27 septembre 2007

Un cri au bonheur



J'aime la poésie. Si ce n'était pas le cas, ce bloque n'existerait pas ou serait tout autre, comme le serait sans doute aussi une partie de ma vie depuis l'âge de 18 ans.

C'est au Cégep, en effet, par les bons soins d'Émile Roberge, mon professeur de poésie, que me sont parvenus en pleine face les poèmes de la Nuit de la poésie (théâtre Gesù, le 27 mars 1970). Ce fut pour moi la révélation que la parole pouvait transcender la parole banale, enfermée, encrassée, gênée. Mise en scène de «l'or alité» qui galope naturellement en joual, proclamation démontrant la force effrontée du langage, sa séduction déclamatoire, son pouvoir de fracasser l'indignation, de multiplier l'émotion et les lumières. Je ne me le disais pas en ces termes-là, mais j'ai clairement éprouvé une joie profonde à l'écoute des poètes d'ici. Avant cette magistrale «leçon» de poésie, je n'aurais jamais imaginé que cela fut possible.

Trop jeune ou trop loin de Montréal pour y avoir participé en chair et en os, c'est par le cinéma (O.N.F., J. C. Labrecque/ Jean-Pierre Masse) que sont venus à moi ces Gauvreau, Lalonde, Duguay, Miron, Garneau, D'or, Godin, Julien, Lévesque...

C'est réjouissant de constater que l'alliage cinéma-poésie se poursuit de temps à autre. On lancera demain, le 28 septembre, au cinéma Beaubien et au cinéma Parallèle de L'Ex-Centris, Un cri au bonheur, collectif de 11 cinéastes (dont Michel Brault) qui ont transposé à l'écran 21 poèmes sur le thème du bonheur, entre autres ceux de Danny Plourde, Claude Beausoleil, André Roy, Pierre Morency...

Ça va sans doute faire mon bonheur.

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