24 février 2016

Bande et sarabande

En somme, je suis pris avec ma jobine du moment sur un clavier verglacé. À la récréation, un petit dix minutes dans les écailles de Beckett. Fait du bien en crousse! Dans l'allée des traductions, je l'ai aperçu de loin l'oiseau de nuit en train de faire sa ronde senestrorsum.

16 février 2016

À Michel : le temps de le dire deux fois



Une réponse à un courriel de Michel Garneau reçu hier me fait reprendre un texte de 2013, Le temps de le dire.

***

« Il se peut que j'aie envoyé un message blanc par inadvertance. Désolé.

[...]

Un passage de lecture dans un des jadis toujours vibrant de Pascal Quignard
m'avait un jour saisi, fait réaliser d'un coup sec l'ampleur de notre rapport
carnivore à la vie qui mord.

Ton texte est vraiment beau. 

La peau réversible de la constellation du temps présent 
est une bien drôle de petite ours.

Une autre fois, j'avais bien aimé cette vidéo où François Julien, un philosophe, esquisse une parenté entre Montaigne qui préfère dire à propos, au lieu d'à présent (quand je danse, je danse; quand je dors, je dors) et la pensée chinoise traditionnelle ancrée dans le panorama d'un peuple de paysans et qui suppose que nous sommes tous des êtres de saison. 

La morale de l'affaire, une grosse citrouille au miel imaginaire peut-être, dans les miettes de la sagesse, un mosus de modus ponens :   

“Si vous faites tout au bon moment, vous n'avez rien à faire!” 

Ah! Ben! Oui!

Au moins, cela nous fait sortir du temps tragique qui n'est assurément pas le temps des cerises.

Propos : ce qui est proposé. 

À propos : ce qui arrive au bon endroit au bon moment

Présent : “Du latin praesens, participe présent de praesumpraeesse (‘être devant, être à la tête de’) composé de prae- (‘devant’) et sumesse (‘être’).”

Saison : “du latin satiōnem, accusatif de satiō,  action de semer, de planter, semailles, saison favorable pour faire quelque chose, formé sur le supin satum deserere,  semer”.
 — Wiktionnaire.

Le plus frais de la réflexion pour moi, c'est l'assaisonnement.

Assaisonner : “De saison avec préfixe a- et désinence -er. Le sens premier ‘disposer, régler selon la saison’ s’appliquait en particulier à la conduite des cultures (1371). On trouve aussi l’étymologie “cultiver en saison propre, mûrir à temps” [...] ». — Wiktionnaire.

J'aime bien par ailleurs ton asteur (à cette heure) radical, lucide, intelligent, en mouvement, généreux surtout, qui ponctue cet autre ouvrage de toi avec des coloriages.

[...] »


13 février 2016

Voyage photo chez les Innus

Voyage photo émouvant, au fil du temps, chez les Innus. Tant de courage, de beauté, de moments de vie. L'album si évocateur est publié sur la page FB de Pessamit.

https://www.facebook.com/media/set/?set=a.353278844842723.1073741833.293529437484331&type=3

10 février 2016

Oscar

Mauricio Segura était de passage aujourd'hui à Plus on est de fous, plus on lit pour parler de son roman Oscar (Boréal, 2016) inspiré du géant pianiste montréalais Oscar Peterson. C'était excellent! Ça m'a donné le goût de faire jouer Hymn to Freedom, une magnifique composition du petit gars de Saint-Henri. 



Aussi, je rappellerai au passage que notre émission de jazz-poésie à Sylvain Legault et moi  à Radio centre-ville qui s'appelait Train de nuit avait pour thème le Night Train d'Oscar Peterson.

Brenda Milner, en toute amitié de langage

Très chouette entrevue au 15-18 de Radio-Canada  réalisée par Jocelyn Lebeau avec Brenda Milner, neuropsychologue renommée qui a presqu'un siècle dans la tête.

Il y a aussi cette brève conférence qui date de 2011 sur YouTube que j'aime beaucoup. Racontant son expérience, Brenda Milner suscite, invite à construire des ponts, nous transmet le coeur battant des langues. C'est bon pour le cerveau. C'est bon pour le bonheur. Et elle embrasse Montréal avec ses jolies fleurs de français.


08 février 2016

Cette pup qui ne vante ni bière, ni hamburger, ni auto n'a pas été diffusée hier au Super Bowl!


Kisakihitin!

Et je suis d'accord avec Serge Bouchard : « Difficile de retenir ses larmes, mais encore, quel puissant message de fierté. Dommage que le message ait été écarté par les diffuseurs. Que l'on soit pour ou contre le logo des Redskins de Washington, ce petit document charrie des émotions, de la beauté. Nous avons tous besoin de reconnaissance et de respect. Oui, respectons nos blessures. »

07 février 2016

Michel Garneau : Au fil des mots

Magnifique Michel Garneau! Que je l'aime donc!

« L'artiste a deux missions dans la vie : dire la vérité et ne pas ennuyer. Ils n’ont pas le droit d'ennuyer le monde, christ! » 
Ailleurs, à propos du croisement de la parole collective et du besoin de rassemblement : 
« Ce qui est important, c'est que les poètes soient prêts! »

Au fil des mots (2005) (Réalisé par Sylvain Marotte).

05 février 2016

La porte d'en arrière


La porte d'en arrière que j'affectionne beaucoup parmi les standards du répertoire cajun.

C'est mené ici par D.L.Ménard avec l'ensemble L'Angelus. Le jeune joueur de violon, Stephen Rees, est un as! Les autres musiciens sont Katie, Paige et Johnny Rees. C'est une fratrie! J'ignore le nom de l'accordéoniste. La vidéo daterait de 2008.





La porte d'en arrière

Moi et la belle on avait été au bal
On a passé dans tous les honky-tonk
On est revenu le lendemain matin
Le jour était après s’casser
J’ai passé dedans la porte d’en arrière

L’après-midi moi j’étais au village
Je m’ai saoulé que j’pouvais pus marcher
Ils m’ont ramené back à la maison
Y’avais la compagnie, c’était du monde étranger
J’ai passé dedans la porte d’en arrière
Solo
Mon vieux père, une fois quand j’arrivé
Il assayait de changer mon idée
J’ai pas écouté, moi j’avais trop la tête dure
Un jour va v’nir mon neg’ tu va ‘voir du r’gret
T’as passé dedans la porte d’en arrière
J’ai eu un tas d’amis quand j’avais d’l’argent
Asteure j’ai pus d’argent, ben y venont pus me voir
J’étais dans l’village et moi j’m’ai mis dans l’tracas
La loi ma ramassé, moi j’sus parti dans la prison
On va passer dedans la porte d’en arrière

04 février 2016

Dylan acoustique, quasi a cappella

Triste & blues. Sensible Dylan.



Going, Going, Gone
I've just reached a place
Where the willow don't bend
There's not much more to be said 
It's the top of the end
So I am going
I am going
I am gone.
I am closing the book
On the pages and the text
And I don't really care
Of what happens next
I am just going
I am going
I am gone.
I been hanging on threads
I been playing it straight
Now I've just got to cut loose
Before it gets late
So I am going
I am going
I am gone.
Grandma said, "Boy, go and follow your heart
And you'll be fine at the end of the line
All that's gold doesn't shine
Don't you and your own true love ever part"
I been walking the road
I been living on the edge
Now I've just got to go
Before I get to the ledge
So I am going
I am just going
I am gone.
- Bob Dylan

01 février 2016

Littérature du Québec: Le Canada veut-il régler la question autochtone


Yvan Paré a l'habitude de proposer des recensions substantielles, inspirées par des lectures croisées. C'est assurément le cas ici à propos de l'essai de John Saul, Le grand retour (Boréal, 2015).  

Littérature du Québec: Le Canada veut-il régler la question autochtone: LES INDIENS DU CANADA ET DU QUÉBEC ont fait  les manchettes récemment pour de bien mauvaises raisons. Femmes disparues qui semblent laisser...