Pour célébrer le 40e anniversaire du Théâtre d'Aujourd'hui, sis au 3900, rue St-Denis, on y joue depuis hier Bob, fils légitime intime de l'auteur lâché lousse dans l'instant infini sur le fil de toutes les frontières friables de l'existence, croiseur en joual, en littéraire de haut vol dans le ciel de René-Daniel Dubois, amant de la vie.
Une pièce d'une durée de quatre heures avec l'entracte, mise en scène par René Richard Cyr, flanquée d'une étonnante distribution dont Michèle Rossignol et Robert Lalonde, plus un cœur « classique » qui va crier « catharsis », cher Aristote, et se transformera en cœur à tout faire, pendant que l'étoile qui monte sur scène est sans contredit le magnifique Étienne Pilon (Bob). Ce dernier tient la route du début à la fin en bécane, à pied, en rêve, en peur du devenir soi avec son partenaire Benoît McGinnis (Andy), toujours là, dévoré, intense même dans le silence.
Les frontières friables de ce récit sans bon sens écrit en rouge vie sont, en vrac, autant de porosités excitées sur fond d'indignation à transmettre : instant fatal d'une collision impossible en plein été, en ville, de deux petits culs, simples messagers, êtres humains à bicyclette, croiseurs du ciel, oui, qui se bouleverseront l'un l'autre simplement avec leurs yeux; petits culs qui portent aux nues les masques de l'art, de la magie, de l'amour; jeunesse qui éclate dans la vieillesse millénaire; l'éros dans le thanatos; l'hétéro qui aborde l'homo et vice versa; la réalité criblée de revenants toujours là; le joual en selle avec Corneille et Cyrano; le théâtre et son double aujourd'hui emmêlé de séances d'autrefois; le panache de l'acteur mais le recours physique aux textes sur feuilles de papier que l'on froisse et jette au fur et à mesure; soi et le monde, drame de l'énigme totale sur fond de lune, pauvre mémoire, pauvres désirs; Camus cité mais avant que Sisyphe ne recommence à grimper : « Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux ».
Mais encore l'envie de voir le ciel ensemble. De ne plus être des objets. De donner des coups de pieds au cul des talentueux multiples qui se gaspillent dans la folie de notre temps. Ne plus se taire!
C'est un Bob radical que nous avons vu sur scène et qui, jusqu'à la nudité, finira par revêtir les habits, le masque d'un personnage autre que lui-même, mais qui joue corps et âme à jouer juste, qui s'engage à le faire... Puis la collision rejaillit à nouveau de ses cendres comme une révélation.
Bob dit qu'il va essayer d'aimer.
Il faut l'imaginer heureux parmi les hommes.
Une pièce d'une durée de quatre heures avec l'entracte, mise en scène par René Richard Cyr, flanquée d'une étonnante distribution dont Michèle Rossignol et Robert Lalonde, plus un cœur « classique » qui va crier « catharsis », cher Aristote, et se transformera en cœur à tout faire, pendant que l'étoile qui monte sur scène est sans contredit le magnifique Étienne Pilon (Bob). Ce dernier tient la route du début à la fin en bécane, à pied, en rêve, en peur du devenir soi avec son partenaire Benoît McGinnis (Andy), toujours là, dévoré, intense même dans le silence.
Les frontières friables de ce récit sans bon sens écrit en rouge vie sont, en vrac, autant de porosités excitées sur fond d'indignation à transmettre : instant fatal d'une collision impossible en plein été, en ville, de deux petits culs, simples messagers, êtres humains à bicyclette, croiseurs du ciel, oui, qui se bouleverseront l'un l'autre simplement avec leurs yeux; petits culs qui portent aux nues les masques de l'art, de la magie, de l'amour; jeunesse qui éclate dans la vieillesse millénaire; l'éros dans le thanatos; l'hétéro qui aborde l'homo et vice versa; la réalité criblée de revenants toujours là; le joual en selle avec Corneille et Cyrano; le théâtre et son double aujourd'hui emmêlé de séances d'autrefois; le panache de l'acteur mais le recours physique aux textes sur feuilles de papier que l'on froisse et jette au fur et à mesure; soi et le monde, drame de l'énigme totale sur fond de lune, pauvre mémoire, pauvres désirs; Camus cité mais avant que Sisyphe ne recommence à grimper : « Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux ».
Mais encore l'envie de voir le ciel ensemble. De ne plus être des objets. De donner des coups de pieds au cul des talentueux multiples qui se gaspillent dans la folie de notre temps. Ne plus se taire!
C'est un Bob radical que nous avons vu sur scène et qui, jusqu'à la nudité, finira par revêtir les habits, le masque d'un personnage autre que lui-même, mais qui joue corps et âme à jouer juste, qui s'engage à le faire... Puis la collision rejaillit à nouveau de ses cendres comme une révélation.
Bob dit qu'il va essayer d'aimer.
Il faut l'imaginer heureux parmi les hommes.
SOMMAIRE
TEXTE RENÉ-DANIEL DUBOIS
MISE EN SCÈNE DE RENÉ RICHARD CYR (Remarquable).
AVEC MICHELLE ROSSIGNOL, BENOÎT MCGINNIS, ÉTIENNE PILON, ROBERT LALONDE, CHRISTIANE PROULX, MARC BEAUPRÉ,MATHIEU GOSSELIN, AGATHE LANCTÔT, JEAN-MOÏSE MARTIN,CYRIL FONSECA, MILÈNE LECLERC, VÉRONIC RODRIGUE, FRÉDÉRIC BLAMCHETTE ET CHARLES DAUPHINAIS.MISE EN SCÈNE DE RENÉ RICHARD CYR (Remarquable).
COLLABORATEURS : FRANÇOIS BARBEAU, ETIENNE BOUCHER, ALAIN DAUPHINAIS, MARIE-HÉLÈNE DUFORT, PIERRE-ÉTIENNE LOCAS ET PIERRE MIGNOT.
Interview de RDD
Photo : Théâtre d'Aujourd'hui
4 commentaires:
4 heures !!!
ouf, faudra que j'apporte mon intraveineuse de lait soya et d'amandes tamarisées. diantre ! 4 heures, y'é pâs fou ? (smilz)
Yé très fou. Ses personnages aussi. Ne cessent pas de le dire. Comme nous. Pour l'estomac, l'autre soir entk, on y sert des bouchées succulentes (wrap & salade) pour +-6$. C'est la directrice du théâtre en personne qui m'a servi!
La mise en scène est vraiment remarquable. Je ne te dis que cela. À l'entracte, j'ai entendu une fille qui capotait sur Étienne Pilon. Et il n'avait pas encore revêtu son ultime costume... Bon théâtre, les filles!
son ultime costume...d'adam je suppose ?
bon, je fermerai les yeux et irai dans le cou de Mély. (smilz)
Remuée pleinement. Pleuré dans mon écharpe. Souris souvent. Boulversée très agréablement. Un moment historique pour moi,pour ma petite vie à moi, moment théâtral d'une grande véracité, d'un amour pas cruel pas laid pas sale pas licheux de bottines, moment théâtral raVissant qui me changera, me fera aller encore plus loin, plus fortement loin.
merci géant à l'auteur RENÉ-DANIEL DUBOIS et à la si belle équipe, pour ces ceçâ inoubliables et magnifiquants!!!
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