26 janvier 2009

Brassée de bois


On est tout seul au monde,
Chacun dedans son corps,
Ensemble, chacun son bord.

- Félix Leclerc, Litanies du petit homme

Ce qui nous ramène à cette semelle orale qui nous précède et qui nous suit avec le moindre des mots... Pour avoir si souvent dormi avec...



« Je me creuse à tâtons en chemin d'espérance. L'essentiel est si peu, un tout petit jardin, une fenêtre ouverte, un peu d'eau pour la soif, trois fois rien de silence pour y poser des gammes. Que cherchent-ils les hommes dans ces longs corridors ? (...) Je m'adosse à la moindre lumière, la plus faible surtout, celle de l'aube où la rosée triomphe, la petite flamme de nuit qui rameute les ombres, une lueur de lune qui coule sur le seuil et s'infiltre dans l'âme. L'essentiel est partout, dans le a de l'amour, le y d'un scrabble, un bégaiement de voix, une larme de joie (...). Au même instant, nous sommes des milliers à tenir un crayon, à gribouiller des pages. Chacun dans la chorale apporte ses couleurs, ses mots, sa flûte, son tambour. La même lumière nous rapproche. Même éloigné dans le bois, tenant tête à l'hiver, je n'écris jamais seul. »
- Jean-Marc La Frenière, Le moindre des maux

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