Sur la ligne verte du métro, ce soir, ma voisine de wagon grappillait le programme fraîchement émoulu du 27e Festival de Jazz de Montréal. Joyeuses escales entre-aperçues alors qu'elle pointait ceci et cela à son compagnon qui arborait, il me semble, un chapeau de paille et tenait un petit enfant dans ses bras.
Ça ouvre l'appétit!
Pour les spectacles en salle, je ne dispose pas de milliers de dollars à laisser dans les arcades du show bizz montréalais. Mais mon idée est faite: je ne manquerai pas le concert du grand styliste McCoy Tyner, né à Philadelphie en 1938 et qui touche le piano depuis l'âge de 13 ans. Véritable géant de la scène jazz depuis quatre décennies, il a notamment accompagné ou joué avec Lee Morgan, Joe Handerson, Wayne Shorter, Sunny Rollins.
Mais la véritable impulsion, la démarcation artistique majeure vient du fait qu'il fut le pianiste du quartet de John Coltrane de 1960 à 1965, un des plus célèbres ensembles de jazz de tous les temps. Le disque My Favorite Things (1960) est un bijou du jazz dit modal, c'est-à-dire au jeu très ouvert, dépouillé, qui laisse beaucoup de place à l'invention, à l'impro, à la pulsation de vie. La subtilité du pianiste sur cette oeuvre est du grand art qui communique une sensibilité percutante toujours renouvelée même après des centaines d'auditions.
Je le croyais mort, McCoy. Il est là. Il revient sur les planches de la Place des Arts.
À Montréal, le septuor annoncé au programme comprendra entre autres le saxophoniste David Liebman et le contre-bassiste Charnett Moffatt, un régulier de son trio des dernières années.
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