29 août 2008

Primeur


« Pourquoi niaiser devant ce beau parterre »
- Louise Forestier










Voilà. Depuis une semaine, c'était la vue de l'oiseau de nuit mur à mur, imbibée d’expresso, une St-Ambroise par-ci, par-là. J'ai mangé une contravention par la tête ayant omis de changer de côté.
Quel quadrille! Le chien, patient, attaché (à moi) ronfle de travers. On se promène quand on se promène. N'appelez pas la SPA. Je lui ai tout de même administré son traitement antipuce. J'ai des ampoules d'Antidote aux yeux. Mais c'est fini! J'enverrai mon manuscrit comme prévu lundi. S'il n'y a pas de bâtons cachés dans les sacs à surprises de madame la vie, mes Poèmes cannibales devraient paraître en bleu blanc rouge vers le 5 octobre. Oui.

Je ne sais plus rien à part cela.

Surtout pas si c'est bon.

En primeur, aux couleurs de l'été pâlissant,
en voici un petit remis à neuf, quatre vitesses au plancher.

Part ça, j'ai hâte d'aller sur mes bloques préférés juste pour respirer les mots des autres. J'ai hâte de prendre un drambuies à la terrasse de l'hôtel Belley, de marcher dans les rues de La Havane, de m'asseoir à la belle étoile à Béthanie.


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CHEVAL À CLEF
Malgré les trous d’eau dans les poumons
La rouille dans la voix des essieux
Le silence à traire,
La joie de se savoir tiré
Par une récolte plus haute que soi
Exige que l’on puisse tenir
Son sujet herbu par la bride
Avec au moins quelques traits d’ermite
Bien placés sur la croupe vivante
Comme un fer qui s’enlace
Autour du piquet de bois
À petites lampées, puisées au fond des fossés,
À l’ombre du maquis des fourmis millénaires,
Le soleil galopant se chargera de la rosée du matin
Faisant bruire, main dans la main
Promesses et jeunesse échevelée,
Ces brouillons de passage aux allures de l’été
Qui ondulent dans la prairie luisante de fleurs de moutarde,
Encerclés de faim de cannibales
En attendant que se décharge la grande faulx évidente,
Et que s’ensuivent en zigzags
Le chant des cigales, le feu des grillons
L’adieu dans les mots mordorés.

Photo : jd



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