18 mars 2007

Je suis poète et je n'ai pas appris à aimer

Cássia Eller - Malandragem ( 2001 )

Imaginez Cassia chantant en français Non, je ne regrette rien! Mais encore, elle n'est pas si en voix dans cette vidéo plus ou moins casseau... Rien à faire, j'adore cette chanson entendue en boucle dans l'auto (sur le cd, c'est mieux)de Bahia à Recife.


Malandragem
Quem sabe eu ainda sou uma garotinha
Esperando o ônibus da escola sozinha
Cansada com minhas meias três quartos
Rezando baixo pelos cantos
Por ser uma menina má
Quem sabe o príncipe virou um chato
Que vive dando no meu saco
Quem sabe a vida é não sonhar
Eu só peço a Deus
Um pouco de malandragem
Pois sou criança
E não conheço a verdade
Eu sou poeta e não aprendi a amar
Eu sou poeta e não aprendi a amar
Bobeira é não viver a realidade
E eu ainda tenho uma tarde inteira
E eu ando nas ruas
Eu troco cheque
Mudo uma planta de lugar
Dirijo meu carro
Tomo o meu pileque
E ainda tenho tempo pra cantar
Pra cantar
Eu só peço a Deus
Um pouco de malandragem
Pois sou criança
E não conheço a verdade
Eu sou poeta e não aprendi a amar
Eu sou poeta e não aprendi a amar
Eu ando nas ruas
Eu troco cheque
Mudo uma planta de lugar
Dirijo meu carro
Tomo o meu pileque
E ainda tenho tempo pra cantar
Pra cantar
Eu só peço a Deus
Um pouco de malandragem
Pois sou criança
E não conheço a verdade
Eu sou poeta e não aprendi a amar
Eu sou poeta e não aprendi a amar
Eu só peço a Deus
Um pouco de malandragem
Pois sou criança
E não conheço a verdade
Eu sou poeta e não aprendi a amar
Eu sou poeta e não aprendi a amar

Traduction libre des dernières strophes :

Je suis un peu bum sur les bords
Je suis comme un enfant, un bohémien,un gypsy
Je ne connais pas la vérité
Je suis poète
et je n'ai pas appris à aimer
Je suis poète
et je n'ai pas appris à aimer


Note : l'ancien mot français malandrin nous renvoie à la parenté latine...
Malandrin : (ma-lan-drin), n. m. 1° Nom donné à des bandes de pillards qui, dans les longues guerres avec les Anglais, dévastèrent la France 2° Par extension, brigand, vagabond.

9 commentaires:

Jack a dit...

Un «malandro», est davantage un petit bum mal élevé ou qui a poussé un peu croche plutôt qu'un rastaquouère ou un bichou établi. C'est "un individu qui assure sa survie sans travail régulier mais en recourant à des expédients plus ou moins légaux". La malandragem, c'est la bummerie, c'est l'état de malandro.

Anonyme a dit...

MALANDRAGEM
à Cassia Eller (1962-2001)

Nul n'apprend l'amour au poète
Son chant vibre des senteurs
Fraîches du baiser sanguinaire

Les gypsys savent les lignes de force
La vibration essentielle
La main

Tu n'as pas appris à aimer
Comme tu n'as pas appris à tricher

Loin des mondes du stratagème
Où amour signifie intérêt

Les hommes passent
Les chants restent

Et passent

D'autres chants les remplacent
Les mêmes
Dans des mots différents

Le poète est l'amour
C'est son seul thème
Que pourrait-il chanter d'autre

Nina louVe a dit...

Hummm... Il faut absolument que tu trouve au moins l'audio de la dame qui chante "Non, je ne regrette rien".

Ça fait deux fois que tu nous titilles avec la toune.(sourire)

Merci pour le clip Jack..

Anonyme a dit...

Très droit comme très juste, comme très sensible, gmc. C'est vrai de souligner que Cassia en est à ses derniers moments de vie. Elle quittera les spots light à la Jonis, plus jeune que la Piaf. Bien sûr que l'amour est la job des poètes, le lit toujours à refaire. C'est pourquoi sans doute qu'ils chantent parfois en sourdine la dérision. Je suis poète et je n'ai pas appris à aimer. Quelle strophe douloureuse, provocante, le coeur qui pousse, la vérité de l'enfant qui ne sait rien de la vérité, qui barbouille l'humanité avec ses mains.

Je suis subjugué par l'interprétation de Cassia de Non, je ne regrette rien, et voici que j'arrive au Québec avec tout ce tabac bienvenu autour du film français La vie en rose (on se le promet pour le we prochain). Tu penses bien, Nina, que j'ai écrémé le domaine public sans trouver. Et si je tombais sur un mp3, je suis pour l'instant incapable de déchiffrer les perches hiéroglyphiques de Superk à ce propos...

Anonyme a dit...

tapez cassia eller sur youtube et vous trouverez sa reprise de piaf.

http://www.youtube.com/watch?v=1LH5eSjrqcQ

Karo Lego a dit...

snif... on dirait que mon précédent message n'a pas collé...

je disais que j'aimais la chanson (poème) et quoi qu'elle soit brésilienne me rappelle mon séjour en Espagne. Ne parlant ni l'une, ni l'autre langue, que les effluves latins et chauds pour ressurgir et faire vibrer mon âme.

amitiés

Anonyme a dit...

Bien l'bonjour Caro aux quatre-vents. Ta visite fait plaisir. Je saisis tout à fait ta remarque. Est-ce la morsure du froid? Est-ce nos mesures à l'anglaise? Je nous trouve souvent plus timides que nature et séduits par les voix latines comme si elles étaient autres. Mais que sommes-nous donc nous-mêmes, latins du Nord? Les langues latines convergent plus qu'on ne le croit, là, aux confins de la poésie où tous nos soleils se croisent et révèlent les trésors communs, immenses. Les voix alors nous réveillent un peu, um pouco.

Anonyme a dit...

Reçu ce courriel de René :
«Malandragem ... Gros frisson ! Superbe. Sur "Non, rien de rien", grand classique, un détour de l'histoire française, celle de ma génération en tout cas : c'est cette chanson, sur le rythme lent de la Légion étrangère, que chantaient les paras en défilant après leur putsch fasciste raté qui nous avait mis au bord de la guerre civile, à la fin de la guerre d'Algérie. Amicalement»

Ce détournement de poésie et d'émotion signalé par René est d'une profonde tristesse. Les fascistes ont le don de dégoûter, de souiller la beauté du monde.

Karo Lego a dit...

et vlàn!
Bonne réponse Jack!
smack en latin!