31 octobre 2008

Slam cap, le blogue

André Marceau, Annie Beaulac et Lerok K. May lancent un blogue pour Slam cap, ce qui se veut la voix officielle des slams de poésie à Québec.
« Vous y trouverez les communiqués, comptes rendus, et plus si affinités.»

« Le Prélude des Cannibales »


L'ayant signalé trop rapidement, question de se narcisser les antennes encore davantage et davantage en gagne, comme on « patine tout en tas » sans aucune circonstance atténuante, voici un extrait d'un texte inouï qui m'est parvenu le soir du lancement des Cannibales.

C'est publié à l'Antre N.O.U.S (blog interrompu hélas), chez ma Voisine du bas de Québec, elle me comprendra, la charmante Louise qui fredonne parfois Ma délire, mais à l'ombre des rosiers... Éblouisements.

***


Autour de la souche, nos bouches.


Le poète est quelqu’un qui ne peut pas s’empêcher de mythologiser ses expériences. Il exagère, dénature, fictionalize. Dans lui le fait de pouvoir prend la forme du fait d’investir même l’insignifiant et le banal avec la signification symbolique. Mais le poète est aussi quelqu’un qui fait des choses fortunées arriver, car sa vie est un destin ou une destination.

Irving Layton
(Foreword The Gucci Bag, 1983)


Le Prélude des Cannibales
Surprenances pour Jack


Ferrer la voie lactée d’un LOVE SUPREME déraillé---Coltrane, Mingus, Monk, Mehdlau, Pass, Evans, Night and Day, joueurs invités dans le train bleu de ses nuits déboîtées…


TRAIN DE NUIT--- de l’enfance des contrebasses aux trompettes de la mort, les mots qui s’embrasent; châssis doubles encastrés dans les proses destinées, roses aux bois pour les futurs imprimés…Pour y lire ses notes, pour y ouïr sa voix posée sur une/nue ou sur une garnotte : JACK et ses ondes, parasols bleus, Poésie des aveux...

Sur la corde raide de l’oubli, les lignes de sa vie; CARNETS PELÉS---dettes de jeux en sursis; Accord des " on ", cas d’harmonies; le OUI du NON; le corps de l’envie; Jack, passeur de mots, ramancheur du DO; Jack, timide et menteur, juste comme il le faut, ami des Fées et des Fleurs, du Frère du Poète et de la Sœur, du silence des marcheurs et de la plume de l’alouette; Des louves langues et des grands steps; Des pirates maboules et des madames becs-secs...

NOUS deux et tous ces autres côte à côte; NOUS/eux, en lui et moi, en tête à queue; Noueux nôtres, simples comme apôtres, toujours amoureux et de l’Un et de l’Autre…Comme un grand V irrégulier, le vol de ses mots mi ombragés; Comme un grand cru humide, comme une averse de fumée, le long de son Trait Absolu; Comme une envolée d’oiseaux peureux, le plein d’une nuit nosferatu...

Un peu beaucoup, comme Kérouac, la prose bof ! la switch à OFF; Un peu beaucoup comme tous les bons jack, la switch à ON, pas trop de lumière dans le loft…De sa Béthanie régionale à Lowell Mass., Montréal ou Kébek, belles putasses, son cœur tendre qui fait tic et ti-co tac ! Et le mien, mou, qui se fou fin braque….

Like a brand new novel,
Like a John Fante shuffled,
He came and gave me his cards,
He came and left me his heart…
Like a factory full of Mysterious,
Like a prairie of Lost and Delirious,
He tastes the Frost and the Delicious,
He pastes the words of the Conscientious

Qu’ils séjournent dans mon AUTEL ou qu’ils errent devant mes FENÊTRES, ils me font toujours allumer quelques bouts de chandelles…Tous ces bums de bonne famille, avec leurs souris et leurs hommes; Toutes ces billes aux cœurs d’adolescents avec leurs revers fort accommodants, l’impression d’avoir 15 ans...L’ARDOISE de la chimie des divins lits, vocable vocation pour pyjama de fin d’après-midi…

Entre Alfred et sa Clémence, à l’Ombre de l’Orford, toutes ses reconnaissances, toutes ses partances…À l’ombre de l’Échancrure, le soleil qui planifie l’azur; L’Ombre qui connaît tous ses chemins, rochers, fossés et chagrins; qui plonge dans le creux de sa culture, qui grimpe le long de ses murs, qui effleure de sa main le pic de mes clôtures...

Dans les bulles de sable de son cerveau des petits pas de mémoire tout en écho; Et des bras dessus/bras dessous, et des sons de mots qui clochent…Des mots qui le brouillonnent à coup de marteau, des mots qui m’assomment à coup de pinceaux; Des mots qui ébouillantent les vaisseaux, des mots qui se fusionnent à froid ou à chaud...

Le chant de ses cigales, le feu de ses grillons; Le chantier de sa liberté, le noeud de ses papillons; Par la bouche de ses crayons ou celle de son tamarou, l’encouragement de la palmure au voyage, la sueur perlée de ses mains, au cœur même de son langage...

Brésil en feu, brumes aux galop; Louisiane et Congo, millions de gombos; TRISTEZA qui viniciusse, Eaux-de-mars qui jésusse, la Sagesse qui se confuciusse, la Beauté qui se crocusse---NOVA BOSSA de brouhahas, pluie de trente sous des tables rases…

Sur la moitié gauche du frigo, deux coccinelles bien aimantées; Sur la table tournante moyenne âgée, les Track n’ steel enguIRLANDÉS, Colocs mal-aimés, armées de Désolés; Sons revampés pour forêts d’urbanisés...

Dans l’un des wagons qui l’illumine, un Vagabond regarde dans sa vitrine; ILLÉGAL ET TRANSPARENT, FATAL ET ANONYME; Dans le palais des égarés, prémonitions enfirouapées; Dans le cercle des petites fées, la magie de ses champignons; Sur le pont flambant nu des étoilés, poumons de flanelle pour lits hasardés; Silence réinventé pour nos lèvres déboisées...

Et des écureuils trapézistes avec des lutins de cambrousse, plus des couleuvres foncées sur de la mousse; Et des crapauds éventrés, pique-prune et angelots, Petites Bêtes contentées, Love Louves jamais assez rassasiées; Phrases scintillantes pour les Aveuglés...

Au coin de l'avenue principale le contour des amours perdus, et les cinq arbres de sa vie: Peuplier amoureux, Chêne généreux, Pêcher de l’enfance, Poirier de l’élégance, Noyer domestiqué..

Comme des Miro ou des Riopelle, objets rouillés, seringues piquées, images des gelées, sang des scalpels de l'Art évadé; Disputes élégantes de goélands affamés; Culbutes cinglantes dans le temps retrouvé…

Par la courbure de ses mots, les étoiles de la féerie, les langues molles qui se marient, l’Âge de sa Parole qui nous unit, nos alvéoles qui poussent leur cri…Comme des voyelles fraîches dans les gorges ---Parcs d’attraction cachés dans nos bouches---La chanson du marais avec ses retouches, qu’on imagine swampant de mouches, royal ou divin sous des étoiles lelouch..

Calmes ondulés pour papiers mâchés, ombres frelatées pour alcools d’anonymés: Lalonde, Cohen, Ferron et VLB, pour le lecteur délecté qu’il est et a été... Cette Poésie qui marche, cette Poésie qui trash, qui n’allume pas les télés, qui ne hume que les bons feuilletés; Cette Poésie qui l’épouse, cette Poésie qui le bouge, cette Poésie qui le trouve et Celle qui nous couve…

Pour les Étangs ensemencés par l’Ordre de ses anoures; Pour l’ivreté de son hiberté par l’Ordre de son Tambour, nos feux qui furent alimentés par une allumette qu’il aura fait craquer dans les fenêtres du chant de mon marais salé...

Pierres de lapidés, paroles d’immensité; l’horizon de ses bibliothèques flottantes aura fait défricher le sol parisien de Des Marets, le UN qui danse dans les saouls silences, le UN qui danse dans les pures coïncidences, le Franc-Tireur de nos petites enfances, le Braque-cœur de notre délinquance, le Maraudeur, traqueur de nos silences, l’E-lecteur de nos anciennes confidences, le Facteur subtil de nos nouvelles " correspondances "...

À bord d’un vaisseau d’étoiles en perdition, le blanc sable blond de nos amours au coton; Dans la brume sèche de l’étang Peasley, un ÉPOUVANTAIL endêvé avec des bras de Busard Cendré... Jack of Hearts, Valet des Reboiseurs; JACK of Hearts, butineur des slammeurs, Abeille Avinée de " fées vrillées ", Liseur Abatteur d’émois entortillés…L’offre alléchante de toute sa fraternité, l’ordre de ses cheveux un peu ébouriffés; sa beauté cernée par l’âme de l’ami rond...

Pour le présage d’un futur collectif, le contentement des sons affectifs, ceux qui défrisent le bonheur total, ceux qui mainmise le Poète infernal; Parce qu’il sait comment éviter la trappe du piège, le Poète se souviendra de la neige, et du frette de ses roches, celles qu’il pitch tout croche...

Comme il a vu venir le temps Connu, Il verra aussi celui de l’Inconnu, celui qui vous garroche de son Présent absolu...

au pied du gésir, au creux des carpelles, de la neige rose sous sa pelle; sans oublier l’ananas bouleversant, le chien errant dans une bouteille, et le ver de terre éternel, virgule luisante des zunivers ténébreux, nourriture engraissante du Laborieux; Pourriture automnale, feu de génitoire;colombe/lapin/chimère, télépathie de femme coupée…Du pire empire qu'on aura pas retrouvé: le plat copieux de ses cailloux réverbérés...

Lui, le dernier des Boucaniers, père adoré, fils de Doloré, Veilleur de nos mots fatigués, Épandeur de ceux que l'on tenait cachés, Porteur de flambeau toujours allumé, Confiseur de tapis aux sucres raffinés...

Dans les rebours de l’oubli, l’Amour et ses replis, l’Amour avec son surplus d’ennuis qui n’arrivent pas toujours que la nuit…L’Amour qui va où nichent les corps d’été, qui revient par le hasard d'un dimanche ensoleillé, qui fait parler les ailes brisées d’un hibou au cœur éclaté...

Dans le fossé swampeux des mémoires âgées, il se fait tard, il se fait peu, et ça ne se fait pas...Dans le froissé satiné des peignoirs élimés, il se fait tard, il se fait gueux, et il ne faudrait pas que…

Lanterne magique qui éclaire la Nuit de l’Amérique, lenteur sismique qui flaire le son du Magnifique…De ces mots que je lui vole à pleines plumées, les miens qui dansent ici ses quadrillés, qui sprintent éreintés sur la piste des envolées…Oui, je suis parfaitement tombée en bas de ma chaise...capitonnée...

Juste avant que la Nuit ne tombe sur les rails et les lacs, qu’elle ne s’effondre et craque sous leur trac, pendant que les Heures passent et s’éclatent, nos ondes voyagent ensemble, mon très cher Jack; En navire, en train, sur la route ou par les airs, par les ailerons lumineux d'une vieille Cadillac...


The Swamp’s Song, on the top of your words
Jeudi, le 9 octobre 2008


Brad vous salue...;-) Il boit un porto en compagnie d'une inconnue
qui « ne se relira pas »


La poésie, disait le chercheur inconnu,
ce n'est jamais ça.




30 octobre 2008

Pour être un peu Narcisse en gagne

Ce n'est pas pour faire le smath ou le paon, mais j'aime partager les commentaires reçus autour des Poèmes cannibales.

Les propos qui suivent sont ceux de l'éditeur et ami Jean-Paul Damaggio, importés du blogue des Éditions la Brochure. Jean-Paul rentre d'un séjour au Québec et à New-York.


Jacques Desmarais, poésie-sucrée

En publiant le livre Poèmes cannibales Loin dans ma campagne, les Editions La Brochure n’ont pas souhaité rendre hommage à un ami mais à un poète qui se trouve être aussi un ami.

Qu’est-ce donc qu’un poète ? N’ayant qu’un contact très irrégulier avec la poésie ma réponse n’a ici d’intérêt qu’à cause de ma découverte d’un poème précis du recueil : Magnolia Blues. En quelques vers, je sais que Jacques y raconte sans tricher un seul instant, une année de sa vie. Le poète c’est d’abord une sensibilité à fleur de peau qui souvent vient de l’enfance. Alors le poète devient langue : « Le français ici n’a pas d’horloge / goûte le pétrole sur la Baie de l’Atchafalaya ».

La poésie est un effort permanent, une relecture infinie. Oui elle existe la baie de l’Atchafalaya, oui le pétrole en est devenu le rythme des bras qui pompent. Oui il existe « le baiser d’une méchante tornade / qui a piqué à travers champ / comme une jument en calvaire ».

Pourquoi un baiser et non un coup de fouet ?

Entre peur et peur, fidélité et fidélité, Jacques, poète par la naïveté qu’il transporte toujours avec lui, nous oblige à distinguer sa naïveté audacieuse d’une autre très paresseuse.

Le poète effarouche le bavardage surtout quand « il pue la canne à sucre / et les marécages ». Il cherche alors une langue qui se perd, celle de sa mère, de sa voisine. Pas de poètes sans l’intimité d’une langue à reconstruire. « Ajoute du vrai / au langage, / Car la Louisiane / d’où je t’écris… / me fait bander à part ! » Et voilà que le poème s’achève et la construction devient un monument quand on a aussitôt envie de recommencer la lecture. Je ne prétends pas avoir la même sensation avec tous les poèmes, cette sensation sucrée qui incite à en reprendre. Quel drôle d’aliment ce sucre si génial qui pue pourtant énormément au moment de sa fabrication !

Une sensibilité, une langue, une construction…, quand un poème vous ouvre une porte d’univers alors vous pouvez vous lancer dans un autre voyage comme dans « la coulée des angevins ». Si Jacques aime parler de poèmes-récits en voilà un où le récit n’est pas très linéaire et n’a rien d’une coulée où tout d’un coup déboule « un zeste de poussière sur tes restes de viande séchée… ». La chute finale « Nous vaincrons » relance la lecture en quête d’un « nous » et d’un objectif incertain de « victoire ».

Bien sûr je pourrais invoquer, pour dire le poète Jacques, le mot de Michel Garneau qui introduit le livre, qui est en fait un acte puisque ce talentueux personnage a accepté de lire à la radio des textes de cette « voix authentique ». Garneau écrit aussi : « ces poèmes qui ne peuvent pas avoir été écrits ailleurs qu’au Québec et par le dénommé

Jacques ».

Avouons-le : qu’un petit éditeur français accepte de donner un coup de pouce à une voix québécoise en 2008 a de quoi surprendre ! « je lancerai ma bouteille à l’humanité » dit Jacques car pour lui être québécois c’est le meilleur moyen de s’adresser à l’humanité contrairement à d’autres qui pensent utile de policer leur français pour mieux s’adresser à l’humanité.

Jacques est devenu poète très jeune et les amis de ce temps là qui l’entourent encore disent que c’est par la chanson qu’il passa au poème, la chanson toujours au cœur de la parole de son pays qui est l’hiver. Jacques préfère invoquer la découverte de la parole possible, la sensation tout d’un coup que sa vie d’enfant de paysan était une part de l’art. Alors le poète monte sur une table et tout commence ou tout fini. Tout commence car le coulée d’angevins est là devant. Tout fini car jamais Jacques ne pourra sortir d’un univers « Cailloux réverbères / échangés par les fenêtres de l’invisible ».

A la présentation de son livre le 9 octobre, j’ai découvert un nouveau Jacques qui mangeait les mots de ses textes comme d’autres dégustent les meilleures pâtisseries. Mais c’est une autre histoire pour la semaine prochaine. 25 octobre 2008 Jean-Paul Damaggio



29 octobre 2008

L'autre Bob

La porosité des frontières : cette expression me vient de « la new-yorkaise » Madeleine Monette que j'ai eu comme professeur de linguistique au Collège de Granby et que je compte comme amie.

L'image renvoie à une identité où les contours se mouillent les franges dans l'ailleurs.

Évoquant ce mélange des lignes et des couleurs, c'est à un autre prof auquel je songe aussi d'emblée, soit le philosophe Georges Leroux qui déclara un jour à Marie-France Bazzo que «Nous entrons dans l'époque de l'autre ».

Passage.

Première neige pour la première de Bob



Pour célébrer le 40e anniversaire du Théâtre d'Aujourd'hui, sis au 3900, rue St-Denis, on y joue depuis hier Bob, fils légitime intime de l'auteur lâché lousse dans l'instant infini sur le fil de toutes les frontières friables de l'existence, croiseur en joual, en littéraire de haut vol dans le ciel de René-Daniel Dubois, amant de la vie.

Une pièce d'une durée de quatre heures avec l'entracte, mise en scène par René Richard Cyr, flanquée d'une étonnante distribution dont Michèle Rossignol et Robert Lalonde, plus un cœur « classique » qui va crier « catharsis », cher Aristote, et se transformera en cœur à tout faire, pendant que l'étoile qui monte sur scène est sans contredit le magnifique Étienne Pilon (Bob). Ce dernier tient la route du début à la fin en bécane, à pied, en rêve, en peur du devenir soi avec son partenaire Benoît McGinnis (Andy), toujours là, dévoré, intense même dans le silence.

Les frontières friables de ce récit sans bon sens écrit en rouge vie sont, en vrac, autant de porosités excitées sur fond d'indignation à transmettre : instant fatal d'une collision impossible en plein été, en ville, de deux petits culs, simples messagers, êtres humains à bicyclette, croiseurs du ciel, oui, qui se bouleverseront l'un l'autre simplement avec leurs yeux; petits culs qui portent aux nues les masques de l'art, de la magie, de l'amour; jeunesse qui éclate dans la vieillesse millénaire; l'éros dans le thanatos; l'hétéro qui aborde l'homo et vice versa; la réalité criblée de revenants toujours là; le joual en selle avec Corneille et Cyrano; le théâtre et son double aujourd'hui emmêlé de séances d'autrefois; le panache de l'acteur mais le recours physique aux textes sur feuilles de papier que l'on froisse et jette au fur et à mesure; soi et le monde, drame de l'énigme totale sur fond de lune, pauvre mémoire, pauvres désirs; Camus cité mais avant que Sisyphe ne recommence à grimper : « Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux ».

Mais encore l'envie de voir le ciel ensemble. De ne plus être des objets. De donner des coups de pieds au cul des talentueux multiples qui se gaspillent dans la folie de notre temps. Ne plus se taire!

C'est un Bob radical que nous avons vu sur scène et qui, jusqu'à la nudité, finira par revêtir les habits, le masque d'un personnage autre que lui-même, mais qui joue corps et âme à jouer juste, qui s'engage à le faire... Puis la collision rejaillit à nouveau de ses cendres comme une révélation.

Bob dit qu'il va essayer d'aimer.

Il faut l'imaginer heureux parmi les hommes.


SOMMAIRE
TEXTE RENÉ-DANIEL DUBOIS
MISE EN SCÈNE DE RENÉ RICHARD CYR (Remarquable).
AVEC MICHELLE ROSSIGNOL, BENOÎT MCGINNIS, ÉTIENNE PILON, ROBERT LALONDE, CHRISTIANE PROULX, MARC BEAUPRÉ,MATHIEU GOSSELIN, AGATHE LANCTÔT, JEAN-MOÏSE MARTIN,CYRIL FONSECA, MILÈNE LECLERC, VÉRONIC RODRIGUE, FRÉDÉRIC BLAMCHETTE ET CHARLES DAUPHINAIS.

COLLABORATEURS : FRANÇOIS BARBEAU, ETIENNE BOUCHER, ALAIN DAUPHINAIS, MARIE-HÉLÈNE DUFORT, PIERRE-ÉTIENNE LOCAS ET PIERRE MIGNOT.

Interview de RDD
Photo : Théâtre d'Aujourd'hui


24 octobre 2008

Poèmes cannibales : les photos!


Merci!


Le Tot'aime

Marc-André Delorme, le MC.

Jean-Paul Damaggio, l'éditeur.

Bistro In Vivo, chaleureux au boutte!

À l'avant, à droite, Rolland Brin de Béthanie!

Paolo le DJ & Steve au son.

Michel Vincent, le poète en vacances.

Nina louVe, du souffle.

Jean-Paul, l'ami à l'accent de soleil.

Carol, Thérèse, Huguette...

Parmi l'assistance il se trouvait plusieurs de mes collègues...

Michèle Poisson & Yves Boisseau, de vieilles branches qui ne crépitent pas encore au foyer...

Yves, Si un matin...

Ève Cournoyer, On the wire...

Noémie & Sarah (aux ventes!), Jean-Paul, Michel, Yves, Nina, Marc-André, Ève, Jacques, Paolo le DJ était en train de monter sur la scène, alors que Steve, lui, tenait jusqu'au bout la barre du son...

Le voilà : Paolo Duchesneau.

Merci. Je vous aime!


Crédits photos : Sylvain Legault.
Un gros merci, mon frère!
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Why blog?

Question très française : why blog?

Il s'agit ici d'une réponse à un taq. Et c'est bien parce que c'est Le Rimailleur, je suis d'habitude mauvais coucheur.

Mon histoire est banale. J'achalais à tour de bras mes amis avec des courriels-fleuves. Un jour, Marco m'a dit : pourquoi tu ne t'ouvres pas un blog (selon Mario Cholette, l'acception du terme blog est maintenant dans les gencives de l'Orifice de la langue françoise)? Ça serait plus joli, plus vivant, qu'il me disait Marco...

Au même moment, j'avais déjà reluqué par moi-même cette possibilité. J'avions même fait un p'tit blog quelque part en France. Je ne me souviens plus de son nom. Je l'ai abandonné à peine né. Tel un Rousseau, je ne l'ai pas élevé. Je n'aimais guère l'environnement très putassier aux bulles de pub partout.

En glanant à gauche pis à droite dans la bloguosphère, à gauche surtout, je découvrais, ravi, plusieurs blogs de jeunes et moins jeunes écrivains québécois à la langue bien pendue comme celui de Lady Guy (discontinué), ou bien encore ce canular de Réjean Ducharme qui était rigolo au cube (j'y ai cru). Un de mes préférés fut les Perrasites (discontinué aussi). Ces écritures pleines de rires et de vitalité littéraire m'ont littéralement déniaisé.

De blog en blog, j'ai traversé les écrans d'Onassis, des Calorinades, de Nina louVe, de SuperK, les élucubrations de Dunn, le Rimailleur en France, et plus récemment L.L., Daniel Guimond, le Boxeur secret... Tous ces blogueurs bien de leur temps sont répertoriés dans mes Plumes alertes (excepté Dunn, l'Irlandais qui change de passerelle comme il change de bouteille...). Avec ceux-là, une communauté s'est tissée, des rencontres, des amitiés... Cela traduit déjà l'essentiel des motifs pour lesquels on veut tenir un carnet : le partage, l'émotion, la co-construction du sens, la prise et la déprise de la parole. La profondeur dans les brèves du quotidien.

J'ai d'abord publié Libre Salmigondis qui est encore beaucoup visité, à cause des photos j'imagine, malgré qu'il soit interrompu depuis octobre 2006. C'était plus politique et plus éclectique que Train de nuit. À la longue, je me suis tanné du style de «Monblogue», des difficultés de rédaction et d'émission, de la pub là-aussi, si on ne voulait pas payer.

Avec Train de Nuit, j'ai tout recommencé à zéro avec l'idée de cadrer plus finement mon propos : jazz, poésie. Pendant de longs mois, il y a eu à peu près zéro visiteur. Puis, le cercle s'est agrandi. J'ai été le premier à parler de slamontréal. Ce « créneau » est populaire. Quelques poètes sont venus. Recevoir des commentaires d'un Michel X Côté à propos de mes propres créations fit quelquefois mes journées. En jazz, j'ai publié des photos inédites de Sylvain Legault, mon comparse à Train de nuit, version radio communautaire.

Parfois, un commentaire lointain de France ou d'Algérie, un grand auteur comme René Merle... C'est trippant en saudit!

Autre petite aventure d'un soir sur Worpress (portail très utilisé par les écrivains) : La chienne à Jacques. Il ne vaut pas la peine de s'y arrêter!

Modo grosso, je continue à tenir un blog parce je suis essentiellement un apprenti tisserand parmi les mots de la tribu. Cela donne grand faim. Toujours. Sur la route de l'apprenti sage. M'enfin, je ne suis pas rassasiable pour l'instant. Comme l'écrit si justement Michel Garneau en guise de tourlou à mon recueil Poèmes cannibales, il s'agirait d'un «appétit irrisé de larmes qui mène au goût de s'organiser le vertige, juste assez pour le partager.»

La fameuse tradition oblige maintenant à donner la tag à un autre bozo : je désigne Onassis.

21 octobre 2008

CalGary Folk






Chus pas fin, mais n'empêche : il est réjouissant de constater que les collines et les plateaux de Calgary ne portent pas seulement en leurs flancs des Stephen Artpeur!

Après le show de Madame Ève Cournoyer dimanche dernier au Quai des brumes, ils se sont échappés du trou de leurs guitares à grands trots acoustiques, et les deux jeunes flots nous ont callé de belles tounes aux lyrics un peu difficiles à pogner vu l'accentuation de l'Ouest.

Le chanteur, à gauche, s'appelle Michael Bernard Fitzgerald et sa voix, bien que moins jazzée, fait penser un peu au jeune Jamie Cullum.

Le guitariste soliste, des plus inspiré, est Joel Fraser,


Joe pour les chums, comme il l'a noté dans mon carnet.

Le set de la seconde partie s'annonçait plus électrique. Mais nous partîmes avant avec notre sac de fatigue. Déjà bien rassasié.

Photos : jd.

Ève Cournoyer : « Le sauvage, faut que ça s'émerveille »

Photo Jacques Desmarais. Ève au Quai des brumes.


Elle est animée d'un feu sacré avec des yeux de Marie-Claire. Solidaire dans la foule, elle sait comment faire pour amener une salle jusqu'au ciel, tranquillement pas vite, de chanson en chanson, avec sa voix parfois perçante comme chalumeau dans le croche de la vie; d'autres fois c'est une caresse, une douceur comme eau de source, plaintive, amoureuse sous la pluie, ou à nouveau campagnarde urbaine qui tape du pied sur son balcon, puis autochtone alternative qui gratte avec ses cornes, vague déferlante aux Îles, populaire comme dans pop sur des mélodies qui vous collent dans la caboche, jamais trop loin des mots de la fille qui se parle et nous parle, qui rentrera seule chez elle après le show, qui sait que tout arrive à qui sait attendre... « Le mauvais sang que j’me fais souvent n’éteint pas mon feu qui bouille en d’dans/Je persévère... ». C'est elle toute crachée qui va parfois conter ses peines à Félix au parc Lafontaine.

Off record, entre les tables du Quai des Brumes où elle se produisait si bellement dimanche en fin d'après-midi avec son complice Simon à la base et quelques autres guitaristes invités, Ève Cournoyer qui a bossé avec Richard Desjardins m'a dit compter énormément sur les poètes : « Nous devons nous soutenir ». Tel est le feu de celle qui nous vient de la grande vallée de l'âme et de son Valleyfield natal for ever.

20 octobre 2008

« Nos ondes voyagent ensemble »

Les Cannibales m'ont fait faire un peu de kayak ces derniers jours, loin du clavier et des murs tranquilles du Train. Les bras chargés du temps présent et de cadeaux reçus. C'est fait exprès pour que j'écrive mieux au creux des songes, pour que j'essaye au moins...

Au demeurant, la clé des songes, c'est peut-être juste une expression...

Parmi les éblouissements, je n'oublierai pas de signaler ce si beau texte de Louise, chère Louise, qui arriva pile le soir du lancement.

En effet, comment fermer l'œil dorénavant?

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle-hamac

C'est l'or d'octobre sous les ciels bleus vifs.
Ça traîne parmi les anciennes saisons!
Mais qui a rêvé rêvera...


Photo : jd, Béthanie, 19/10/08


17 octobre 2008

Les Cannibales vont bien

Des photos du lancement sont à venir.

J'ai eu droit à un article dans l'hebdo du quartier, Le Flambeau.

Tout va bien.

16 octobre 2008

Retour... en couleur



Première fois que je voyais les Chic-chocs à l'automne dans le va-et-vient des jaunes, des ocres et des verts quasiment noirs, non pas rouges, piqués de bouleaux gris! Ce fut mon Action de grâce jusqu'à l'Anse-Pleureuse, lieu de profonde amitié et de nuits blanches... On traverse la cour à l'aurore pour aller dormir à l'Hôtel Lemieux.


Quelques heures seulement avant le saut vers Percé, la tranquille, par la route « encastrée entre mer et montagne ».

L'aurore, la barre du jour gaspésien, c'est très très fuschia, si vous voulez savoir. J'en témoigne abasourdi. On regarde cela furtivement. On pense à «l'art des rencontres ». Faut-il que nous soyons fous pour essorer ainsi la nuit avec à peine un coup d'archet sur le vieux violon français qui fut traversé par le grand'père Anglais, à peine un blues à l'harmonica ?



















James Henry Atkins et Jean-Paul Damaggio au bord du lac de l'Anse-Pleureuse
...
Photos : jd.

08 octobre 2008

Lancement Poèmes cannibales




Rappel pour demain















Un recueil de

Jacques Desmarais

Aux Éditions de La Brochure (France).

Jeudi 9 octobre 2008, dès 17 h

au Bistro In Vivo

http://www.bistroinvivo.coop/

4731, rue Ste-Catherine Est, Montréal

métro VIAU (lignes 34 ou 125 ouest)

ou métro PAPINEAU (ligne 34 est)


Bien noter l'adresse, une erreur s'est glissée dans le communiqué original.


06 octobre 2008

Rapatrions Omar Khadr



Pas d'allure!

Je suis personnellement très heureux que des voix nombreuses se fassent entendre pendant la présente campagne électorale pour redire au gouvernement sortant des Conservateurs que sa position à l'égard d'Omar Khadr est odieuse, inhumaine et illégale.

Je participerai à la mobilisation d'Amnistie internationale aujourd'hui,au Carré Phillips, à 17Hh30.