J'ai assisté une fois au CEGEP de Sherbrooke à une conférence du philosophe Roland Houde (1927-2013) qui nous avait dit ceci : les livres, c'est comme des tomates, on peut les apprêter de toutes sortes de façons. J'ignore s'il considérait les revues dans la gamme des sandwichs ou des salades, peut-être en entrée avec du saumon fumé Atkins et une coulée de citron, peut-être encore comme un aspic aux tomates. Toujours est-il que le numéro de Nouveau projet 05 fraîchement émoulu des presses se trouvait à mon retour dans la fente aux lettres. Son volume substantiel, plié en deux, laissait entré dans la cage d'escalier, mais qu'importe, l'air froid de ce mois de mars rigoureux. Sauf quelques titres glanés ici et là, je n'ai encore rien attaqué. Mais une fois la revue dégagée de son revêtement de plastique, cela est notable, l'odeur du papier vous apostrophe comme une bonne bouffée de cigare doux — comment dire? Je n'ai pas un nez très fin, j'ai pensé à du vernis à ongles frais de fille avec un fond de boîte à chaussures neuves, emmêlé à une légère allusion d’un alcool de riz blanc. Ne charrions pas! Mais... Puis, j'ai feuilleté littéralement une à une et par deux fois les 154 pages que comporte ce vraiment chouette numéro Printemps-été 2014. Je n'ai aucune part dans cette entreprise, suis un humble lecteur. Je le dis comme je le pense : j'ai rarement vu ici une aussi belle revue.
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