23 août 2006

Coups de anches et Zedeco





Le Maître, Philippe Bruneau (photo Patrice Dalaugne).

Coup d'envoi ce soir au parc Lafontaine du Festival de la Grande Rencontre, festival du sourire, de la turlutte et des fourmis dans les jambes. Va y avoir du Philippe Bruneau dans les airs de la musique du coeur !

Au programme : concert de L’Anche à deux cordes à qui on remettra le Prix Dorothée Hogan et projection du film Marron la piste créole en Amérique de l'essentiel André Gladu (ONF, 85 min).

«Sous forme de carnet de voyage, le réalisateur André Gladu fait le bilan d’une communauté qui a transcendé ses souffrances par la musique, les Créoles. Issue du métissage entre plusieurs peuples, la Louisiane a donné naissance à une culture unique. Parmi ceux-ci, les Créoles ont joué un rôle déterminant dans l’évolution culturelle de cet état américain.», peut-on lire dans le programme.

13 août 2006

Chou! Chou! Oyé! Oyé!

(Photo jd)

J'avais promis. Voilà. J'ai retrouvé l'affiche de Train de nuit (Sylvain Legault) dans le fond d'un tiroir en campagne. C'est le seul exemplaire qu'il me reste. Je l'ai punaisée au mur vite fait. Pour la photo! Pour le présent du passé, un temps qui existe en jazz et en poésie.

10 août 2006

Et j'étais déjà si mauvais poète

En route via le Transsibérien. Chauffeur:Blaise Cendrars.

«Le train fait un saut périlleux et retombe sur toutes ses roues
Le train retombe sur ses roues
Le train retombe toujours sur toutes ses roues (...)»

Mais avant d'en venir à cette constatation du voyageur qui s'endurcit, La prose du transsibérien (1913) s'ouvre sur un passage à la Rimbaud que j'adore et qui ne vieillira jamais autrement que comme un bon vin gorgé de blond soleil pas trop piquant, juste la dose qu'il faut pour se botter le derrière :

«En ce temps-là, j'étais en mon adolescence
J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance
J'étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissance
J'étais à Moscou dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares
Et je n'avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours
Car mon adolescence était si ardente et si folle
Que mon coeur tour à tour brûlait comme le temple d'Ephèse ou comme la Place Rouge de Moscou quand le soleil se couche.
Et mes yeux éclairaient des voies anciennes.
Et j'étais déjà si mauvais poète
Que je ne savais pas aller jusqu'au bout.»

07 août 2006

Lettre à J.H.A. : Martha! Martha!


(Photo jd)

«Notre Madeleine Peyroux», nous irons la voir en octobre à L'Outremont! Mais je dois t'avouer que sans être infidèle, oui, la musique m'appelle et j'ai en ce moment un autre amour. Fou. Je me retiens à deux mains pour ne pas te faire suivre un CD «brûlé», ad usum privatum... Car partager est excitant! Mais je ne suis pas très porté sur la chose. À date, j'ai dû copier deux albums en quatre ans pour des amis qui me l'ont demandé. Mais là, vraiment!

Connais-tu Martha?

La première fois que j'ai vu Martha Wainwright, elle avait à peine douze ans, des petites noisettes au corsage, mais c'était la plus téméraire des trois enfants de Anna et Kate McGarrigle. Sans doute que Rufus était du nombre. En tous cas, il y avait un garçon. Les enfants étaient chargés d'ouvrir le show. Il y avait des lunes que les McGarrigle ne s'étaient pas produites à Montréal. C'était à l'auditorium du CÉGEP Maisonneuve dans le cadre de Coup de Cœur Francophone. Show à la bonne franquette, décousu, avec des ratés de son... Mais rien pour m'enlever le bonheur d'être dans le nid de l'Irlande québécoise. Je les adore. Cela se passait il y a plus de quinze ans!

Et puis Martha? Elle a fini par grandir. L'ai vu une fois à Charette en direct, tellement timide, elle ne crevait pas l'écran. Et puis plus rien. Et puis son nom parfois dans les cafés, ou sur scène avec Rufus au Spectrum qui en mène large aux États. Puis, Martha a fait le Spectrum à son tour avec toute la sainte famille. Je l'ai lu dans le journal.

Un dimanche du printemps dernier, je me balade dans mon char, je fais des commissions, puis j'entends chanter «live» Factory! Oh! OH! Mais qui chante? Qui me pique ainsi le cœur? Je n'en avais aucune idée. Une chanson en anglais à Radio-Canada, live, c'est rare. Je suis jacké ben raide.

C'est Martha, bien sûr, interviewée après par Nuovo et qui raconte que personne ne voulait l'enregistrer! Les deux bras m'en tombent, mais je les ramasse aussitôt, car je conduis sur la rue Sherbrooke...

J'ai repris mon sens de l'orientation et me suis dirigé tout de go à la Place Versailles. Suis entré comme une flèche chez le disquaire : l'album s'y trouvait! Bang. Je déchire l'enveloppe avec mes dents. Le CD est dans le lecteur, je continue ma route. 1,2,3, vrai comme je te raconte. Coup de foudre!

Depuis, ce disque joue en boucle dans mes allers-retours Montréal-Béthanie. Je ne m'en lasse pas. Je n'ai même pas encore pris le temps de lire les «lyrics», ce qui sans doute me permettrait d'apprécier encore plus. J'en suis toujours à lire sa voix et les harmonies (c'est une McGarrigle, fille de Kate!), les arrangements, les accompagnements (guitare sèche omniprésente avec des vagues de guitare électrique réverbérante, la personnalité de chaque chanson, ouf... Un grand disque (folk, country, lead anglais...). Je trouve qu'il y a toutefois peu d'information sur les musiciens qui l'entourent.

Peut-être l'as-tu déjà repérée dans ton radar?

La nuit, le train, la lumière.

(photo j.d., métro Préfontaine, 6/08/06)
T'as vu? La lumière au bout du tunnel. Elle porte des petites cornes de flammes imaginaires.