28 mars 2014

Demain, aujourd'hui encore l'hiver!

Voir rejaillir des toits « comme des glaçons de bonbons clairs »? Profitons-en! On ne reverra pas ça avant huit-neuf mois, le temps que l'explosion de fleurs passagères advienne...
 
Photo j.d., Ste-Anne-des-Lacs, 23 mars 2014.


23 mars 2014

Le goût très fort d'aller au Chili


Sur le chemin de retour, en char, je le dis sans déférence, mais il est heureux que TLMEP ne soit pas à la radio, gala des Jutra oblige, et donc, j'ai pogné la dernière heure des Chemins de travers. L'émission portait sur le Chili.  J'irai rattraper la première heure avec Jose del Pozo que j'ai eu comme professeur en 1978 à l'université de Sherbrooke dans un cours sur l'histoire politique du Chili alors en pleine dictature.  Le trajet s'est donc fait en compagnie de l'excellent et très fin Mauricio Segura atour du Chili culturel — chanson, musique, poésie, cinéma, BD et j'en passe. Quel partage avec beaucoup de mailles communes Québec-Chili! Ça donne l'irrésistible envie d'y séjourner! Pour la beauté et la parenté. Malgré les fantômes.




Manifiesto

Yo no canto por cantar
ni por tener buena voz
canto porque la guitarra
tiene sentido y razon,
tiene corazon de tierra
y alas de palomita,
es como el agua bendita
santigua glorias y penas,
aqui se encajo mi canto
como dijera Violeta
guitarra trabajadora
con olor a primavera.

Que no es guitarra de ricos
ni cosa que se parezca
mi canto es de los andamios
para alcanzar las estrellas,
que el canto tiene sentido
cuando palpita en las venas
del que morira cantando
las verdades verdaderas,
no las lisonjas fugaces
ni las famas extranjeras
sino el canto de una alondra
hasta el fondo de la tierra.

Ahi donde llega todo
y donde todo comienza
canto que ha sido valiente
siempre sera cancion nueva.
- Victor Jara

Et puis, le Victor si triste de Jean-François Lessard.
Ce Victor que la droite chilienne ne peut toujours pas sentir!




Sur le souffle d'Elisapie Isaac, la gipsy Inuk

Le Devoir publie ce week-end un dossier de Caroline Montpetit sur les conditions de vie du Nunavik (n’entendrons-nous jamais ce vieux pays si jeune?), et voici que madame CoÏn Sidance s'adonne avec ma douce pour m'inviter hier soir au Théâtre du Marais de Val-Morin pour voir cette étoile blue velvet, narquoise et libre, la gipsy Inuk que j'adore : Elisapie Isaac. Merci Joanne!




Blue Velvet 

Ne manquez surtout pas ce document de l'ONF : Si le temps le permet

20 mars 2014

Fil littéraire par le chas d'une aiguille


Ex-citation

« Je me souviens qu'une phrase de Cicéron servait d'exemple dans la Grammaire latine de Cayrou :       “La cause de César ne manquait de rien : elle manquait seulement de cause.” On récitait en ânonnant cet exemple en classe de cinquième, elle paraissait creuse et factice. On portait des culottes de flanelle grises : elles laissaient les petits os des genoux glacés, choquants, nus, blancs, coupillés avec des croûtes noires qui chatouillaient. On voulait les ôter et on barguinait à le faire. C'était autrement passionnant. Le temps ne passait pas mais il est passé. Cette phrase de Cicéron me paraît de plus en plus belle parce qu'elle est vraie de tout. Elle est vraie de toutes choses, de toute action, de tout être. Elle est vraie de l'univers comme elle est vraie des mouvements de jambes qui nous firent. Elle est vraie de la subite apparition de notre sexe à vingt jours. Elle est vraie des petites coupures qui sont sur les genoux d'enfant, à la limite du revers des culottes de flanelle : elles peluchaient, certains brins s'amassaient en boule.  Elle vraie de ces amas de brins de laine grise. »

- Pascal Quignard, Albucius, P.O.L. , 1990, p. 93.


19 mars 2014

Eriku Beaudry pour l'indépendance!

Le manque de temps et un certain dégout m'empêchent de resasser ce temps des insultes électorales qui fusent et volent bas au pays du Québec qui a encore les deux pieds dans les bordées de neige.  Mais j'attrape au passage et partage ce fort texte sur FB de «Eriku contre les banques ».  Un bel appui à QS que j'approuve.

« Il y a une légende urbaine qui circule présentement dans les médias, sur les réseaux sociaux et probablement un peu partout ailleurs également. Il y a plusieurs versions mais ça ressemble à ceci:

« Les candidatEs, les militantEs et les idées de Québec Solidaire sont déconnectés de la réalité. » Le tout sous-entendant bien évidement que les autres partis et leurs idées sont connectés à la réalité 
et terre à terre... 

La réalité c'est que la croissance économique viable de 3% stable par année est finie depuis les années 80 mais il y a toujours un clown prêt à se vendre pour nous convaincre qu'on peut refaire partir la machine comme avant. Cette société qui mise tout sur la croissance s'essouffle à tous les niveaux et rencontre ses limites matérielles, sociales et écologiques de plus en plus à chaque jour.

Il y a plus d'un million de personnes sur les antidépresseurs au Québec pour les aider à ne pas craquer au quotidien. Trop de pression produire plus à tous les ans sans arrêt pour le même salaire indexé et les revenus qui stagnent? L'austérité se multiplie au même rythme que les profits records des grandes banques et de l'argent qui s'accumule dans les paradis fiscaux. Le cancer de la spéculation commence à se généraliser. Il suffit de penser à la Grèce et les subprimes en 2008. Nous ressentons encore les conséquences de cette crise ridicule provoquée par Goldman Sachs et des banques américaines puisque rien n'a changé.

Québec Solidaire, ses candidatEs et ses militantEs pour ceux que je connais, ont au moins conscience des ces problèmes même sans avoir des solutions parfaites ou les bonnes approches pour plaire à tous. La journée où la bonne crise éclatera en Arabie Saoudite, que le peuple soumis se réveillera pour reprendre ses droits sur son pétrole (du vrai celui-là) et que le prix à la pompe triplera avec une inflation insoutenable, vous vous souviendrai qu'en 2014, au moins un de la bande vous avait averti en affichant des pancartes qu'on aurait peut-être dû réfléchir collectivement sur ce sujet au lieu de s'obstiner sur des détails. Les autres proposent de détruire notre propre cour avec une idée fondée sur des espoirs, des soupçons, beaucoup de spéculation et un spin médiatique. C'est ça être terre à terre et réaliste? Faites moi rire! Être déconnecté de la réalité, c'est considérer le pétrole et des entreprises comme Junex et Pétrolia comme des vieux amis fidèles qui nous épauleront dans tous nos projets pour des générations à venir avec un prix compétitif comme dans le bon vieux temps. Des vampires prêts à tout sucer pour 1$ de profit.

Sur 15-20 ans, le projet d'électrification des transports à 100% avec notre entreprise électrique nationalisée est plus réaliste et plus profitable pour tous. Même si on réalise juste 50% de l'objectif, c'est mieux que d'aller creuser notre propre cochonnerie au fond de l'eau ou sur une île et espérer premièrement en trouver, deuxièmement que des entreprises privées cotées en bourse nous revendent notre pétrole à rabais.

Est-ce que Québec Solidaire réglerait tous ces problèmes et qu'on nagerait dans le bonheur? Non, il faut être vraiment con pour le penser. Mais je suis certain que continuer de vivre collectivement dans le rêve américain mènera au désastre avant longtemps. Croire que ce monde ne subira pas de profonds bouleversements dans les années à venir est la vraie utopie et ceux qui le nient sont les gens les plus déconnectés et les plus aveugles de notre société. Avancer dans le consumérisme et l'individualisme comme des esclaves heureux qui réclament plus d'heures de travail pour toujours acheter plus afin de se divertir de leur servitude n'est pas du progrès. C'est du pelletage de merde par avant. À crédit + les intérêts dans bien des cas. Nier le problème en groupe ne le fera pas disparaître. Se goinfrer dans le consumérisme ou les Nordiques pour l'oublier non plus. Et il y a des partis politiques et des militantEs qui sont meilleurs que d'autres pour la négation de ces problèmes et la fuite en avant.

Le PQ, le PLQ et la CAQ sont 3 partis arriérés, bourrés d'opportunistes prêts à tout pour prendre et garder le pouvoir mais surtout flatter le système dominant dans le bon sens du poil. Cherchant uniquement des candidatEs avec un nom connu du grand public comme un junkie en manque cherche de l'héroïne un samedi soir. Avec n'importe quel de ces 3 partis, nous sommes assurés d'une continuité de la même lente agonie. Acheter du temps et repousser l'inévitable. Au moins, Québec Solidaire se propose comme le seul parti prêt à attaquer le lobby pharmaceutique qui gruge le budget Santé à vue d’œil (PharmaQuébec est la meilleure idée réaliste proposée au Québec depuis longtemps) et le seul parti qui a l'audace de dire aux banques et aux entreprises que c'est avec leurs milliards dans les paradis fiscaux et ceux qui reviennent blanchis qu'ils vont financer une partie du programme. 32 000 milliards dans les paradis fiscaux, il est temps d'aller reprendre ce qui nous a été volé. Ambitieux et difficile, mais j'ai envie d'ajouter avec une pointe d'humour qu'au moins, eux, savent où il y a de l'argent disponible!

J'aime toujours mieux un projet osé que l'assurance du PQ, PLQ et la CAQ qui vont continuer de tendre notre cul bien haut aux entreprises privées en espérant récolter les miettes au gré de l'humeur du marché et des spéculateurs de Goldman Sachs. Et si les profits de l'entreprise ne sont pas au rendez-vous, ils seront prêt à vous faire payer la différence en diminuant leurs impôts, leurs tarifis d'électricité, leurs redevances minières, des subventions ou en augmentant simplement la charge fiscal de la majorité sans but précis sauf celui de la continuité du système actuel dominant. Encore une fois, c'est ça être connecté à la réalité et pragmatique? J'ai hâte d'atteindre votre niveau de sagesse.

Et pour ceux et celles qui s'apprêtent à voter pour le PQ, PLQ et CAQ; avant d'accuser QS d'être déconnecté de la réalité, je vérifierais à quel point vous vous êtes peut-être rentrés la tête dans le sable avec vos partis de votre côté également. Parce que la journée où la réalité mondiale va nous rattraper, vous risquez de faire un hostie de saut si vous êtes encore en train de vous demander si l'abolition des commissions scolaires ou une cimenterie payé avec des subventions à 1 million par job aident le Québec à prospérer. Vous allez majoritairement voter pour ces 3 partis parce que vous n'avez pas envie de voir du changement et c'est votre choix ou vous ignorez une bonne partie de l'état de notre monde sur les niveaux économiques, monétaires, sociaux et écologiques pour ne nommer que ceux-là. Alors continuons avec ces grands partis jusqu'à l'épuisement. Je suis déjà habitué, vous aussi et le temps joue dans mon équipe.

J'aimerais dire à tous les gens qui supportent QS de prendre avec un grain de sel les accusations de pelleteux de nuages qui vous sont et seront lancés. Souvenez-vous que ça vient des médias qui sont dépendant et financés par les grandes entreprises, elles qui n'ont pas envient de partager leurs profits avec les projets de QS. Et ça vient aussi en grande partie des mêmes personnes qui écoutent les médias et qui votent pour le PQ et le PLQ en alternance depuis 44 ans avec une partie de la gang qui a « évolué » vers la CAQ. Et ce sont ces gens-là qui, ironiquement, admettent le plus souvent être écœuré et ne plus suivre la politique puisqu'ils sont tous pareils ou qu'ils n'ont pas le temps...

En terminant, si le gouvernement était vraiment au sommet de la chaîne alimentaire, la job ne payerait pas 125 000$ par année en étant obligé de quémander le poste à tous les 4 ans, affichant leurs tronches sur des poteaux comme s'ils étaient des criminels en cavale recherchés. Les vrais chefs et décideurs n'ont pas besoin d'aller faire semblant d'être content de serrer des mains au centre d'achat et servir des poutines. Ceci dit, quand j'ai l'opportunité de voter pour des gens passionnés qui se proposent de brasser un peu le système, je les encourage à continuer. Élection, piège à con? Bah ouais, seulement pour ceux qui avaient la prétention qu'un vote vaut de l'or, que le gouvernement peut tout changer et qu'ils ont maintenant du duct tape sur la bouche en ne pouvant plus chialer contre la politique ou sur rien d'autre pour 4 ans. Moi le 7 je vote, je me saoule et le lendemain je continue mon chemin peu importe ce qui arrive. »


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18 mars 2014

Le nouveau Nouveau projet


J'ai assisté une fois au CEGEP de Sherbrooke à une conférence du philosophe Roland Houde (1927-2013) qui nous avait dit ceci : les livres, c'est comme des tomates, on peut les apprêter de toutes sortes de façons. J'ignore s'il considérait les revues dans la gamme des sandwichs ou des salades, peut-être en entrée avec du saumon fumé Atkins et une coulée de citron, peut-être encore comme un aspic aux tomates. Toujours est-il que le numéro de Nouveau projet 05 fraîchement émoulu des presses se trouvait à mon retour dans la fente aux lettres. Son volume substantiel, plié en deux, laissait entré dans la cage d'escalier, mais qu'importe, l'air froid de ce mois de mars rigoureux. Sauf quelques titres glanés ici et là, je n'ai encore rien attaqué. Mais une fois la revue dégagée de son revêtement de plastique, cela est notable, l'odeur du papier vous apostrophe comme une bonne bouffée de cigare doux — comment dire? Je n'ai pas un nez très fin, j'ai pensé à du vernis à ongles frais de fille avec un fond de boîte à chaussures neuves, emmêlé à une légère allusion d’un alcool de riz blanc. Ne charrions pas! Mais... Puis, j'ai feuilleté littéralement une à une et par deux fois les 154 pages que comporte ce vraiment chouette numéro Printemps-été 2014. Je n'ai aucune part dans cette entreprise, suis un humble lecteur. Je le dis comme je le pense : j'ai rarement vu ici une aussi belle revue.  





13 mars 2014

Le Miron de Beaulieu sort en salle


Bel échange aujourd'hui à Médium large avec le documentariste Simon Beaulieu (Lemoyne, Godin) et Chloé Ste-Marie.  Par le dedans de Miron « revenu d'en dehors du monde ». Le film présenté en février  au Rendez-vous du cinéma québécois a eu beaucoup de retentissement.  Il sort en salle demain. 

Je n'ai pas encore vu son Lemoyne (2005) qui m'intéresse au plus haut point puisque ce peintre vient de mes Cantons (Acton Vale). J'ai vu par contre avec émotion son Godin (2011) qui est inoubliable. Le Miron quant à lui semble audacieux et sensible,  fidèle aux profondes images d'eau vive et de patience de L'Homme rapaillé.  « Le coeur parti dans la dernière neige...»  

La critique d'Odile Tremblay dans Le Devoir du 14/03/2014.


03 mars 2014

Crachez dans nos oreilles haut-parleurs de partout!

En cette semaine de relâche et de plein air pour plusieurs, très bon billet comme d'habitude de Jean-Francois Nadeau dans Le Devoir qui porte  sur « [...] l'inexprimable délicatesse des saisons » défigurée par les haut-parleurs de la « zizique » envahissante du commerce, des radios à gogo, très souvent en speak english, qu'on nous fait avaler de force, y compris dans les centres de ski et les parcs municipaux. Il m'est déjà arrivé de faire une remarque en ce sens à un responsable de la « discothète » du centre de ski de Bromont. On m'avait tendrement répondu : « À chacun ses goûts! » Bien oui, à chacun ses goûts et va donc skier dans la nature!

Chanson pré-électorale

Haha! Extrait de chanson pré-électorale. Trait d'humour pour un vieux disque qui tourne en masse dans la sauce du populisme à la québécoise...
« Approchez messieurs dames. Une belle p’tite nappe d’huile fait main. Tricotée par les siècles, puis cent milliards de beaux petits barils d’huile, pour faire du gaz, d’la chimie, du plastique, du pétrole. Même que l’gouvernement va vous paver le ch’min pour vous y rendre. »
— Félix Leclerc