10 janvier 2009

Hôtel Ambos Mundo

Cuba se love. Je trinque. Avec du rhum à la menthe. À l'Hôtel Ambos Munbo, Habvana.

« Peu m'importe les grands problèmes, mon amour, si toi tu
m'aimes. »





Yoani
se demande quelle révolution peut bien perdurer pendant 50 ans? Pour leur part, avec des yeux d'ici, mes amis NéoRhino vont célébrer et ils font bien. I love Cuba. Je lui souhaite le plus grand bien. Oui, il fallait bien que les jeunes barbus du temps renversent Batista et tout le régime de mafiosos états-uniens qui se remplissaient les poches avec les mains tachées de sang. Mais je ne crois pas entièrement au Cuba rose bonbon qu'on nous décrit aujourd'hui dans les autobus qui transportent les voyageurs à leur hôtel.

Une sacro-sainte révolution menée quelque part en pyjamas. Restrictions. Constipation. Sacrifices. Les ouvertures démocratiques promises en 1998 sont maigrichonnes. Myopie en regard de la conjoncture actuelle avec le voisin, les États-Unis d'Obama, d'où Cuba importe massivement ses denrées alimentaires (Raoul Castro est prêt à rencontrer Obama, mais il n'est pas pressé). Pertes incommensurables des artistes et des intellectuels par pure bêtise politique. Interdiction délibérée de toute association en dehors des cadres officiels. Cela laisse des marques.

Bien sûr, Cuba n'est pas la Corée du Nord. Et évidemment, il est à mille ans de distance de son voisin immédiat, Haïti. Mais est-ce qu'on peut aimer Cuba sans condition, comme on aime ses amis, mais sans tomber non plus dans l'idéologie gaga?

Les jeunes cubains d'aujourd'hui, nés après la révolution, les quelques-uns que j'ai rencontrés en septembre 2008, tiennent généralement aux acquis importants de leur société tels que l'éducation et la santé. Mais ils vous diront en termes prudents que les revenus qu'ils tirent de leur travail ne suffisent jamais à joindre les deux bouts. Survie et débrouille continuelle. À cause du blocus, certes. Mais cela n'explique pas tout. Sur la question économique, on lira avec intérêt le bilan que traçait déjà il y a dix ans Olivier Languepin dans Cuba ; La faillite d'une utopie, Gallimard, 1999. (Voir aussi son bilan en matière alimentaire en ce 50e, pas très habile cependant à cause du fond de son argumentation basée sur la situation économique sous Batista, dans Libération du 8/01/09).

Cuba se love et Ermest Hemingway, tatoué Havane, se manifeste. Dans Le Magazine Littéraire on peut lire :

« Jusqu’ici, il était impossible d’accéder aux milliers de documents, lettres, photographies et ouvrages laissés par Hemingway durant les 21 ans qu’il demeura à Cuba. Ces archives viennent d’être enfin ouvertes à la consultation. Selon la conservatrice du musée Ernest Hemingway, Ada Rosa Alfonso Rosales, ces éléments '' jettent une lumière nouvelle sur cette période très importante et mal connue par ses biographes ''. Parmi ceux-ci, 2000 romans qu’Hemingway aurait copieusement annotés. »

photo :http://www.arte.tv/fr/art-musique/Ernest-Hemingway/Album-Photo/1090830.html


Influencé par Mike Gurrie, il fut un temps où j'ai beaucoup lu Hemingway.


Je double trinque à la révolution et à la pêche et au Vieil homme et à la mer, au cha cha cha et à la liberté d'ex-pression.






Vidéo : jd, Hôtel Ambos Mundo, sept. 2008.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

La table de travail en plein contre la porte, voulait pas ce faire déranger, l'espèce d'Ernest pendant ses corridas.

jd