En route via le Transsibérien. Chauffeur:Blaise Cendrars.
«Le train fait un saut périlleux et retombe sur toutes ses roues
Le train retombe sur ses roues
Le train retombe toujours sur toutes ses roues (...)»
Mais avant d'en venir à cette constatation du voyageur qui s'endurcit, La prose du transsibérien (1913) s'ouvre sur un passage à la Rimbaud que j'adore et qui ne vieillira jamais autrement que comme un bon vin gorgé de blond soleil pas trop piquant, juste la dose qu'il faut pour se botter le derrière :
«En ce temps-là, j'étais en mon adolescence
J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance
J'étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissance
J'étais à Moscou dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares
Et je n'avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours
Car mon adolescence était si ardente et si folle
Que mon coeur tour à tour brûlait comme le temple d'Ephèse ou comme la Place Rouge de Moscou quand le soleil se couche.
Et mes yeux éclairaient des voies anciennes.
Et j'étais déjà si mauvais poète
Que je ne savais pas aller jusqu'au bout.»
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