par des intérêts de classe, mais indéniablement basé sur le bien commun et donc sur la Res Republica — cet exercice fait la grande différence dans notre vie collective comme peuple par comparaison avec tous nos compatriotes, frères et soeurs francophones en Amérique du Nord. Ça ne va pas s'arrêter en chemin! Encore faut-il rêver le réel absolu comme celui bien quotidien qui exige persistance et courage. La marche des peuples est lente et il n'y a ni Grand Soir national à venir, ni passé blessé, irrémédiablement castrateur. Il n'y a que des passages et des transformations d'une saison à l'autre. Il y a nos enfants. Il y a parfois, Max Catellier a raison de le souligner, de sacrés beaux printemps! Et il y aurait encore à réfléchir sur le rejet si souvent constaté de l'altitude du regard, pour dire comme Pierre Vadeboncoeur, qui animait nos ancêtres canadiens-français, ces grands métissés et ensauvagés des Amériques. 

Enfin, l'Autre, c'est aussi en partie nous autres, soit le résultat surprenant de rencontres historiques tressées de mille brins. Il n'y a pas juste eu des couteaux tirés et des maisons brûlées. Il y a eu du coeur, des Nelson, des familles nouvelles, des voisins, des amis qu'on aime. Et cela ne peut pas être seulement le propre de mes Cantons de l'Est qui a un vieux fond bleu et rouge! On souhaite toujours que la chambre d'ami soit telle, « qu'on viendra de toutes les saisons pour se bâtir à côté d'elle ». Mon pays. Voilà le pays que j'aime. Voilà le pays à faire.

08 janvier 2014

Y a longtemps qu'on fait de la politique!


Tout d'abord, une version live aux USA (Rochester NY) de la Complainte pour Ste-Catherine des Soeurs McGarrigle. Une de mes chansons fétiches qui fut le signal de ralliement de la marche d'intro lors de la soirée de lancement des Poèmes cannibales au Bistro In Vivo. 



COMPLAINTE POUR STE-CATHERINE
paroles : Philippe Tatartcheff
   musique : Anna McGarrigle

Moi j' me promène sous Ste-Catherine
J' profite de la chaleur du métro
Je n' me regarde pas dans les vitrines
Quand il fait trente en dessous d' zéro

Y a longtemps qu'on fait d' la politique
Vingt ans de guerre contre les moustiques

Je ne me sens pas intrépide
Quand il fait fret j' fais pas du ski
J'ai pas d' motel aux Laurentides
Le samedi c'est l' soir du hockey

Y a longtemps qu'on fait d' la politique
Vingt ans de guerre contre les moustiques

Faut pas croire que j' suis une imbécile
Parce que j' chauffe pas une convertible
La gloire c'est pas mal inutile
Au prix du gaz c'est trop pénible

Y a longtemps qu'on fait d' la politique
Vingt ans de guerre contre les moustiques

On est tous frères pis ça s'adonne
Qu'on a toujours eu du bon temps
Parce qu'on reste sur la terre des hommes
Même les femmes et les enfants

Y a longtemps qu'on fait d' la politique
Vingt ans de guerre contre les moustiques

Croyez pas qu'on n’est pas chrétiens
Le dimanche on promène son chien

La la la...


*****

Puis voici la version originale qui a 40 ans et qui est toujours pleine de vie sans cérémonies.


(figure sur le 1ermicrosillon : Kate and Anna McGarrigle;  repris sur l'album Entre Lajeunesse et la sagesse, 1981). 

Note : pour les lecteurs qui ne connaissent pas Montréal, Ste-Catherine est l'une des artères principales et des plus singulières qui traverse la ville d'ouest en est. En se promenant « sous » Ste-Catherine, cela renvoie au réseau souterrain qui couvre 30 kilomètres.   


07 janvier 2014

Bon, c'est pas nouveau Les étoiles filantes...


L'album La grand-messe (2004), Les cowboys fringuants



Les Étoiles Filantes (Prix Félix de la chanson populaire en 2005)

Si je m'arrête un instant,
pour te parler de ma vie
juste comme ça tranquillement
dans un bar rue st-denis

j'te raconterai les souvenirs
bien gravés dans ma mémoire
de cette époque où vieillir
Était encore bien illusoire

quand j'agaçais les ptites filles
pas loin des balançoires
et que mon sac de billes
devenait un vrai trésor

ces hivers enneigés
à construire des igloos
et rentrer les pieds g'lés
juste à temps pour passe-partout

et au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester
de la p'tite école et d'la cours de récré
quand les avions en papier ne partent plus au vent
on se dit que l'bon temps passe finalement

comme une étoile filante

si je m'arrête un instant,
pour te parler de la vie
je constate que bien souvent
on choisit pas mais on subit

et que les rêves des ti-culs
s'évanouissent ou se refoulent
dans cette réalité crue
qui nous embarque dans le moule

la trentaine, la bedaine
les morveux, l'hypothèque
les bonheurs et les peines
les bon coups et les échecs

travailler faire d'son mieux
n'arracher s'en sortir
et espérer être heureux
un peu avant de mourir

et au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester
de not' ti passage dans ce monde éffréné
après avoir existé pour gagner du temps
on s'dira que l'on était finalement

que des étoiles filantes

si je m'arrête un instant,
pour te parler de la vie
juste comme ça tranquillement
pas loin du carré st-louis

c'est qu'avec toi je suis bien
et qu'j'ai pus l'goût d'm'en faire
parce que tsé voir trop loin
c'pas mieux que r'garder en arrière

malgré les vieilles amertumes
et les amours qui passent
les chums qu'on perd dans brume
et les idéaux qui se cassent

la vie s'accroche et renait
comme les printemps reviennent
dans une bouffée d'air frais
qui apaise les coeurs en peine

ca fait que si à soir t'as envie de rester
avec moi la nuit est douce on peut marcher
et même si on sait ben que toute dure rien qu'un temps
j'aimerais ça que tu sois pour un moment

mon étoile filante

et au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester
et au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester

que des étoiles filantes

- Paroles J-F. Pauzé


Les Cowboys Fringants - Etoiles Filantes


Et la version live des Étoiles «grand-messe » à Genève en février 2012 :

Un chemin à plusieurs


« La vie est un chemin que nous suivons à plusieurs. Près de nous, parlant avec nous, vont des êtres que nous avons choisis, pour compagnons dans le grand voyage. Et ensemble nous traversons les lieux très divers de l'intellect, du sentiment ou du simple monde, partageant des indignations, disputant d'une même pensée qui se propose par bouts, et souvent admirant sans alors plus rien nous dire la magnificence elle-même muette d'une montagne, d'un fleuve. Heures dont les plus détendues — la campagne, le feu dans la cheminée, préparer le repas du soir, le vin déjà sur la table — ne sont pas les moins véridiques. »
— Yves Bonnefoy, Portraits aux trois crayons, coll. Lignes fictives, Galilée, 2013, pp. 112-113.        

03 janvier 2014

Rue de la nuit tristesse

La rue de la nuit
tristesse et amour
la rue qui a mal
la rue qui crisse
la rue des putes
la rue des princesses
si fatiguées de l'amour



Me Llaman calle
Me llaman calle, pisando baldosa 
La revoltosa y tan perdida 
Me llaman calle, calle de noche, calle de día 
Me llaman calle, hoy tan cansada, hoy tan vacía
Como maquinita por la gran ciudad 

Me llaman calle, me subo a tu coche 
Me llaman calle de malegría, calle dolida 
Calle cansada de tanto amar 

Voy calle abajo, voy calle arriba 
No me rebajo ni por la vida 
Me llaman calle y ése es mi orgullo 
Yo sé que un día llegará, yo sé que un día vendrá mi suerte 
Un día me vendrá a buscar, a la salida un hombre bueno 
Pa toa la vida y sin pagar, mi corazón no es de alquilar 

Me llaman calle, me llaman calle 
Calle sufrida, calle tristeza de tanto amar 

Me llaman calle, calle más calle 

Me llaman calle, siempre atrevida 

Me llaman calle, de esquina a esquina 
Me llaman calle bala perdida, así me disparó la vida 
Me llaman calle del desengaño, calle fracaso, calle perdida 
Me llaman calle la sin futuro 
Me llaman calle la sin salida 

Me llaman calle, calle más calle 
La que mujeres de la vida 
Suben pa bajo, bajan para arriba 
Como maquinita por la gran ciudad 

Me llaman calle, me llaman calle 
Calle sufrida, calle tristeza de tanto amar 
Me llaman calle, calle más calle 

Me llaman siempre, y a cualquier hora 
Me llaman guapa siempre a deshora 

Me llaman puta, también princesa 
Me llaman calle, es mi nobleza 
Me llaman calle, calle sufrida, calle perdida de tanto amar 

Me llaman calle, me llaman calle 
Calle sufrida, calle tristeza de tanto amar 

A la puri, a la Carmen, Carolina, Bibiana, Nereida, Magda, Marga, 
Heidi, Marcela, Jenny, Tatiana, Rudy, Mónica, María, María 

Me llaman calle, me llaman calle 
Calle sufrida, calle tristeza de tanto amar 
Me llaman calle, me llaman calle 
Calle sufrida, calle tristeza de tanto amar 
Me llaman calle, me llaman calle 
Calle sufrida, calle tristeza de tanto amar 
Me llaman calle, me llaman calle 
Calle sufrida, calle tristeza de tanto amar

- Manu Chao

02 janvier 2014

Jour ordinaire de paye et (chut!) lutte de classe


Le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) a rendu publique une étude intitulée Une journée de travail bien remplie qui illustre quelques symboliques petits écarts de rien pantoute (déroulons-leur une tapinose avec cent trompettes), à savoir que les 100 PDG les mieux rémunérés au Canada ont eu à suer un gros 37 heures depuis le 1er janvier 2014 (hein? Ces malheureux ont bossé au Jour de l'An?) pour « battre » le salaire ANNUEL moyen des travailleurs canadiens!

Voici le résumé qu'en fait aujourd'hui Radio-Canada sur son site :


« Depuis 13 h 11, jeudi, les PDG les plus payés au Canada ont gagné l'équivalent du salaire annuel moyen des Canadiens.
Selon le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), il leur aura fallu un peu plus de 37 heures en 2014 pour égaliser ou dépasser le salaire annuel moyen des travailleurs à temps plein au Canada.
D'après des données compilées par le CCPA, la rémunération moyenne des 100 PDG les plus payés au Canada était de 7,96 millions de dollars en 2012.
Le salaire annuel moyen des travailleurs canadiens était quant à lui de 46 634 $ pour la même période, soit 171 fois moins que le salaire moyen des directeurs d'entreprise les mieux payés.
Les perspectives salariales n'ont par ailleurs pas été mauvaises du tout pour les PDG ces dernières années.
De 1998 à 2012, le salaire moyen des PDG de sociétés canadiennes inscrites à la Bourse de Toronto a augmenté de 73 %, souligne le CCPA, qui précise qu'au cours de la même période, le salaire annuel moyen des travailleurs canadiens à temps plein n'a augmenté que de 6 %.
Les travailleurs qui touchent le salaire minimum ont quant à eux récolté en moyenne 20 989 $ de salaire annuel en 2012, soit 379 fois moins que la moyenne des PDG les plus payés.
Selon le Centre canadien de politiques alternatives, en 2012, le directeur d'entreprise le mieux payé au Canada était le PDG du Canadien Pacifique, Hunter Harrison, qui a touché 49,1 millions de dollars en salaire, bonus et actions.
Le deuxième PDG le plus payé au Canada est James Smith de la Thomson Reuters Corporation , qui a gagné 18,8 millions de dollars en 2012, suivi de près par l'ancien chef de la direction de Talisman Energy, John Manzoni, qui a empoché 18,67 millions.
À l'inverse, le PDG le moins bien payé de la liste des 100, en 2012, était Lino Saputo, à la tête des produits laitiers Saputo, avec un salaire annuel de 3,85 millions de dollars.
Trois femmes sur 100
Par ailleurs, seules trois femmes figurent dans le très sélect palmarès des 100 PDG les plus payés au Canada. Il s'agit de Linda Hasenfratz de Linamar Corporation, Dawn Farrell, de TransAlta Corporation, et Nancy Southern, d'ATCO Limité. »

Que c'est? Le N-Y Times soutient-il Edward Snowden?

Un éditorial du New York Times dans sa livraison du 2 janvier appelle à la « clémence » à l'endroit d'Edward Snowden, bavasseur numéro un aux USA qui n'a pas fini de détricoter l'opinion publique au sujet des coulisses de la démocratie à l'heure de l'Agora numérisée. 

À lire à la suite de l’édito quelques-uns des 1200 commentaires des lecteurs de ce journal, on sent bien que ce n'est ni à Pâques, ni à Mi-Carême que l'enfant galeux pourra rentrer à la maison. Plusieurs en effet fondent leur réaction sur le terrain de la morale : peu importe le contexte et l'ampleur du problème posé, peu importe le service rendu à des millions de personnes, « tu ne dois pas violer la loi ». Si oui, il faut d'abord avaler la ciguë et prendre ton trou mon bon vieux Socrate!  

La N.S.A. a-t-elle de son côté enfreint la loi?  Il y a aura un juge pour dire oui, un autre pour dire non, non, non, tout est légal mes chers Patriotes!

On peut néanmoins faire l'hypothèse que ce matin, du fond de sa Russie d'accueil, M. Snowden devrait être très heureux qu'un grand quotidien de son pays penche un peu de son côté.

Cf. le résumé de l'Agence France-Presse reprise dans Le Devoir sous le titre Des appuis de taille pour Edward Snowden.

En complément aussi pour souligner d'autres appuis qui se concentrent pour le moment dans la gauche,   on se rappellera qu'un Noam Chomsky a soutenu des juillet 2013 son compatriote en décortiquant de façon argumentée l'objectif passe-partout officiel pour valider les moyens de collecte massive des renseignements des citoyens, soit la lutte au terrorisme.

01 janvier 2014

Matapédia : l'étrange course pour traverser le temps


Matapedia
Her hair was dyed black and she was bending down
Picking something from off the ground
She was seventeen
And he said, "Oh my God, it's Kate"
She said "No, I'm the daughter of Kate
My name is Martha, who are you?
Ma never told me, never told me 'bout you"
He put his big middle-aged hands upon her shoulders
And he looked her in the eyes
Just like a boy of nineteen would do
And she was not afraid
No, she was not afraid
Once upon a time two kids in love in a car were flyin' over mountains
Trying to catch a boat that'd take 'em up river to home...
And they raced the Matapedia
Sixty minutes sixty miles
Thirty minutes thirty miles
Twenty minutes twenty miles
Ten nine eight....
And I was not afraid
No, I was not afraid
Well we made the boat with minutes to spare
And we crossed on over to the other side
And back home, safe and sound
But I could not slow down
No, I could not slow down
And we raced the Matapedia
Sixty minutes sixty miles
Thirty minutes thirty miles
Twenty minutes twenty miles
Ten nine eight
But I could not slow down
No, I could not slow down
I was not afraid
No, I was not afraid
I could not slow down 'cause I was not afraid

- Kate et Anna McGarrigle, Matapedia (1996)
More lyrics: http://www.lyricsmania.com/matapedia_lyrics_kate_and_anna_mcgarrigle.html
All about Kate And+Anna+Mcgarrigle: http://www.musictory.com/music/Kate+And+Anna+Mcgarrigle




En complément : Kate

Bien avant le Pape! Edward Snowden: Person of the Year

Edward Snowden: Person of the Year

Un texte de Margaret Kimberley.