24 février 2014

Le grand Gilles sur les traces de Jos Hébert


Quand on aura transmis la poésie...

Trop courte, mais sublime rencontre de l'anthropologue Serge Bouchard avec le Maître Chantre Gilles Vigneault, en son pays. Comme un humble faiseur de cerfs-volants.


17 février 2014

La Louisiane bilingue : anglais et espagnol?

Des nouvelles du sud de la Louisiane captées sur un blogue que j'aime bien et qui s'appelle La prairie des femmes (référencé sur Train de nuit à la rubrique On the blogs again).  Dans le commentaire qui suit que je reprends avec l'aimable autorisation de l'auteure, on peut entendre un extrait à propos des panneaux de signalisation bilingues de la région et sa transcription écrite (à peine retouchée ici) d'une émission de radio de Ville Platte, sur KVPI, 92,5, intitulée Tasse de café et animée par Jim Soileau.  C'est la voix de ce bon bougre que l'on entend ici.  

Incidemment, je suis déjà passé à Ville Platte par un beau samedi soir pour assister à un Fais-dodo!



« I cut it up a little, but here are clips all from this morning's Tasse Cafe Radio Program out of Ville Platte Louisiana.



Et tu connais quoi? Le brouillard! T'as vu dernièrement? Le brouillard est un tas plus épais à cette heure-là que c'était y a plus d'bonne heure à ce matin. Et pis uh, y'avait quek'chose qu'était dur à comprendre... Différents d'autres locations, y'avait les températures de trente et quelques degrés, et jusqu'à Nouvelle-Iberie, y'avait trente-six, et ici à la Ville Platte on a check dessus différents thermomètres et c'était quarante et quarante et un degrés, mais astheure, j'vois que le brouillard après commencer plus fort ça se fait, c'est des affaires qu'est des fois un peu dures à comprendre! 

C'était... Ça qu'est dur à comprendre qu'ici dans le sud de la Louisiane que la langue était français pour des générations, astheure les enseignes bilingues - « bilingual signs » - c'est pas en français et anglais, c'est en espagnol! En espagnol et l'anglais! Ça se fait, c'est une drôle de chose pour essayer de comprendre! »


16 février 2014

À propos de la graine du fascisme



À Jean-Paul Damaggio qui fait actuellement des recherches sur les sources du fascisme.

Le film-fleuve 1900 (Novecento) de Bertolucci a été pour moi un récit (romancé) important pour saisir comment l'idéologie traverse les moeurs et devient parfois à la faveur du réel dans un temps donné, suivant en cela les analyses de Gramsci sur la culture, un Bonhomme Sept-Heures qui rapaille, brasse, mélange, fait chauffer dans un grand chaudron commun les valeurs et les actions des hommes et des femmes, leurs émotions, leurs croyances, sédiments et poudre d'os qui forgent la dureté, la régression, la décadence, valident chemin faisant les violences meurtrières les plus gratuites, les plus systématiques, contre les luttes (obligées) d'émancipation.

Ce matin, à la radio publique (Dessine-moi un dimanche) , entendu en interview Christopher Duggan qui a épluché la correspondance de Mussoli. Je retiens de ses propos dans le contexte italien l'assemblage fascisme-foi catholique-antisocialisme.


Amitiés.

12 février 2014

L'éthique et les robots chez Google


Dans la série « Prendre la vitesse de vitesse » je m'en voudrais de ne pas signaler le billet de Normand Baillargeon dans le Voir.ca de ce 12 février 2014 qui met à jour le questionnement éthique au regard des avancées technologiques possiblement assez rock'roll qui plus tôt que tard vont s'introduire en galopant dans nos humbles chaumières. 

Baillargeon prend au vol l'annonce de la gougoune (pour les intimés), Google pour parler clairement, qui vient d'acquérir pour 500 millions de dollars DeepMing qui fait dans le développement de logiciels d'intelligence artificielle. Ça fait beaucoup de ciels, mais ça pourrait être un beau dommage infernal si personne ne se préoccupe de réfléchir à, disons-le d'un seul mot, l'avenir, le proche à venir. N'écoutant que sa bonne intelligence, Google a donc procédé à la création d'un comité d'éthique « [...] pour réfléchir aux impacts de l’intelligence artificielle et de la robotique. »

Le fin mot de l'éthique, le mot le plus important de l'éthique, disait mon distingué professeur Georges Auguste Legault, c'est le mot dialogue. Or c'est précisément ce vers quoi nous interpelle le philosophe (et anarchiste) Normand Baillargeon dans le texte qui va suivre. Il écrit en effet : « On ne peut que souhaiter qu’elles (les questions éthiques) ne soient pas discutées uniquement dans un comité d’éthique mis sur pied par Google, et que le plus de gens possible puissent prendre part à la conversation. »

L'éthique a tout à voir avec le vivre ensemble, avec les valeurs qui nous animent et nous font agir concrètement,  avec la coconstruction du sens, de ce qu'on veut et de ce qu'on peut faire ensemble pour le mieux dans les circonstances données. On est donc sur un terrain distinct de la morale qui pour sa part relève davantage du devoir.

L'arrivée prochaine des robots « intelligents » et sans doute un brin astineux dans la vie quotidienne va être des plus comiques au début.  Succès commerciaux assurés aussi percutants que ceux des Apple, Microsoft et Cies depuis 25 ans. Mais en même temps, des questions inédites se posent alors que déjà, pour ne parler que de Google, notre profil « démocratique » de citoyen dans la cité est fiché, partagé, monnayé at large par les quasi invisibles petits serveurs-robots qui sucent nos allées et venues.  D'ailleurs, à très court terme, le motif premier de l'acquisition de DeepMind serait « [...] d'arriver à modéliser le comportement des internautes pour trouver des patterns cachés  [...] et d'exploiter au mieux toutes les données collectées sur les utilisateurs afin [...] de prédire leurs achats...» . (Amélie Charnay, Pourquoi Google rachète l'énigmatique start-up DeepMind, Olnet , 28/01/2014.)  En attendant, Google se paye les meilleurs cerveaux et les Jojo Savard de l'ingénierie en futurologie tel Ray Kurzweil. Ouf! Ouf! Wouf! Wouf!

Google, DeepMind et nous

- Par Normand Baillargeon

« Considérez la situation suivante: il y a une jeune enfant à bord d’une voiture. Devant, soudain, une personne surgit, une personne que la voiture tuera à coup sûr si rien n’est fait. Pour l’éviter, on ne peut que bifurquer vers la droite, où se trouve, hélas, un précipice; dans ce cas, c’est l’enfant à bord de la voiture qui, très probablement, mourra.
Question difficile: quelle décision doit prendre le chauffeur?
Réponse: celle pour laquelle il aura été programmé. Car le chauffeur est un robot.
En ce cas, nouvelle question difficile: comment fallait-il le programmer?
Bienvenue dans un monde qu’on nous annonce pour bientôt et dont on aperçoit déjà les prémisses. Bienvenue dans ce monde où surgissent des problèmes éthiques parfois inédits et souvent très difficiles.
Longtemps, de telles questions ont surtout alimenté l’imagination des romanciers, comme Isaac Asimov, ou des cinéastes  comme ceux qui signent RoboCop ou Her, ces temps-ci. Depuis quelque deux décennies, elles font cogiter des philosophes. Elles deviennent à présent de plus en plus incontournables.
Cette semaine, justement, Google a, pour quelque 500$ millions dit-on, fait l’acquisition de DeepMind, une firme qui développe des logiciels d’intelligence artificielle. Or, et cela est largement passé inaperçu chez nous, en vertu d’un élément de la transaction, Google doit mettre sur pied un comité d’éthique pour réfléchir aux impacts de l’intelligence artificielle et de la robotique. Car il y en aura certainement et ce sera sans doute bientôt.
Plusieurs facteurs donnent en effet à penser aux experts que des développements majeurs sont à nos portes. Parmi eux: la chute des coûts et les progrès réalisés en matière de capacité informatique (de stockage et de traitement de données); en matière de technologie de reconnaissance visuelle et auditive; et en matière de connexion haut débit sans fil. Sans oublier la fameuse loi de Moore, qui prédit que les capacités des ordinateurs doubleront tous les 18 mois.
Il est donc plausible de penser qu’on aura demain ou après-demain, divers robots, possiblement d’apparence humaine, pouvant accomplir un nombre extraordinaire de tâches comme: faire le ménage; donner des soins aux malades; enseigner aux enfants; conduire des véhicules (qu’ils auront fabriqués); assurer la sécurité de personnes et de lieux; remplacer les chiens-guides; assurer le service à la clientèle dans les commerces; faire la guerre – l’armée américaine investit d’ailleurs des milliards de dollars en robotique; et aussi faire l’amour, sinon du moins être des sortes de partenaires sexuels; et j’en passe.
C’est aux enjeux éthiques qui se poseront que devra réfléchir le comité Google – on a annoncé que le promoteur de la singularité, qui est aussi un des grands noms du transhumanisme, Ray Kurzweil, en fera partie.
Voici quelques exemples.
Que faire quand un secteur économique tout entier pourrait être robotisé, ce qui ferait en sorte que (presque) tous les emplois disparaîtraient? Des robots devenus plus intelligents que nous pourraient-ils décider de mettre fin à l’humanité, comme semble le penser Nick Bostrom, du Future of Humanity Institute de l’Université Oxford? Comment l’éviter? Est-il possible que les robots militaires, par exemple, soient un moyen par lequel les humains se déresponsabilisent de leurs gestes? Que faire, alors? Et si, dans votre voiture-robot, était implanté un système par lequel on vous surveille et on vous manipule, par exemple en orientant vos choix de consommation?
Ces exemples et d’autres, que vous pouvez facilement imaginer, incitent à penser que trois grandes questions éthiques vont se poser, si on en croit certains spécialistes.
La première concerne la détermination des systèmes éthiques qu’il faudrait implanter dans les robots; la deuxième concerne la définition des principes éthiques que doivent respecter les personnes qui conçoivent et fabriquent les robots; la troisième concerne la formulation des principes éthiques guidant l’utilisation des robots. Avec en toile de fond, une question préalable: celle de savoir quel est le statut moral d’un robot. Dès lors, le cas échéant, il n’est plus tout à fait un objet inerte ni tout à fait un sujet moral.
Questions passionnantes, on le voit. Mais aussi redoutables. On ne peut que souhaiter qu’elles ne soient pas discutées uniquement dans un comité d’éthique mis sur pied par Google, et que le plus de gens possible puissent prendre part à la conversation.
En attendant, je m’en voudrais de ne pas vous laisser avec les fameuses trois lois de la robotique qu’imaginait le grand Asimov, dès 1942, lui qui avait pressenti que des questions de ce genre se poseraient un jour.
Les voici:
1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, en restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger.
2. Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi.
3. Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la seconde loi.»

11 février 2014

TRH Bar

Ce Train a quelque peu négligé ces derniers temps d'emboucaner le ciel montréalais avec des beaux petits traits qui s'entortillent aux nuages, quand il y en a. 

Qu'à cela ne tienne, et avant que l'atmosphère ne se gonfle de fièvre électorale annoncée qui nous entaillera comme chalumeau au printemps qui ne sera pas érable cette année, mais peut-être, et plutôt, j'aimerais me tromper, plutôt coucou charte Union Nationale à cheveux longs, eh! bien, j'ouvre une nouvelle série que je suis tenté d'intituler « Juste Montréal ».  

Ouvrons donc joyeux passagers du bon temps roulé avec la visite d'un bar inusité.  

Madame! On n'a pu les tavernes qu'on avait!  


07 février 2014

Chanson pour ma retraite


Il faut bien plus que des bagages pour voyager...



Quand les bateaux s'en vont
Je suis toujours au quai
Mais jamais je ne pars
Et jamais je ne reste

Je ne dis plus les mots
Je ne fais plus les gestes
Qui hâtent les départs
Ou les font retarder

REFRAIN:
Je ne suis plus de l'équipage,
Mais passager
Il faut bien plus que des bagages
Pour voyager

Quand les bateaux s'en vont
Je reste le dernier
À jeter, immobile,
Une dernière amarre

À regarder dans l'eau
Qui s'agite et répare
La place qu'il prenait
Et qu'il faut oublier

REFRAIN:
Je ne suis plus de l'équipage,
Mais passager
Il faut bien plus que des bagages
Pour voyager

Quand les bateaux s'en vont
Je refais à rebours
Les départs mal vécus
Et les mornes escales

Mais on ne refait pas
De l'ordre au fond des cales
Quand le bateau chargé
Établit son parcours

REFRAIN:
Je ne suis plus de l'équipage,
Mais passager
Il faut bien plus que des bagages
Pour voyager

Quand les bateaux s'en vont
Je suis silencieux
Mais je vois des hauts fonds
Dans le ciment des villes

Et j'ai le pied marin
Dans ma course inutile
Sous les astres carrés
Qui me crèvent les yeux

REFRAIN:
Je ne suis plus de l'équipage,
Mais passager
Il faut bien plus que des bagages
Pour voyager

Quand les bateaux s'en vont
Je reste sur le quai.


- Paroles Gilles Vigneault
-  Musique: Pierre Calvé

03 février 2014

Ce n'est pas un beau dommage!

Maudit Cheval Fou!  T'as emporté un autre gars.  Calvaire! Tristesse!



Needle And The Damage Done"
I caught you knockin'
at my cellar door
I love you, baby,
can I have some more
Ooh, ooh, the damage done.

I hit the city and
I lost my band
I watched the needle
take another man
Gone, gone, the damage done.

I sing the song
because I love the man
I know that some
of you don't understand
Milk-blood
to keep from running out.

I've seen the needle
and the damage done
A little part of it in everyone
But every junkie's
like a settin' sun.
- Neil Young