« Les trompettes de la mort,
c'est aussi une sorte de fleur,
qui sent très très bon,
surtout le soir,
vers 18:45... »
Dans la jardinerie échevelée de la fin de l'après-midi, c'est dimanche et l'effeuilleuse des saisons, je le sens par le sol, va bientôt enlever tout le haut avant que la lune rousse ne couve ses chats d'ombre par les nuits trop froides, impénétrables. On le sait bien. Cela se passe comme ça. Engrangeons!
À nouveau, la vive nudité, blanche cérémonie de capuches à n'en plus finir, exhibera entre les craques du jour la pureté même de ce pays. Je laisse pourtant la terre manger encore un peu les racines de l'espérance; je laisse plantées ici et là carottes et patates; j'oublie à dessein quelques oignons, tout ce qui pourrait bien traverser de l'autre côté, encaisser le gel jusqu'au delà du réel et toujours venir me surprendre dans mon oubli des vivants.
Cette année, j'oublierai la pluie qui fait pourrir avant de naître.
« On aime ça naître », me dit Dunn.
Je m'assieds devant ce peu sur ce banc de Job, humblement. Je tiens le manche de la pelle. Celui de la masse. Je sais qu'on jour je ne viendrai plus revirer en solitaire mer et monde dans mon jardin qui n'a rien de communautaire. Et je m'ennuie par avance de l'esprit que j'ai en ce moment. L'été, ayant glouglouté tout l'été, s'efface. Mon Dieu!
Mais ce n'est pas tout à fait juste puisque ça rôde et rôdera comme toujours entre les branches, derrière les buissons des revenants! L'été est un déhanchement.
À présent, je m'éloigne dans les champs environnant. Je suis dans le pie blanc en vacances des Ayrshire qui paissent en silence au milieu des chardons débraillés.
Photos : jd, Béthanie, 21/09/08.
À nouveau, la vive nudité, blanche cérémonie de capuches à n'en plus finir, exhibera entre les craques du jour la pureté même de ce pays. Je laisse pourtant la terre manger encore un peu les racines de l'espérance; je laisse plantées ici et là carottes et patates; j'oublie à dessein quelques oignons, tout ce qui pourrait bien traverser de l'autre côté, encaisser le gel jusqu'au delà du réel et toujours venir me surprendre dans mon oubli des vivants.
Cette année, j'oublierai la pluie qui fait pourrir avant de naître.
« On aime ça naître », me dit Dunn.
Je m'assieds devant ce peu sur ce banc de Job, humblement. Je tiens le manche de la pelle. Celui de la masse. Je sais qu'on jour je ne viendrai plus revirer en solitaire mer et monde dans mon jardin qui n'a rien de communautaire. Et je m'ennuie par avance de l'esprit que j'ai en ce moment. L'été, ayant glouglouté tout l'été, s'efface. Mon Dieu!
Mais ce n'est pas tout à fait juste puisque ça rôde et rôdera comme toujours entre les branches, derrière les buissons des revenants! L'été est un déhanchement.
À présent, je m'éloigne dans les champs environnant. Je suis dans le pie blanc en vacances des Ayrshire qui paissent en silence au milieu des chardons débraillés.
3 commentaires:
wow. j'entends presque notre ami julien gracq entre les cris des roseaux et les toussotements des huards entre deux cumulus nimbus, entre deux cuisses de silence.
Merci Leroy. C'est pas rien du gracq! C'est surtout très précis, jamais pédant, une connaissance inouïe du pays en landes profondes qui habite l'homme au surfrancisme. Quand le lis Julien, très lentement comme quand on marche sur un chemin de gravelle, les dallages sonores de mon cloître privés d'encre s'exposent au vent et c'est toute la peau du silence qui se contredit intimement, en lambeaux qui aboient. Je ne saurais dire, alors, où passe le grand arroi de cumulus. L'idée étant qu'on se fait petit chien.
Eh ! j'y étais, une fois, cet été. Mais pâs toi. C'est zut qu'on se soit ratés de quinze mini minutes.
je t'envoie les photos que j'y avais pris, celles du cimetière, celle de ta grange.
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