11 avril 2009

Willie Nelson à Montréal

Donc, 0n the road again!

Comme je l'écrivais plus tôt à Louise, le beau Willie, hier soir à la PDA, c'était dans le très bien. De la belle ouvrage. La salle Wilfrid-Pelletier pépée, excitée même, et les grands-pères sur la scène avaient simplement l'allure des vieux routiers : Willie aura 76 à la fin du mois et son complice en première partie, Ray Price, habit, cravate, impeccable, un seul trou de mémoire où il dira en s'excusant : « Vous savez, je viens d'avoir 83 ans! » Il était flanqué d'au moins 10 musiciens, dont quatre violons. Nous sommes dans le country Cadillac, quasi cinématographique.

C'est une autre génération de bêtes de scène. Je voyais à mes côtés mon ami Françoys, jeune trentaine, s'enthousiasmer comme un enfant. Je me dis que c'est très beau que les sensibilités puissent circuler, comme ça, de plus vieux à plus jeune. D'ailleurs, notre petite bande était on ne peut plus en filiation : les paternels de Ben et Whiskey nous accompagnèrent tout du long du St-Élisabeth au Montreal Pool Room, et jusqu'aux tapis grandiloquents de la PDA, alors que Labarre et moi pouvions servir de père à Françoys...

Willie sur scène, c'est plus minimaliste, un tantinet gitan dans ses solos qu'il assure seul à la guitare (sèche). Sa sœur au piano : de toute beauté. Un harmoniciste discret (j'aurais souhaité qu'il s'énerve un peu) est intégré à l'orchestre. C'est rare ça. Bref, c'est précis, lumineux, fraternel, c'est l'étoile du Texas.

Pour achever le plat, Willie a fait ma toune : Blue eyes crying in the rain...

Les histoires des chansons country ne sont guères plus rougeaudes, comme disait ma mère, que les plaintes saignantes du blues. Mais la simplicité du propos bon enfant, les quatre temps du cheval qui avance, infatigable, les valses, les beaux grands slows, quelques boggies de saloon aux portes battantes, toujours un train en quelque part, le soleil après la pluie… On en sort de bonne humeur malgré tous ces amours impossibles et le mal de dents qui vient avec.

«C’est la grosseur du tas des écrasés du cœur qui va nous sauver. »
- Réjean Ducharme

À noter : Rue Frontenac publie un très bon « papier » sur le show sous la plume, minuit passé, de Philippe Rezzonico.


4 commentaires:

Françoys a dit...

Une maudite belle soirée... sur toute la ligne.

Jack a dit...

Yes sir! Ma seule déception est ne ne pas avoir vu passer Mara quand elle vous a croisé. Belle comme un cœur, hein? La pochette de son dernier CD en dit un bout là-dessus. A+.

Christian Roy, aka Leroy a dit...

on a été scié lorsqu'on a entendu la dernière de Mara, ma blonde et moi; son chum (réalisateur et arrangeur) a vraiment de l'effet sur elle; je la préfère transformée ;-)

Jack a dit...

Mara, elle a beaucoup de métier et respire le bonheur.