01 septembre 2007

Sur la piste du P'tit train du Nord




Sur le chemin des vacances au pays du curé Labelle, j'ai emprunté la piste du P'tit Train du Nord qui m'a fait passer du village de Nomininque aux sapinages bruissant de chevreuils, aux marécages vert brûlé, à l'étang bordé de chantiers de castors, m'a fait traverser une érablière serrée, plus que pentue, buvant à grands traits la lumière qui glisse vers le Lac Saguay... Salut le Grand Six Pieds!

J'avais des ailes sur mon bicycle à deux roues pour le retour facile de ces 20 kilomètres interrompus seulement pour boire l'eau de source bien froide venue de la colline.

J'ai fait ensuite un long arrêt à la gare de Nominingue, transformée en centre d'information touristique, où plusieurs artisans et artistes offraient leurs oeuvres dans l'ancienne petite salle des pas perdus.

C'est ainsi que j'ai fait la rencontre de BEAUDOIN, Sylvie, qui fait partie du collectif magenta blues, un regroupement de peintres affirmant «que la peinture issue d'une vision poétique parle sans détour».

Venue des métiers d'arts, entre autres la confection de bijoux, Sylvie a exploré au fil des ans la peinture et le dessin privilégiant le tachisme et l'expressionnisme. Mais on sent bien qu'elle aime en tout déborder du cadre.


Plusieurs de ses oeuvres en montre à la gare étaient constituées de collages très prenant faits avec des découpures de revues. Il en ressort une série de visages réinventés à partir de modèles vivant - l'artiste de Val Morin travaille actuellement sur un un projet de 40 portraits de personnages de son village.

Dès que l'on s'arrête sur ces visages-villages très coloriés, on sent d'emblée l'émotion du moment qui anime les modèles. La plupart sont non pas tristes comme je le croyais au premier abord, mais songeurs. Puis, à cause du matériau de base, il n'y a pas que la couleur et les formes. Il y a un alphabet sous-jacent, une profondeur insoupçonnée, des images sorties de leur contexte original, découpées et collées, tissées, traces d'escalier avec un bonhomme qui grimpe sur le bord d'un oeil, anneau dans une ganse accroché au col d'un chandail improvisé. C'est grouillant et vivant. Très réussi et plaisant pour un oeil analphabète comme le mien.

«L’art est pour moi une manière de m’exprimer et de rendre visible ce qui ne l’est pas nécessairement. Mes œuvres sont un monde de découvertes où, chaque jour, de nouvelles possibilités s’ouvrent à moi; je découvre certaines formes, reconnais quelques nouveaux éléments…»



Photo : jd. Sylvie tient l'original de Monsieur Tout Le Monde à qui je trouve quand même des airs de Plume. L'atelier de Sylvie est au 1706, chemin de la Gare, Val Morin.

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Allô,

Merci beaucooouuup!!!!!
Quel beau témoignage, ça me fera plaisir de t'inviter à un de ses spectacles (à Michel) et de rejaser ensemble... encore une fois un gros Merci

Sylvie

Anonyme a dit...

Sur le chemin des vacances au pays du curé Labelle, j'ai emprunté la piste du P'tit Train du Nord...
..et nous empruntons celle de ton regard poétique sur le monde.
Je ne me souviens plus si je t'avais parlé de"l'Usage du monde" de Nicolas Bouvier auquel tu me fais souvent pensé? [Ca doit être le syndrôme "francophone d'ailleurs" puisqu'il était suisse :-))]

Jack a dit...

Nicolas Bouvier, voyageur-poète libre que j'ai cité quelquefois peut-être mais trop peu lu à ce jour. Ta gentillesse, Rimailleur, m'y fait repenser.