On tombe sur les mots des autres et l'on est parfois séduit par l'à-propos, l'agilité, l'élégance... On contracte alors une dette. Le transfert est un jeu de billes. Le cerveau coule un peu dans le vin sur la table. On est renversé par l'audace qui sacre à grands coups de jarnac dans la langue exposée aux quatre vents sur ces grands lacs aux quenouilles de feux de peaux de verbes dépeignés, équarris, striés qui ricochent à l'air et que l'on défendrait jusqu'aux plis osseux du jour qui zigue sur rien. On déterre les murmures de nos petites plaintes sauvages encabanées dans les journaux cuits brûlés de notre belle province chaude. On a l'odeur du lynx. L'hiver décousu est en sang. La révolution de la Terre est notre révolution. Ainsi tangue le miroir dépensier dans le compte-gouttes de la tribu aux masques d'écrevisse et de zorro pour le bon usage de nos soirs penchés vers le tas de plumes, poussières de silence, brume d'encre dans la baraque imprécise du temps recouché sur la page grand ouverte. Reste une écharpe d'étoiles pour le rêve, un arbre pour écrire haut, un collier ponctué storié au cou des ambulanciers. Reste l'urgence de la cour de récréation et la chance de tomber sur les mots des autres.
7 commentaires:
oui
J'écris con même si j'aime pas ce mot, mais les mots des autres, ah !
oui...
Rien d'autre à dire que oui.
un jour moins saoul !
Wow, je suis bouche l'abbée comme disait l'Autre.
Et félicitations pour votre migration qui semble s'être bien déroulée :)
Juste un petit truc : les accents aigus dans tes Liens go d'or sont tout mêlés, t'as juste à les remplacer par des vrais (pas des faux) : j'ai dû faire la même chose.
heureuse de lire enfin l'expression de ma pensée... quelle chance en effet.
Swan, pourquoi c'est toujours un velours quand je vois ton nom?
L'ODEUR DU LYNX
L'odeur du lynx chasse en-dessous des mots frigides, à l'affût de l'espagnole ouverte, du canal de reliance, du coeur disponible. Elle a le regard pourpre des amazones nocturnes, cette prédatrice des convenances usagées et des faux-semblants provisoires. Armée de maléfices bienveillants, elle égorge les reliefs nécrosés censurant l'insomnie, elle déstructure les murs fangeux des labyrinthes non-omniscients, elle brûle le parfum des envoûtements délétères. La faim et la soif permanentes des sentinelles animent ses bonds de félin et son arôme désenchanteur fait fuir les faunes exotiques qui se repaissent des cauchemars de la fortune. Etrange amertume au goût sucré, elle enivre d'insolence les étamines émondées tel un vin capiteux à l'allure d'une évanescence torrentielle. elle est la chute de Troie, celle de Jéricho et la porte des fins d'exil.
Tomber sur les mots de l'hôte a aussi ce je-ne-sais-quoi de très ré-créatif. que dire jack? Sinon qu'encore et toujours ta poésie touche à mes fibres liberté et enracinement... un mélange d'ancien et de renouveau campé dans le sang chaud du gars doté que tu es. Doté de quoi? Doté de beauté:)
Merci bien, madame Carolinade, camarade-promenade sur la route des mots... Je suis content d'être doté de quelque chose. Car au bureau, tu sais,j'ai la dotation pas mal à la même place que la falle... Mon viseur est rétro, semble-t-il... Sans blague, sang chaud ou pas, tes paroles réchauffent comme un bon feu dans le poèle de l'amitié. Marci!
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