30 juin 2007

Carnets pelés 11 - Meuh! disent les vaches


Perros n’est pas un hérosse à long bec sec
avec des cannes de bègre grelottantes
qui pelotent une plage noire de la Bretagne
Perros ne fait pas dans la dentition
de petits pas de calmant de sabots de bois
c’est plutôt un rire franc de calvados
sous un tonneau qui sue
à boire, à boire mes Dames,
à petit goulot dézippé sur le bord de l’amer
« La mer est toujours à boire
Le ciel à prendre d'assaut.
Mais si vous voulez m'en croire
Restons-en là. »
Perros, l'effarouché d'éclisses qui flacottent
avec ses petits pleurs bâtards de grogne
de chien des champs essoré, le soir
sur une bécane à gaz de patente à gosses...

M’aimes-tu mon amour?

Tu vois, je m’enfarge encore
dans la craque du trottoir
Perros, alambic, flaque de bagosse,
appellation non contrôlée
piqueries de haut de femme dans l’atelier du hasard
« Mais y a pas le feu! »
à boire, à boire Marquise fantôme,
tout seul dans son char quand on descend Pie IX, le soir,
et qu’on devient aveugle ou borgne,
laid ou débordé
à cause du métier
Perros, correcteur sévère
empilé chez Gallimard
banderole trouée de muet,
tête d'hameçon de papiers collés,
un bras copié dans la gorge,
la ligne en marge du temps
comme tumeur de silence
qui déboule l’escalier

Silence
Aux étudiants : « Je leur parle du silence, ce qui les laisse, pour le moins, rêveurs. Moi aussi.» (39)
Plus tard, dans sa vie, gales qui mordent, cellules cancéreuses à la gorge. Opération. Brûlure au cobalt. Mutilation assez forte de la voix. En 1977, il écrit : « ... ceux d'ici se sont très bien habitués à mon silence. Il y a longtemps que je m'étais habitué au leur! Il y a si peu d'hommes intéressants, dans la paisible quotidienneté. On se demande ce qu'il faudrait aux hommes pour sortir de leur cloaque organique. La misère? » (132)

Tu m’aimes-tu?
« Les solitaires ne savent plus ce que c'est que d'aimer. Et personne ne sait ce qu'il entend par là. Pourtant, ça tient au corps.» (48)
« Mais c'est vrai que la vie est un rêve. On ne le sait jamais assez. » (51)
« [...]rien n'est plus comique que d'opter pour l'ailleurs qui drague l'ici.» (83)

Sur lui-même
Il n'aime pas sa personne. Il a détesté se voir dans un truc télé. « Les Papiers Collés   ils sont à peu près rétablis. Ils me sortent par les yeux, et le reste. Un vrai calvaire. Pour un type qui n'aime pas ce qu'il écrit, je suis servi. » (65)
« Je n'attends naturellement rien de cette publication. Comme des autres. Mais rien ne prouve que je n'écrirai pas un petit quelque chose un jour. Aucune envie, au reste.» (74)
« Mais quelle torpeur, qui m'empêche aussi de m'écrire, de donner encore et toujours raison absolue à ces pattes de mouche à merde. Je tombe parfois dans un trou quasi flaubertien, un bizarre fatalisme, que je refuse, auquel j'interdis de prendre pose, mais qui n’en fait pas moins son indescriptible ravage. On ne sort de cette little mort qu'en travaillant, c'est-à-dire en colmatant, en prévoyant plutôt la seconde d'interruption qui foutra tout en l'air. Or il est probable que ma “pensée” (!) ne souhaite qu'une chose : cette seconde. Mais, paradoxe évident, j'en aurais pour des heures à écrire là-dessus.» (p.80)
« Tout faisant ventre.» (127) « [...]je m'emmouscaille... » (130) « Mes côtes se finistérisent.» (136)
« La santé, c'est comme la liberté, ça n'existe que quand on en manque.» (136)

La littérature en carrosse

« Je n'ai jamais vécu grâce, ou à cause de la littérature. C'est autre chose qui m'a mû. Meuh, disent les vaches. Mais quand son “métier” prend le pas sur sa distraction, il est emmerdant.» (116)

Écrits sans forge

« Tirant chèque sur chèque à la banque du temps Sans moindre provision
ce que nul n'osait dire Sinon la mort le jour de l'ultime paiement
Fou de la liberté ne cessant de forger Les barreaux de sa cage,
Ecce homo. Amen. Y a pas le feu!» (120)

Le métier de sablier

« Je te passe la plume. Embrasse ton monde.» (59)
« Qui n'écrit pas? Jusqu'aux marins qui me donnent leur livre de bord, on ne sait jamais, je pourrais en tirer quelque chose, qu'ils me disent! Ah! Ces braves gens qui savent que l'on écrit! Ils voudraient bien que ça nous rapporte! Pourquoi vous ne faites pas un roman policier, ou polisson, qu'ils disent, ou à peu près! Merde. " (134)

L’habit se pogne le moine
« Mon smoking, ce serait plutôt la solitude.» (118)

PERROS, Georges, Lettres à Michel Butor, tome 2, Editions Ubacs, 1983, 157 pages.

27 juin 2007

Carnets pelés 10 - Jours d'été



Harrington Harbour, 29 juillet 2003


Il est minuit passé et je n’arrive pas à aller sous la belle catalogne faite main qui borde le lit. Je tiens plutôt à écrire la date de ce jour avec le nom du village où je suis arrivé sous la pluie battante, avec l'équipage, l'Électricien, l'Ingénieur, le jeune... en bateau-taxi, depuis quatre heures. J'ai dit au conducteur : « Sir, we are going to see your Doctor! ». Il l'a trouvé drôle.

Marquer d’une pierre blanche ma présence ici, au bout du monde. Harrington Harbour. Là où il n'y a pas de voitures! Pourtant bien dans mon pays.

Le vent écornifle par la fenêtre de ma chambre à l’étage de la maison carrée de Idy. Elle nous parlera abondamment des acteurs de la Grande Séduction qui ont séjourné ici. À travers la nuit d'encre, je devine la présence d'un canal derrière la maison. Dans la chambre à l'ambiance très anglaise, il y a en broderie des iris dans un cadre bleu sur le bureau et d'autres sous la vitre ronde de la table de nuit. Je me couche, baptême! Je dois me lever à 5 h!


Chez Idy. Ma chambre, en haut, à gauche


C’est beau! Je suis debout le premier! De 5 h à 7 h, je fais une grande marche qui vaut trois mille piastres avec Bisotté qui mitraille tout sur son passage avec sa caméra. La luminosité nous élève. La barre du jour inspire la belle vie. Tout se développe à mesure que nous marchons. Mais les nuages reviennent. Au loin, je vois un pêcheur appareiller. Nous escaladons un cap pour longer « Cricket Island» jusqu’au drôle de cimetière pentu. Nous arrêterons à l’église blanche rendue célèbre par le film. J’ai écrit une niaiserie agnostique dans le livre d'or des visiteurs.


Fantastique randonnée au cours de laquelle je me suis mouillé en masse les pieds. Des iris sauvages, il en pousse ici et là entre les craques des grosses roches, en flanc des collines escarpées, sur le bord des maisons plantées à la va comme je le peux. Il n’y a rien d’autre ici que du roc et des petites maisons de pêcheurs prospères jadis venus de l’Île Jersey sous le commandement des Robins de la Gaspésie.





13 h : Chevery

Je suis en pause, l’Ingénieur n’a plus besoin de moi. Je prends un petit chemin qui longe l’aéroport. C’est la brousse ici. Et c’est merveilleux la solitude. Assis sur une grosse souche près de la plage. Le jeune vient me rejoindre. On trinque en silence. Au loin, dans la mer ou le golfe, je ne sais jamais, les îlots escarpés, irréguliers comme des verbes à cinq pattes, font bombance. Je me pince. Dans quelle contrée suis-je abouti? La plage, mignonne, est bordée d’un beau sable brun rosé qui s’agence avec les grosses roches en forme d’éléphant. Jamais personne ne viendra se bâtir maison ici. Seulement mes deux yeux pour boire toute cette beauté.

Ah! Je sais où je suis. Je suis en Nouvelle Norvège.

16 h : Natashquan

Je rejoins enfin la simplicité noir et bleu de ce grand homme, Gilles Vigneault. Je découvre son nid. Avons gagné l’Auberge La Coche. Puis, nous avons acheté de la bière au dépanneur pour un super ramdam de gars sur la plage via le Chemin des Galets. Nous sommes cinq. Avons évité le seul bar ouvert peuplé d’Innus. Par gêne. Par réserve bébête. Avons acheté à nouveau de la bière et bu dans la chambre de l’Ingénieur.


Îles-de-la-Madeleine, 30 juillet 2003

Nous descendons dans le bleu le plus total.


Cap-aux-Meules, 31 juillet 2003

Tard après la job, me suis baigné à la plage municipale. Je n’avais pas de serviette, mais le goût était trop fort. C’est une douceur la mer ici! À proximité, une grotte rouge brun. Je marche jusqu'à l'entrée puis je pénètre à pas de loup. Ouf! On change d'atmosphère. Je suis soufflé par en dedans. Bisotté me rejoint et me prend en photo. Faudrait que je lui demande ce que ça a l’air.

Après souper, le Directeur nous amène ici et là. Les clubs sont bondés partout. Touristes à revendre. On aboutit Chez Guylaine pas du tout rempli. Il n’y a que des femmes. Nous sommes maintenant sept gars! Je me dis en moi-même : comment ça se fait, colis, qu’il nous amène dans un bar « spécialisé »? Mais ce n’était pas un bar de lesbos. Nous étions tombés sur un enterrement de vie de fille! La future avait un collier de guimauves autour du cou. En donnant un deux, on pouvait cueillir avec la bouche une guimauve. Je ne me souviens plus si je l’ai fait, gêné comme chus. Me semble que oui. Mais je ne me rappelle pas si j’en ai gobé un près du buste ou dans le cou!

Pis là, on a eu du fun. Les filles, assez grivoises, buvaient, chantaient, niaisaient. Il y en a même une, une jeune, qui a poussé un refrain salé de Réal V. Benoît. Elles étaient en grand jaune avec un chauffeur patient comme un pêcheur.

Vlà que d’un coup sec, elles vident le bar. La volée faisait donc la tournée des grands-ducs.

Deux minutes plus tard, badigne badagne, ce sont les gars qui retendissent par-derrière, avec le futur marié, évidemment, pas trop magané ni beurré de mélasse! Pis eux autres, ils avaient emporté leurs instruments, violon, guitares, banjo, accordéon... J’ai moi-même joué une toune à l’accordéon.

Mon ami l’Ingénieur est tombé sur le cul de me voir, parce qu’il ignorait que je jouais (un bien grand mot) alors qu’une belle des Îles (vraiment cute), en face de la table de pool, était inexorablement en train de se faire un nid dans le compas de ses yeux.

Jusqu’à deux heures du matin, Bisotté et moi avons circulé, zieuté, jasé de radio communautaire, nous en avons fait tous les deux, sans l’Ingénieur parti dans la brume, sans le jeune trop sage parti se coucher.

Il faisait si chaud aux Îles, même en pleine nuit sur le quai... On n'avait jamais vu pareille chaleur aux Îles.

C’était une incroyable et délicieuse journée d’été.


Photos jd, sauf la maison de Idys





25 juin 2007

Le Bolduc-Rieu et la poésie à l'Off


Photo JD. John Roney à droite, chemise bleue, et Steve Amirault.


Superbe concert de souffleurs hier soir dans un Lion D'or plein malgré la St-Jean, avec Rémi Bolduc, saxo alto, et son invité de marque, Yannick Rieu au ténor.

Excepté pour un Body and Soul détricoté dans tous ses vallons, «avec beaucoup de notes en plus», dira Bolduc, joué en silence on aurait dit par les deux saxos complices, les pièces au programme portaient toutes la griffe bon enfant de Rémi Bolduc.

Les capitaines étaient flanqués de trois as, soit John Roney au piano qui était excité à l'idée de jouer avec Rieu pour la première fois, Zack Lober «casquette New York» à la contrebasse et l'excellent, mais vraiment, Dave Laing à la batterie.
Photo JD. Zack Lober
Tous ces jeunots comptent parmi les meilleurs jazzman à Montréal.



Je danse m'a vraiment plu. Naïveté. Poésie. Fleur. Vie.
Photo JD. Maestro Rafik Matta, un «cross over» jazz-classique & Laurent  Lemaire

Jai beaucoup aimé le timide, mais non moins réverbérant Michel X. Côté. Il a fait notamment tout du long le poème Première position que reprend Desjardins sur Boum Boum :«Les radios de la contrée
du vaste ciel

font tourner la première position.
Le bonheur des filles a le mouvement
de jupes au vent,les garçons boivent
depuis la nuit des temps leur première bière
à la porte de l'hôtel.»


La zizique au service des poètes était rondement assurée par Serge Lavoie à la guitare, Jean St-Jaques, vibraphone électrique (très space), David Bellemarre : saxophone et ewi, Richard Legendre, contrebasse, Alain Mercure et Yvan Plouffe, batterie



Extraits
Cote d'écoute de Rémi Bolduc

Un
mot sur Michel X. Côté, parolier de Le coeur est un oiseau
Puis un
extrait d'un interview récent de Richard Desjardins, camarade de longue date de Côté (Voir, 21 juin 2007) :
"Je suis allé à l'école avec Michel. On s'est connus à 12 ans. Dans le temps, c'était un gars un peu spécial, il n'y en avait pas beaucoup comme lui à Rouyn. Un peu beatnik. Il lisait de la poésie, il m'a un peu initié à cet univers-là. À 18 ou 20 ans, quand on a eu fini l'école, presque tout le monde s'est en venu à Montréal. Pendant des années, Michel a travaillé dans des shops à paqueter des boîtes de carton. Il écrivait et peignait aussi, mais juste pour lui. Il ne voulait rien savoir de publier ça. Il disait qu'il ne voulait pas passer pour un prof de cégep! J'ai finalement réussi à le convaincre de sortir des recueils de poésie. C'est un gars qui a une écriture très puissante"

Photos jd, 24/06/2007

Photo JD. Michel X. Côté

24 juin 2007

«Vive le Québec ! Vive le Québec libre!»


Il y a 40 ans, une émotion particulière traversait le Québec profond. Avant ce discours final à l'Hôtel de Ville de Montréal, il y eut le Chemin du Roy. Je savais que Noël et Clémence, nos voisins, s'étaient endimanchés, avaient quittés tôt leur ferme pour rejoindre dans le bout de Sorel, j'imagine, ces milliers de gens massés le long du parcours du Général.

Nous sommes un an avant mai 68 et c'est une autre paire de manches qui se jouera en France. Mais il ne fait aucun doute que cette visite INOUÏE de De Gaulle en juin 1967 a transformé notre estime de soi, nous qui sommes à la fois si sensibles à la parure et si blessés, comme un million de gens, «des hommes pareils en dedans».

Dans ma tête d'ados, je ne comprenais pas pourquoi le 24 juin, fête nationale des Canadiens-Français, n'était pas férié. Je festoyais en silence avec mon petit drapeau dans les poches, j'étais triste de voir les gens travailler dans les commerces, partout. Faudra attendre René Lévesque en 1976 pour officialiser ce jour... Quelques jours libres, significatifs, pour le peuple, il en faut! Il en faudrait!

De Gaulle parle de modernité et de progrès dans son discours grandiloquent. Le «thème» de la St-Jean de cette année souligne les grandes percées québécoises sur le plan international. C'est bien. C'est excellent. Beaucoup d'acharnement derrière les coups de génie. De superbes bretelles... Mais comme le disais le docteur Marquis l'autre semaine en conférence, le trèfle à quatre feuilles, c'est beau et rare, Céline Dion, le Cirque du Soleil, Bombardier, SNC-Lavallin... Mais les institutions dans leur vie de tous les jours restent vivantes à cause des gestes de qualité posés par des milliers de personnes ordinaires, des trèfles à trois feuilles à perte de vue.

Il reste aussi que politiquement parlant, compte tenu de nos dispositions et de notre situation géographique, l'immense talent de ce peuple n'arrive pas à peser sur la scène internationale, à jouer franc-jeu. Notamment sur les questions éthiques, la paix dans le monde, le partage des ressources vitales comme l'eau... Sur bien des points encore, nous sommes traduits, pâles reflets de notre vivacité.

Je suis tanné que nous soyons traduits hors contexte.

Côté cour-arrière, sur le plan de la solidarité et des libertés collectives, malgré ce vieux fond de bi (corvée), catholique, socialiste, coopératif, missionnaire, que de croûtes à manger parfois! Que de gaspillages et de fausses richesses. L'illusion d'être «l'individu» bardé de droits et libertés, seul à bord de son île.

J'entends parler à tous les jours par ma compagne de ce que vivent les enfants montréalais. Cela révèle tout le peuple, toute la catalogne tricotée serrée. Je ne suis pas inquiet, mais je suis peiné que si peu de moyens convergent vers l'essentiel, soit les enfants et ceux qui en prennent soin, les élèvent, les rendent autonomes, fiers, instruits, cheminant en beauté vers eux-mêmes. Combien de «gestionnaires patentés dorés» avec compte de dépenses et pistonnage pour gravir et se gaver des échelons? Combien de directeurs d'écoles brûlés à 60 heures semaines... Combien de prof.? De travailleurs en garderie à 30 000 $ par an?
Les « fonctionnaires » ordinaires comme ceux qui prennent soin de nos parents dans les hospices sont comme la prunelle de nos yeux, disait un jour Michel Chartrand.


La liberté n'arrive pas au bout d'un discours par un soir de Grand soir. C'est une longue marche. Des milliers de pas quotidiens et ordinaires. Tous sont conviés à la table. Tous devraient l'être.

Tous les marcheurs sont égaux. Les petits comme les grands peuples sont égaux.


Comment le Québec pourrait-il vivre autrement que libre?

Vive le Québec libre!

Quatre à quatre



À A.
Les quatre livres de mon enfance (et quelques autres pêle-mêle...)
Mes souvenirs de prime lecture sont à la fois vifs et flous.
Les livres avaient pour nom désert, mais nous ne le savions pas. C'était comme ça, je pense, dans la plupart des foyers ruraux et ouvriers du Québec de l'avant Révolution tranquille. (Qu'en est-il après la Révolution?) Un ou deux rayons d'une petite armoire, guère plus, dans les classes de l'école primaire Ste-Thérèse de l'Enfant-Jésus, aujourd'hui fermée.
J'avais d'abord mon missel que j'aimais bien. Malgré les bribes de bible, ça coure après sa jaquette, un missel, dans le sens que les pages suivent le calendrier liturgique, tout est précuit, prédit, mastiqué et ces histoires de paraboles ne partent jamais à l'aventure. C'était quand même un livre auquel il fallait faire attention.
C'est ma tante Simone qui m'a offert mon premier livre perso. Je ne savais pas encore lire. Ma tante était très croyante. Le livre mettait en images l'histoire d'un petit garçon et de son ange gardien. À mon grand étonnement, j'apprenais que nous avions tous un ange gardien collé à notre dos 24 heures sur 24! Même moi. Ça m'a éberlué. Premier creusement du ça. C'est avec une profonde émotion mais sans surprise que j'accueillerai bien des années plus tard Les ailes du désir de Wenders.
Mon père lisait La Presse ou La Tribune, ou encore Le Bulletin des Agriculteurs à tous les midi dans la chaise berceuse, après le repas, avant sa sieste. Cet exemple de lecture sera déterminant pour moi. J'aimais bien glaner une chronique qui s'appelait «Croyez-le ou non». Dans l'une d'elles, on racontait qu'on homme était rendu plus que centenaire. Cela m'apparaissait être incroyable. C'est parce qu'il mangeait de l'ail à tous les jours, lisait-on. À la maison, il n'y avait ni livres ni ail.
Un jour, à l'épicerie, on donna en prime le premier fascicule d'une encyclopédie quelconque dans un beau cartable rouge illustré. On y trouvait, entre autres, la figure tranquille de Bouddha qui m'intrigua au plus haut point. J'ai demandé à mon père : d'après vous, si j'arrive à lire tout ça, est-ce que je deviendrai savant? Mon père m'a assuré que oui.
Mon frère de quatre ans mon aîné est devenu un bon lecteur à l'adolescence. C'est beaucoup par ses mains que retomberont sur moi les livres dont quelques Bob Morane.
Un titre en particulier m'a eu : Voyageurs dans la nuit. Ce n'était pas un Morane. J'ai oublié le nom de l'auteur. Un jeune garçon fait une fugue (motivée!) et ça se passe en train! La nuit!
Traînait aussi un livre appartenant à ma belle-sœur. Elle avait fait l'école et cela conférait à mes yeux beaucoup d'importance à ce livre même si la jaquette était détachée. Je crois que c'était édité par Fides, relié avec des petites ficelles au centre. Je ne me rappelle ni du titre ni de l'auteur. C'était terriblement misérabiliste et tout catholique. Tout devait porté le sceau de l'imprimatur à l'époque. La jeune héroïne en bavait un coup sous la pluie froide. Sa famille était si pauvre que l'hiver, on devait chauffer avec de vieux journaux mis en boules mouillées. Le bois ne manquait surtout pas en campagne. Se chauffer avec du papier m'apparaissait être le comble de la pauvreté. Cette histoire m'a attristée pendant des mois.
À ma première année au secondaire, il y avait une activité de lecture «obligatoire» les vendredi après-midi. Cela ne m'enthousiasmait guère. Nous devions prendre des notes en lisant! Je ne savais pas comment m'y prendre, quel livre choisir à la bibliothèque... Je suis tout de même tombé sur Vol de nuit de St-Ex, car l'ange des livres existe aussi. Ce qui m'a amené à lire Le Petit Prince. À 13 ans, je peux dire que Le Petit Prince a été comme un grand coup de cymbale dans mon imaginaire. J'ai aussi eu une période Jules Vernes avec Le Tour du monde en quatre-vingts jours et Vingts mille lieux sous la mer. Mais Vernes, c'était abracadabrant et si chargé de détails!
C'est l'année d'ensuite que j'ai vraiment eu un coup de foudre pour les lettres! Un gros. Bien avant la dramatique célèbre de Radio-Canada, j'ai lu Des souris et des hommes de John Steinbeck. Ce récit m'a bouleversé. Comme une charrue. C'est lui le grand déclencheur, le carillonneur de tous les autres livres à venir. Je lirais dorénavant le plus souvent possible, de préférence la nuit pour la tranquillité et la profondeur. Crime et Châtiment de Dostoïevski a achevé de mettre le feu. À quinze ans,je rêvais de mettre en film cette histoire. Puis, confirmant l'éveil à la sensualité sans rien comprendre, surtout pas comprendre quoi que ce soit à la philo, je dois mentionner ce bouquin très chaud de Camus qui m'a titillé avec ses maisons si blanches, ses plages et ses filles : Noces, suivi de l'été... «Je suis jaloux de ceux qui vivront et pour qui fleurs et désirs de femme auront tout leur sens de chair et de sang.»
Les quatre écrivains (parmi d'autres) que je relirais encore et encore :
- Romain Gary.
- Réjean Ducharme.
- Pablo Nerruda
- Kafka
Les quatre écrivains que je ne relirais plus :
Je manque peut-être de goût, mais écrire est un métier si difficile et lire est toujours un vol plané sur le temps qui nous est donné. Il m'est impossible de répondre à cette question puisqu'il y a tant d'écrivains que j'ignore ou que je connais si mal, pourquoi m'efforcerais-je d'en mettre à la porte? Cela se fait naturellement selon les périodes. Je n'aime pas les écrivains qui gargouillent dans la machine littéraire pour la gloire du best seller et la vanité, ceux qui courent les prix, les télés, ceux qui sont de droite et qui n'ont pas une voix personnelle. Mais, encore une fois, je ne vivrai pas assez longtemps pour passer à travers ceux que j'aime et ceux que je découvrirai. Pourquoi perdrerai-je mon temps avec ceux-là que je n'aime pas?
Les quatre premiers livres de ma liste à lire ou à relire :
- James Joyce, L'Irlande, le Québec, les Mots, de Victor-Lévy Beaulieu
- Les anges n'ont rien dans les poches, de Dan Fante
- Maître Eckhart, de Jean Bédard
- Le vieux qui lisait des romans d'amour, de Luis Sulpeveda.
Les quatre livres que je suis en train de lire :
- Les nains de la mort, de Jonathan Coe
- Dits et délits, de Yvan Bienvenue
- La jeunesse de Clamoun, de Clément Harari et Max Biro
- Qu'est-ce donc ENFIN l'éthique appliquée? de Georges A. Legault.
Les quatres livres que j’emporterais sur une île déserte ;
- Oeuvres complètes (la Pléiade), Arthur Rimbaud
- Zen and the art of motocycle maintenance, de Robert M. Pirsig
- The self-sufficient life and how to live with it, de John Seymour
- Oeuvres complètes (la Pléiade), Spinoza (pour les jours de pluie et les nuits d'insomnie)
Pis en cachette, dans le fond de mes godasses, je camoufflerais L'homme rappaillé, de Gaston Miron...



Et puisqu'il faut donner la tag, j'appelle au parloir Innée de l'Arrière boutique.

19 juin 2007

Slam, slam tout doux Tadoussac!



Mesdames et messieurs, Train de nuit a les zescieux étoilés, il n'y a rien qui le fatigue, il peut rouler carré, battre la mesure, charbonniser, prendre le traversier s'il le faut, rejoindre l'oeil du train du Nord, émerger en plein jour, jouer du tambourin, en faire des détours pour aller cueillir ne fut-ce qu'un petit picot d'instant fugace de poésie sur l'ardoise bleu du temps, cet oiseau sans repos qui s'échappe de nos mains nues mais revient, fidèle, faire son nid dans nos coeurs ingénus chargés de rames. «Le coeur est un oiseau», bien sûr!

Des fois, Train de nuit ne fait rien pantoute, rien d'autre qu'attendre le retour des passagers et leurs respirs vivaces, entre deux phrases, comme la grève qui accueille l'infini petit jazzzzz des vagues et des perles qui déferlent...

C'est le cas aujourd'hui. Par les bons soins de la resplendissante Nina, mon amie, voici quelques échos qui entrent un à un, semble-t-il, de ce voyage qu'elle vient d'effectuer au Festival de la Chanson de Tadoussac où le slam était à l'affiche avec Ivy, Mario Cholette et le Petit Prince du conte, Mathieu Lippé que l'on aperçoit en pleine slamure sur la photo.

D'autres photos-coquillages seraient à venir. Alors, vive l'avenir.

Pour un compte rendu de première main, voir le blogue de Mario.

C'est l'fun!

Merci Nina!















18 juin 2007

Gallabieh, tarbouche, le Caire-Paris taxi!


Reçu depuis peu de mon ami J.P., éditeur à Angeville, France, ce récit bien malin de Max Biro et Clément Harrari, La jeunesse de Calmoun, aux nouvelles éditions La Brochure.

Je n'en suis qu'au début, mais c'est vivant et ça promet :

«Il y avait sur un tapis usé de bédouin, des revues et des livres usagés, usés, certains neufs et pas encore coupés, dans toutes les langues de Babel, toutes les langues d'Égypte, arabe, anglais, italien français, grec, espagnol, allemand, turc, persan.
Le vendeur petit, vieux, sec, maigre, dans sa gallabieh tachée, passée, élimée, coiffé d'un tarbouche de basse qualité, dont la couleur au repassage avait viré du rouge grenat avec des auréoles, ne savait pas lire, ou bien parlait dix langues, allez savoir, c'est l'Égypte.» (p. 9)


Les auteurs (agrandir la photo pour mieux les distinguer) :

12 juin 2007

Dernière rencontre slam de la saison






Hier soir au Vys, c'était cool même si j'étais énervé puisque je suis monté sur scène! Mon slam (d'amour) n'a pas pogné trop fort chez les juges, mais je suis très fier de l'avoir fait à pied levé, très content d'avoir eu l'occasion d'entrer à l'intérieur de l'affaire... J'ai beaucoup appris même si je n'ai rien vu! Et puis, ils ont été quelques-uns parmi le public à venir me dire que j'avais fait un bon texte... «Pas assez rythmé», m'a dit Nina, ma boss artistique.

Ma boss... avec ses outils posés sur la table. Agrandir la photo pour voir ses si beaux yeux.



C'est l'excellente Queen-Ka (qu'on voit de dos sur la photo qui suit, à l'avant plan, en compagnie de quelques slameurs-fumeurs, dont Isabelle, sur le trottoir devant le Vys...) qui a remporté la palme de cette ultime rencontre, suivi de Jocelyn Thouin (lui, il a des accents de Patrice Desbiens) et de Maybe Watson, un rappeur.

Il y a eu aussi la prestation de Indécis, un bull-rappeur qui met le feu aux rimes avec une mémoire d'éléphant et des gants de boxe.

J'ai personnellement beaucoup aimé le texte de Pierre Boudreau, un tantinet satirique, juste assez critique pour renvoyer le slam à l'essentiel, c'est-à-dire à la ligne de fond poétique.

J'ai aussi apprécié les slams en compétition d'Ivy qui sont taillés d'une seule pièce avec, ici et là, quelques éclisses politiques bien senties. Enfin, Frédérique Marleau a été égale à elle-même, c'est-à-dire percutante avec ses mots qui grattent le quotidien.

Jocelyn Thouin fuyant la caméra
pendant que deux jolies filles rayonnaient dans un autre univers...


Une belle soirée avec Yann Perrau comme artiste invité entre les deux périodes de slam. «Yé écoeurant», a lâché une spectatrice assise près de moi. Il est excellent en effet! Ses textes de chansons sensibles comme Le marin, rendus avec intensité, se mariaient bien à la poésie ambiante du slam. Il y a longtemps que je n'avais pas entendu un bon siffleux comme lui.







Photos : jd





Puis, pour achever le plat, je pique cette photo de moi
sur le site de Mario Cholette . Crédit photo : Biberian Orselli.

08 juin 2007

Off jazz poésie




Récapitulons depuis le début.

Ne capitulons pas!

Le petit et le grand crique de ce bloque s'esquissent à brûle-pourpoint dans une formule qui jackre :
«Entrelacer jazz et poésie dans le ciel montréalais».

Bon.

Parfois, on batifole dans les hautes herbes des verbes coulés en bocks
qui roulent dessous,
qui spinent dans le désir
des jours de paroles meilleures
car il y a des pointillés dans nos arcs,
ni ciel, ni ville, ni jazz, ni poésie
il n'y a que la vie étendue dehors
sur la corde raide de la pensée

Ca bûche, ça rentre, ça sort...
«Parlez-moé pu d'la jeunesse d'aujourd'hui!»

Mais d'autres fois, c'est l'amour fou
qui bat des ailes
sur son allée de quilles
entre le trottoir et les vers limes
et le ciel ouvert est un témoin,
un gros phare de navire
qui nous prend à parti...
nous partons pour la gloire
avec ces boutons à quatre trous
qui dérivent à pile ou face
sur une coulisse de trombone,
un balai de batterie
ou une anche de sax...

Il y a soudain dans les airs de cette ville
un pur cadeau royal pour le migrant que je suis

Je souhaiterais que l'on garde le secret
de ce qui va suivre...

Mais récapitulons depuis le début.

Samedi, le 2 juin 2007

Au cas où vous ne l'auriez pas vu, voici le résumé de Truffaut relatif à l'affiche du Off jazz 2007... C'est moi qui met en sur et hyper brillance, avec cinq étoiles, la soirée du 24 juin au Lion d'Or, tant pis pour le p'tit St-Jean Baptiste!

Bolduc, Rieu, l'époustouflant John Roney... Je réserve des tables?

jd

Serge Truffaut

Le Devoir, édition du samedi 02 et du dimanche 03 juin 2007

«La huitième édition de l'Off Festival de jazz débutera le 22 juin et se conclura le 1er juillet. Entre ces deux dates, plus de trente spectacles seront proposés au Lion d'or, centre de gravité par excellence de l'événement, au Pub St-Ciboire ainsi qu'au Patro Vys. Et alors? L'affiche a de l'éclat. (...) Le 24 juin, toujours au Lion d'or, Rémi Bolduc à l'alto va croiser ses gammes et harmonies avec celles de Yannick Rieu au ténor. Ce tandem, qui compte parmi les meilleurs souffleurs au pays, au sens géographiquement large du terme, sera soutenu par une rythmique hors pair: John Roney au piano, Zack Lober à la contrebasse et le vétéran, le très professionnel Dave Laing»


Mardi, le 5 juin 2007

Oyé! Oyé!

Aux ceuxses qui m'ont dit être intéressés à la soirée du 24 juin au Lion d'Or, et aux autres qui seraient tentés, l'ami Gilbert a raison, il s'agit d'un show gratos! Voici ce que dit l'affiche :

Rémi Bolduc Quartet et Yannick Rieu
20 h – Lion d’or
Entrée libre

Reconnu comme un des meilleurs saxophonistes alto au Canada, Rémi nous convie à un concert inédit avec son invité Yannick Rieu. Conversations soutenues entre deux musiciens de haut calibre et appuyées par une section rythmique impeccable.

  • Rémi Bolduc : saxophone alto
  • Yannick Rieu : saxophone ténor
  • John Roney : piano
  • Zack Lober : contrebasse
  • Dave Laing : batterie
Et puis attention, j'ajoute pour la gouverne de mes zamis les poètes zébrés qu'il va s'en suivre à ce chaud jazz et qu'il va s'en mêler un évènement à ne pas manquer si tant est qu'on veuille entendre des fous d'artifices le soir de la St-Jean... Je cite à nouveau le programme :

Au rendez-vous traditionnel de la Saint-Jean, poètes et musiciens se partagent la scène du Lion d’Or au cours d’une soirée haute en couleurs. Dirigés par le guitariste Serge Lavoie, les musiciens improvisent sur les textes des poètes et poétesses invité(e)s.

    • Poètes : Jean-Paul Daoust, Michel X Côté, Sonia Cotten, Marie-Hélène Montpetit, Pierre Demers, Claude Bouchard et Stéphane Bouliane.
    • Serge Lavoie : guitare
    • Jean St-Jaques : vibraphone électrique
    • David Bellemarre : saxophone et ewi
    • Richard Legendre : contrebasse
    • Alain Mercure : batterie
    • Yvon Plouffe : batterie

Bon! Va peut-être falloir coucher dehors devant le Lion d'Or pour avoir une place! Moi, ça ne ne dérange pas surtout s'il y a une quelqu'une qui veut coucher avec moi, je veux dire faire du trottoir avec moi, je veux dire faire du bouche à bouche politique... On se comprends.

Oh! Yé.

Bon. Je n'ai donc pas à acheter de billets. Mais il serait excitant de me faite signe si vous avez l'intention de vivre ces moments à l'avance inoubliables. On se fera alors une petite stratégie de rendez-vous... Vous voyez le genre. Comme diraient mes amis acadiens que j'adore, surtout s'ils s'appellent Marie-Jo, « On va attacher ça d'même pour faire sûr que ça va tiendre.»

Hé oui!

24 juin... Je sens que je deviens de bord en bord jazzionaliste.

Photos : Bolduc, Rieu, tirée du site du Off Festival.
Pierre Demers, Voir,3/05/07

06 juin 2007

I'm crasy for Martha



Tower of song
de : Leonard Cohen

Well my friends are gone and my hair is grey
I ache in the places where I used to play
And Im crazy for love but Im not coming on
Im just paying my rent every day
Oh in the tower of song

I said to hank williams: how lonely does it get?
Hank williams hasnt answered yet
But I hear him coughing all night long
A hundred floors above me
In the tower of song

I was born like this, I had no choice
I was born with the gift of a golden voice
And twenty-seven angels from the great beyond
They tied me to this table right here
In the tower of song

So you can stick your little pins in that voodoo doll
Im very sorry, baby, doesnt look like me at all
Im standing by the window where the light is strong
Ah they dont let a woman kill you
Not in the tower of song

Now you can say that Ive grown bitter but of this you may be sure
The rich have got their channels in the bedrooms of the poor
And theres a mighty judgement coming, but I may be wrong
You see, you hear these funny voices
In the tower of song

I see you standing on the other side
I dont know how the river got so wide
I loved you baby, way back when
And all the bridges are burning that we might have crossed
But I feel so close to everything that we lost
Well never have to lose it again

Now I bid you farewell, I dont know when Ill be back
There moving us tomorrow to that tower down the track
But youll be hearing from me baby, long after Im gone
Ill be speaking to you sweetly
From a window in the tower of song
Yeah my friends are gone and my hair is grey
I ache in the places where I used to play
And Im crazy for love but Im not coming on
Im just paying my rent every day
Oh in the tower of song

05 juin 2007

Du Yin et du Yann au Slam!


Dernière rencontre de Slam de la saison, le 11 juin au O Patro Vys, et oh! Canada, un de mes préférés, Yann Perreau, sera l'artiste invité... Faudra arriver de bonne heure!

02 juin 2007

La fête à Mély Juin
















La fête à Mély Juin, 2 juin 2007, Oka. P.Q.











Mély Juin,

C'est entre les mois de mai et juillet
C'est le mil que l'on sème en retard
C'est déjà la fin des écoles
C'est le temps du muguet et du lilas
Le temps des pluies de samares
Bientôt, les roses sauvages, les fraises...Le temps qui passe
C'est le début d'un poème sans nuage

C'est son sourire de fille papillon,

Ses beaux cheveux longs à l'aise au vent couleur d'Indale

C'est Mély Juin, entre mai et July.

















Nina a chanté! Carolinade

nous a enchanté.













Les gars ont fait les boulettes...



















Caro et Jack, première rencontre hors blogue!












Noémie


C
aro en train d'écrire dans sa tête...

















Nadine et Ève.













Ève aime les chenilles et les vers. C'est pour cela qu'elle se tient avec des poètes.













Photos jd.; celle de Caro et Jack : Nina (me semble).






En supplément, reçu ce matin de Carolinade cette photo prise par Ève Cournoyer...