07 août 2006

Lettre à J.H.A. : Martha! Martha!


(Photo jd)

«Notre Madeleine Peyroux», nous irons la voir en octobre à L'Outremont! Mais je dois t'avouer que sans être infidèle, oui, la musique m'appelle et j'ai en ce moment un autre amour. Fou. Je me retiens à deux mains pour ne pas te faire suivre un CD «brûlé», ad usum privatum... Car partager est excitant! Mais je ne suis pas très porté sur la chose. À date, j'ai dû copier deux albums en quatre ans pour des amis qui me l'ont demandé. Mais là, vraiment!

Connais-tu Martha?

La première fois que j'ai vu Martha Wainwright, elle avait à peine douze ans, des petites noisettes au corsage, mais c'était la plus téméraire des trois enfants de Anna et Kate McGarrigle. Sans doute que Rufus était du nombre. En tous cas, il y avait un garçon. Les enfants étaient chargés d'ouvrir le show. Il y avait des lunes que les McGarrigle ne s'étaient pas produites à Montréal. C'était à l'auditorium du CÉGEP Maisonneuve dans le cadre de Coup de Cœur Francophone. Show à la bonne franquette, décousu, avec des ratés de son... Mais rien pour m'enlever le bonheur d'être dans le nid de l'Irlande québécoise. Je les adore. Cela se passait il y a plus de quinze ans!

Et puis Martha? Elle a fini par grandir. L'ai vu une fois à Charette en direct, tellement timide, elle ne crevait pas l'écran. Et puis plus rien. Et puis son nom parfois dans les cafés, ou sur scène avec Rufus au Spectrum qui en mène large aux États. Puis, Martha a fait le Spectrum à son tour avec toute la sainte famille. Je l'ai lu dans le journal.

Un dimanche du printemps dernier, je me balade dans mon char, je fais des commissions, puis j'entends chanter «live» Factory! Oh! OH! Mais qui chante? Qui me pique ainsi le cœur? Je n'en avais aucune idée. Une chanson en anglais à Radio-Canada, live, c'est rare. Je suis jacké ben raide.

C'est Martha, bien sûr, interviewée après par Nuovo et qui raconte que personne ne voulait l'enregistrer! Les deux bras m'en tombent, mais je les ramasse aussitôt, car je conduis sur la rue Sherbrooke...

J'ai repris mon sens de l'orientation et me suis dirigé tout de go à la Place Versailles. Suis entré comme une flèche chez le disquaire : l'album s'y trouvait! Bang. Je déchire l'enveloppe avec mes dents. Le CD est dans le lecteur, je continue ma route. 1,2,3, vrai comme je te raconte. Coup de foudre!

Depuis, ce disque joue en boucle dans mes allers-retours Montréal-Béthanie. Je ne m'en lasse pas. Je n'ai même pas encore pris le temps de lire les «lyrics», ce qui sans doute me permettrait d'apprécier encore plus. J'en suis toujours à lire sa voix et les harmonies (c'est une McGarrigle, fille de Kate!), les arrangements, les accompagnements (guitare sèche omniprésente avec des vagues de guitare électrique réverbérante, la personnalité de chaque chanson, ouf... Un grand disque (folk, country, lead anglais...). Je trouve qu'il y a toutefois peu d'information sur les musiciens qui l'entourent.

Peut-être l'as-tu déjà repérée dans ton radar?

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