21 novembre 2008

Les absents n'ont pas toujours tort!

Cette Lettre au Devoir est publiée dans l'édition d'aujourd'hui.
(J'aurais pu me forcer pour écrire mieux!)

Du haut de leurs belles plumes subjectives, certains analystes de la scène politique ont argué que seuls les élus avaient le droit de participer au débat des chefs! C'est un argument soi-disant légaliste qui ne tient pas debout dès que nous prenons en compte le contexte électoral québécois, assez tordu et pas représentatif de l'expression populaire. Tous les démocrates de ce pays, depuis au moins René Lévesque, l'affirment avec force depuis des lunes!

Or, quand vient le temps de réformer le mode de scrutin, on se traîne les pieds depuis 30 ans pour des motifs purement électoralistes, chez les libéraux comme chez les péquistes. Mais voici que les élus sortants, à l'exception semble-t-il de Mario Dumont, qui s'est dit ouvert à cela, ferment la porte, en petit-bourgeois jaloux de «leur» tribune publique. Ils disent non au dialogue réel avec tous les acteurs politiques pertinents, en l'occurrence Québec solidaire et le Parti vert.

Ces deux formations ont recueilli au moins 3 % des votes en 2007, ce qui, selon la loi électorale, leur donne le droit au même temps d'antenne que les autres partis.

Les diffuseurs, quant à eux, semblent en retard d'une saison s'il est vrai qu'ils refusent à leur tour ce qui émerge au Québec sur le plan des idées politiques sous le fallacieux prétexte que ce n'est pas «d'intérêt public». L'intérêt du public et la vitalité de la démocratie exigent au contraire qu'on puisse voir et entendre tous les acteurs politiques, pas seulement les riches et les puissants.

Le refus d'inviter M. Rainville et Françoise David au débat de la semaine prochaine est pour le moins désolant et tristement anachronique en regard du Québec réel.

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Cf. blogue de Michel C. Auger
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2 commentaires:

Anonyme a dit...

Tu as peut-être raison, mais pourquoi ajouter ces deux tiers partis et pas tous les autres, et les indépendants. Pourquoi ces cinq-là et pas les autres ?
Ce ne serait pas plus juste. Au moins, avec la formule actuelle, c'est clair et précis: ce sont les chefs des partis qui ont des élus.
Et pourquoi ne pas inviter André Arthur (il a au moins le mérite d'être élu, lui).
On est jamais objectif quand il s'agit de politique, on voit toujours les choses selon un certain angle. Par exemple, en voulant ajouter les verts et Solidaire tu oublies les autres petits partis dont certains sont nettement plus vieux que tes deux favoris !

Christian Roy, aka Leroy a dit...

Le problème est celui-ci:

"L’article 423 prévoit que les télédiffuseurs doivent «offrir un tel service de façon équitable aux partis représentés à l’Assemblée nationale et aux partis qui ont recueilli au moins 3% des votes valides aux dernières élections générales».

Les débats télévisés étant du temps d’antenne gratuit, le Directeur général des élections refuse d’intervenir dans l’organisation du débat et s’en remet au consortium des télédiffuseurs. Les chaînes n’invitent donc que les chefs des partis représentés à l’Assemblée nationale."

http://www.vigile.net/Qui-doit-participer-au-debat-des

Et si on se retrouvait avec 12 partis dans un débat, ça n'aurait pas plus de sens.

Mais qu'à cela ne tienne, ça ne m'empêchera pas de voter pour le parti de mon choix.

Le "débat" comme on se plaît à l'appeler n'en est pas un. Je n'ai jamais vu de "débat" des chefs, juste des politiciens qui se garrochent des "t'as pas fait ci et t'as pas fait ça".

Sérieux, que QS et les Verts y participent ou non ne changera rien à ma vie, même si je vais sûrement voter pour un de ces deux partis.

Cette campagne, d'ailleurs, n'est d'aucun intérêt: blanc bonnet bonnet blanc ou blanc bonnet blanc, lequel vous préférez?

La question du débat est un faux débat. La journée que le monde aura assez de guts pour voter pour le parti qui le représente le plus, peut-être que plus de monde votera Solidaire ou Verts.

Ce n'est pas le débat des chefs qui va précipiter les gens aux urnes.

Il y a une plateforme, complètement sous-utilisée, qui s'appelle le Web. Les partis exclus du débat pourrait s'en servir intelligemment. QS le fait bien sur Twitter; les Verts sont complètement absents.

C'est une élection à l'image des Québécois: dans l'immobilisme.