29 juillet 2017

Cerisier haut jouqué juste pour les oiseaux

Photo Jacques Desmarais, Béthanie, 23 juillet 2017.

Parler de ceux et celles dont on ne parle pas

Tardif, Dominic, de La Tribune au Devoir, inscrit à présent les samedis un joyeux rendez-vous. C'est celui qu'on va lire en premier. Va à la littérature comme on va à l'essentiel, comme on va à la fontaine pour paraphraser Picasso.
http://www.ledevoir.com/culture/livres/504401/marie-eve-cotton-et-sa-therapie-par-la-tendresse-et-l-empathie

28 juillet 2017

La servitude volontaire

L'ami Jean-Paul sur le blogue de la Brochure signale un essai de Philippe Vion-Dury, La nouvelle servitude volontaire, à propos de tous ces " guides " inspirés dù loup, déguisés en Mère-Grand, qui veillent et nous suivent pas à pas sur les " réseaux " des géants de ce monde qui est nôtre afin de bien nous connaître, de nous deviner, voire d'écrire à notre place et aiguillonner nos moindres désirs... Big Brother est mort. Vive Big Mother!
http://viedelabrochure.canalblog.com/archives/2017/07/28/35514444.html
Photo JD., MAC, La Biennale, 30 décembre 2016,Telephone & Telegrap, oeuvre de Ben Shumacher. À gauche, Shooter 1, de Nicole Eisenmam.

27 juillet 2017

Encore des gadelles!

Gabelles. Enfance, cousines, grappes salées, poème de Nicolas « t'es pleine de gadelles ». Tout ça. Mon très vieux gadelier, plus vieux que moi, c'est tout dire, donne encore... Mais il est dû pour une transplantation de coeur. À l'automne, on tentera la survie.
Photo Jacques Desmarais, Béthanie, 27 juillet 2017

19 juillet 2017

Sorj Chalandon : confession du fils

La douceur et la gentillesse, disait l'autre jour un doux psychiatre au micro de Pas banale, la vie, demeurent ce qui est primordial pour comprendre, entendre, parfois aider les êtres blessés. Parfois aussi, on le sait bien au plus intime de soi, c'est peine perdue. J'ai eu beau précédemment entendre en interview Sorj Chalandon à propos de son livre Profession du père que je viens de lire, on sort de ce récit avec des morceaux de vitre cassés dans le coeur. Comment des parents, par extension quiconque, frappés d'impossibilités, hypothéqués, on le comprend, mais quand même, comment peut-on si mal aimer les êtres les plus proches? Ses propres enfants? Sans pouvoir poser un regard adulte sur ses propres blessures? Le témoignage autobiographique de Chalandon ne donne pas de réponse à répercuter. C'est juste vraiment bouleversant. C'est une grande force de prendre ainsi la plume, de faire signe, de rejouer la bonne vieille, l'indispensable catharsis. Comme l'était en d'autres dimensions, en pleine guerre civile du Liban, Le quatrième mur (Grasset, 2013). Inoubliable. De tout cela, le plus beau chez Chalandon, il me semble justement que c'est sa douceur et sa gentillesse. L'air de dire : n'en rajoutez plus. Je suis sain et sauf. Mais voici comment ça s'est passé.
http://ici.radio-canada.ca/emissions/plus_on_est_de_fous_plus_on_lit/2014-2015/chronique.asp?idChronique=381428

09 juillet 2017

Devine qui vient dîner en robe de chambre?

Je suis, au sens anglais, une reine versatile au coton, rouge, blanche 
jaune, noire, rosanne, bleue d'artois...
Très populaire de par le monde
au sens de culture populaire.
J'aime quand le vent mélancolie
joue des airs irlandais
dans le bruissement que font les feuilles
du peuplier faux-tremble
J'ai la mémoire en épluchures résistantes
À vrai dire, je danse aujourd'hui la belle gigue,
et même si parfois l'on me pile le coeur
je file grelot, je tintinnabule parmi les billes de mon enfance
jusqu'en ma lointaine Cordillère d'où Pablo Neruda me salua.
Je suis souvent dans ton assiette
Car tu me réclames. Tu as toujours tellement faim!
De vapeur. De papillote.
Je suis facile. J'ai le don de me faire des amis
Je croustille en amuse-gueule
Ma chair est ferme ou vaporeuse, ou farineuse
Pourrir si on m'oublie, est-ce un défaut?
Je ne suis pas à tout coup d'humeur florale
Ce n'est point là signe de sécheresse, d'infertilité
J'aime les multiplications, les racines rondes
À toi de saisir le kairos de ma corne d'abondance
Il faut bien entendu comprendre ma germination,
détecter mes yeux alignés, me fendre en quatre, savoir attendre, 
piocher, passer le cultivateur, déterrer la vie...
J'ai un petit nom commun rigolo,
sonore,
avec lequel
on se paie ma tête
et cetera,
métaphore pour dire
erratum mon coco,
ou queue de poisson,
espèce de tata gnochon!
Je ne suis pas prétentieuse
- ça serait trop pathétique -
Une folle dans une poche!
Je suis à la base
au ras des charrettes,
j'aime rester en robe de chambre
J'ai le sens de l'underground
et l'on m'appelle encore papa.
Mais j'ai aussi un grand nom,
un beau grand nom composé,
emblématique, sucré, sablé
Tellurique! Avec du ciel dedans.
Un nom de mariée de l'Idaho
Et je porte élégamment à l'entre-deux,
aux extrémités de ma naissance,
juste pour l'air du temps,
dans l'invisible saison indienne
et les gouttes de pluie,
une très fine étole
de fourrure blanche
qui abrille les pattes d'abeilles
quand elles atterrissent.
C'est là ma couronne en sépales.

Qui suis-je?


Photo JD., jardin, 4 juillet 2017.







01 juillet 2017

Le Canada en fête par mégarde

Je chercherai plus tard si le mot mégarde correspond bien à ce drôle de " plus meilleur pays au monde " qui célèbre aujourd'hui, sans vraiment célébrer, 150 ans de fond de caisse coloniale.

Ratoureux comme à son habitude pour bien coincer sur le bord de la bande ces détails savoureux que l'Histoire officielle qui rougit facilement se désâme à faire oublier, l'historien et journaliste Jean-François Nadeau livre aujourd'hui une analyse pas piquée des vers dans les pages du journal Le Devoir. 

On résume : le Canada de 1867 est une affaire de " gros chars ", comme disait les vieux pour parler des trains. Serions-nous restés depuis à côté de la track?

L'égalité des peuples et des nations en ce pays de capitalisme dit avancé et de monarchie constitutionnelle? C'est une question rouge, ça, mon bon monsieur...

Mégarde ou mésestime? Faire en sorte que. Faire exprès.

Marcher par mégarde sur le pied du voisin.

Écraser les pieds des tout nus.

"Oui, mais on a une belle vue " (Félix Leclerc, Rogations) 

http://www.ledevoir.com/politique/canada/502516/les-feux-de-la-confederation-d-ou-vient-cette-constitution-de-1867

Dylan et son band à Montréal

Oui, Dylan était particulièrement en forme hier soir et j'ai hautement apprécié revoir, on dit toujours que c'est la dernière fois, ce géant inclassable, plus introverti qu'on ne l'imagine. Oui, un espace plus intime servirait mieux le bouquet du troubadour. La photo du JDM qui coiffe le compte rendu ne correspond pas au Robert Bob vu sur la scène du Centre Bell; pour une fois il ne portait pas son affreux chapeau blanc. Assez pertinent aux claviers dans le courant de ses complices musiciens vraiment remarquables, pas une seule incursion à l'harmonica. Oui, il a fait Les feuilles mortes. Sa version contre toute attente est formidable, surtout émouvante. Parmi les spectateurs qui assistent pour la première fois à un concert de Dylan, il s'en trouve qui sont déçus. Pas d'écrans géants, pas de boucane, de feux d'artifices, pas de je suis tellement content d'être à Montréal... C'est comme ça. En passant, j'ai vu mémorablement une fois Félix Leclerc sur scène (à Valcourt, dans mon patelin! J'étais avec Madeleine Monette...). Bien, lui non plus n'avait pas dit bonjour bonsoir je vous aime. Tire les rideaux. (Encore merci à toi Françoys).

http://www.journaldemontreal.com/2017/06/30/bob-dylan-de--retour-en-ville