La mine d'argent et d'étain de la ville bolivienne de Potosi est littéralement considérée comme le point d'encrage ou «d'engraissement» du capitalisme européen.
Ma fille Sarah et son ami Philippe ont passé par là lors d'un séjour l'automne dernier.
«Salut Papa,
voici les photos que tu m'as demandées. Pendant que les Espagnols faisaient la fête, jusqu'à huit millions d'indiens mouraient dans la mine. On raconte qu'ils pouvaient rester plusieurs mois sans en sortir... Aujourd'hui, les différentes sections sont divisées en coop. Les mineurs mâchent de la coca pour pouvoir travailler plus longtemps. Ça coupe la faim. Pendant une certaine période, les prix des métaux ont chuté sur le marché international et plusieurs se sont dirigés vers la vallée pour cultiver la terre (...) Lors de notre passage, les prix avaient repris le dessus (...) La montagne du nom de Cerro Rico est classée patrimoine mondial par l'Unesco. Il resterait encore beaucoup de minerai. On prétend même qu' il faudrait raser la montagne pour exploiter la mine au maximum. Voilà ce que je me rappelle...»
Malgré l'organisation en coopérative, les conditions de travail restent moyenâgeuses.
Photos : Sarah / Philippe
Autre témoignage : «Potosi. Le choc et la consternation. Ville de la honte pour l'Europe pour y avoir pillé la Bolivie de ses richesses minières (argent pur!) et pour n'y avoir laissé que la désolation et les os de plusieurs millions d'esclaves et de travailleurs (...) Depuis 1545, ce sont plus de 30.000 tonnes d'argent qui furent extraites du Cerro Rico (montagne qui domine Potosi), et directement envoyées vers l'Europe. Au début, le minerai était si riche qu'il n'avait pas besoin d’être traité. Les espagnols développèrent a grande échelle la culture de coca pour "nourrir" et "encourager" leur main d'oeuvre. Au 17ème siècle, Potosi était la plus grande ville d’Amérique et d'Europe (...)»
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