31 octobre 2008

« Le Prélude des Cannibales »


L'ayant signalé trop rapidement, question de se narcisser les antennes encore davantage et davantage en gagne, comme on « patine tout en tas » sans aucune circonstance atténuante, voici un extrait d'un texte inouï qui m'est parvenu le soir du lancement des Cannibales.

C'est publié à l'Antre N.O.U.S (blog interrompu hélas), chez ma Voisine du bas de Québec, elle me comprendra, la charmante Louise qui fredonne parfois Ma délire, mais à l'ombre des rosiers... Éblouisements.

***


Autour de la souche, nos bouches.


Le poète est quelqu’un qui ne peut pas s’empêcher de mythologiser ses expériences. Il exagère, dénature, fictionalize. Dans lui le fait de pouvoir prend la forme du fait d’investir même l’insignifiant et le banal avec la signification symbolique. Mais le poète est aussi quelqu’un qui fait des choses fortunées arriver, car sa vie est un destin ou une destination.

Irving Layton
(Foreword The Gucci Bag, 1983)


Le Prélude des Cannibales
Surprenances pour Jack


Ferrer la voie lactée d’un LOVE SUPREME déraillé---Coltrane, Mingus, Monk, Mehdlau, Pass, Evans, Night and Day, joueurs invités dans le train bleu de ses nuits déboîtées…


TRAIN DE NUIT--- de l’enfance des contrebasses aux trompettes de la mort, les mots qui s’embrasent; châssis doubles encastrés dans les proses destinées, roses aux bois pour les futurs imprimés…Pour y lire ses notes, pour y ouïr sa voix posée sur une/nue ou sur une garnotte : JACK et ses ondes, parasols bleus, Poésie des aveux...

Sur la corde raide de l’oubli, les lignes de sa vie; CARNETS PELÉS---dettes de jeux en sursis; Accord des " on ", cas d’harmonies; le OUI du NON; le corps de l’envie; Jack, passeur de mots, ramancheur du DO; Jack, timide et menteur, juste comme il le faut, ami des Fées et des Fleurs, du Frère du Poète et de la Sœur, du silence des marcheurs et de la plume de l’alouette; Des louves langues et des grands steps; Des pirates maboules et des madames becs-secs...

NOUS deux et tous ces autres côte à côte; NOUS/eux, en lui et moi, en tête à queue; Noueux nôtres, simples comme apôtres, toujours amoureux et de l’Un et de l’Autre…Comme un grand V irrégulier, le vol de ses mots mi ombragés; Comme un grand cru humide, comme une averse de fumée, le long de son Trait Absolu; Comme une envolée d’oiseaux peureux, le plein d’une nuit nosferatu...

Un peu beaucoup, comme Kérouac, la prose bof ! la switch à OFF; Un peu beaucoup comme tous les bons jack, la switch à ON, pas trop de lumière dans le loft…De sa Béthanie régionale à Lowell Mass., Montréal ou Kébek, belles putasses, son cœur tendre qui fait tic et ti-co tac ! Et le mien, mou, qui se fou fin braque….

Like a brand new novel,
Like a John Fante shuffled,
He came and gave me his cards,
He came and left me his heart…
Like a factory full of Mysterious,
Like a prairie of Lost and Delirious,
He tastes the Frost and the Delicious,
He pastes the words of the Conscientious

Qu’ils séjournent dans mon AUTEL ou qu’ils errent devant mes FENÊTRES, ils me font toujours allumer quelques bouts de chandelles…Tous ces bums de bonne famille, avec leurs souris et leurs hommes; Toutes ces billes aux cœurs d’adolescents avec leurs revers fort accommodants, l’impression d’avoir 15 ans...L’ARDOISE de la chimie des divins lits, vocable vocation pour pyjama de fin d’après-midi…

Entre Alfred et sa Clémence, à l’Ombre de l’Orford, toutes ses reconnaissances, toutes ses partances…À l’ombre de l’Échancrure, le soleil qui planifie l’azur; L’Ombre qui connaît tous ses chemins, rochers, fossés et chagrins; qui plonge dans le creux de sa culture, qui grimpe le long de ses murs, qui effleure de sa main le pic de mes clôtures...

Dans les bulles de sable de son cerveau des petits pas de mémoire tout en écho; Et des bras dessus/bras dessous, et des sons de mots qui clochent…Des mots qui le brouillonnent à coup de marteau, des mots qui m’assomment à coup de pinceaux; Des mots qui ébouillantent les vaisseaux, des mots qui se fusionnent à froid ou à chaud...

Le chant de ses cigales, le feu de ses grillons; Le chantier de sa liberté, le noeud de ses papillons; Par la bouche de ses crayons ou celle de son tamarou, l’encouragement de la palmure au voyage, la sueur perlée de ses mains, au cœur même de son langage...

Brésil en feu, brumes aux galop; Louisiane et Congo, millions de gombos; TRISTEZA qui viniciusse, Eaux-de-mars qui jésusse, la Sagesse qui se confuciusse, la Beauté qui se crocusse---NOVA BOSSA de brouhahas, pluie de trente sous des tables rases…

Sur la moitié gauche du frigo, deux coccinelles bien aimantées; Sur la table tournante moyenne âgée, les Track n’ steel enguIRLANDÉS, Colocs mal-aimés, armées de Désolés; Sons revampés pour forêts d’urbanisés...

Dans l’un des wagons qui l’illumine, un Vagabond regarde dans sa vitrine; ILLÉGAL ET TRANSPARENT, FATAL ET ANONYME; Dans le palais des égarés, prémonitions enfirouapées; Dans le cercle des petites fées, la magie de ses champignons; Sur le pont flambant nu des étoilés, poumons de flanelle pour lits hasardés; Silence réinventé pour nos lèvres déboisées...

Et des écureuils trapézistes avec des lutins de cambrousse, plus des couleuvres foncées sur de la mousse; Et des crapauds éventrés, pique-prune et angelots, Petites Bêtes contentées, Love Louves jamais assez rassasiées; Phrases scintillantes pour les Aveuglés...

Au coin de l'avenue principale le contour des amours perdus, et les cinq arbres de sa vie: Peuplier amoureux, Chêne généreux, Pêcher de l’enfance, Poirier de l’élégance, Noyer domestiqué..

Comme des Miro ou des Riopelle, objets rouillés, seringues piquées, images des gelées, sang des scalpels de l'Art évadé; Disputes élégantes de goélands affamés; Culbutes cinglantes dans le temps retrouvé…

Par la courbure de ses mots, les étoiles de la féerie, les langues molles qui se marient, l’Âge de sa Parole qui nous unit, nos alvéoles qui poussent leur cri…Comme des voyelles fraîches dans les gorges ---Parcs d’attraction cachés dans nos bouches---La chanson du marais avec ses retouches, qu’on imagine swampant de mouches, royal ou divin sous des étoiles lelouch..

Calmes ondulés pour papiers mâchés, ombres frelatées pour alcools d’anonymés: Lalonde, Cohen, Ferron et VLB, pour le lecteur délecté qu’il est et a été... Cette Poésie qui marche, cette Poésie qui trash, qui n’allume pas les télés, qui ne hume que les bons feuilletés; Cette Poésie qui l’épouse, cette Poésie qui le bouge, cette Poésie qui le trouve et Celle qui nous couve…

Pour les Étangs ensemencés par l’Ordre de ses anoures; Pour l’ivreté de son hiberté par l’Ordre de son Tambour, nos feux qui furent alimentés par une allumette qu’il aura fait craquer dans les fenêtres du chant de mon marais salé...

Pierres de lapidés, paroles d’immensité; l’horizon de ses bibliothèques flottantes aura fait défricher le sol parisien de Des Marets, le UN qui danse dans les saouls silences, le UN qui danse dans les pures coïncidences, le Franc-Tireur de nos petites enfances, le Braque-cœur de notre délinquance, le Maraudeur, traqueur de nos silences, l’E-lecteur de nos anciennes confidences, le Facteur subtil de nos nouvelles " correspondances "...

À bord d’un vaisseau d’étoiles en perdition, le blanc sable blond de nos amours au coton; Dans la brume sèche de l’étang Peasley, un ÉPOUVANTAIL endêvé avec des bras de Busard Cendré... Jack of Hearts, Valet des Reboiseurs; JACK of Hearts, butineur des slammeurs, Abeille Avinée de " fées vrillées ", Liseur Abatteur d’émois entortillés…L’offre alléchante de toute sa fraternité, l’ordre de ses cheveux un peu ébouriffés; sa beauté cernée par l’âme de l’ami rond...

Pour le présage d’un futur collectif, le contentement des sons affectifs, ceux qui défrisent le bonheur total, ceux qui mainmise le Poète infernal; Parce qu’il sait comment éviter la trappe du piège, le Poète se souviendra de la neige, et du frette de ses roches, celles qu’il pitch tout croche...

Comme il a vu venir le temps Connu, Il verra aussi celui de l’Inconnu, celui qui vous garroche de son Présent absolu...

au pied du gésir, au creux des carpelles, de la neige rose sous sa pelle; sans oublier l’ananas bouleversant, le chien errant dans une bouteille, et le ver de terre éternel, virgule luisante des zunivers ténébreux, nourriture engraissante du Laborieux; Pourriture automnale, feu de génitoire;colombe/lapin/chimère, télépathie de femme coupée…Du pire empire qu'on aura pas retrouvé: le plat copieux de ses cailloux réverbérés...

Lui, le dernier des Boucaniers, père adoré, fils de Doloré, Veilleur de nos mots fatigués, Épandeur de ceux que l'on tenait cachés, Porteur de flambeau toujours allumé, Confiseur de tapis aux sucres raffinés...

Dans les rebours de l’oubli, l’Amour et ses replis, l’Amour avec son surplus d’ennuis qui n’arrivent pas toujours que la nuit…L’Amour qui va où nichent les corps d’été, qui revient par le hasard d'un dimanche ensoleillé, qui fait parler les ailes brisées d’un hibou au cœur éclaté...

Dans le fossé swampeux des mémoires âgées, il se fait tard, il se fait peu, et ça ne se fait pas...Dans le froissé satiné des peignoirs élimés, il se fait tard, il se fait gueux, et il ne faudrait pas que…

Lanterne magique qui éclaire la Nuit de l’Amérique, lenteur sismique qui flaire le son du Magnifique…De ces mots que je lui vole à pleines plumées, les miens qui dansent ici ses quadrillés, qui sprintent éreintés sur la piste des envolées…Oui, je suis parfaitement tombée en bas de ma chaise...capitonnée...

Juste avant que la Nuit ne tombe sur les rails et les lacs, qu’elle ne s’effondre et craque sous leur trac, pendant que les Heures passent et s’éclatent, nos ondes voyagent ensemble, mon très cher Jack; En navire, en train, sur la route ou par les airs, par les ailerons lumineux d'une vieille Cadillac...


The Swamp’s Song, on the top of your words
Jeudi, le 9 octobre 2008


Brad vous salue...;-) Il boit un porto en compagnie d'une inconnue
qui « ne se relira pas »


La poésie, disait le chercheur inconnu,
ce n'est jamais ça.




2 commentaires:

The Swamp's Song a dit...

J'espère que vos lecteurs auront reconnu VOS mots à travers les miens, parce que ce sont d'abord et avant tout les vôtres, Mr. Desmarais. ;-)

Si vous venez TRAINer dans les rues de Québec, n'oubliez pas mon exemplaire. Merci.

L.L.

Jack a dit...

L.L., ce voyage à Québec va venir, mais quand? (La suite perso...)