17 janvier 2010

Michel Chartrand : vivre ensemble!

« Bonjour Sire, c'est moi, le loup
M'voyez-vous, m'entendez-vous ?
Suis venu à travers bois
Vous saluer, comme ils se doit »
- Félix Leclerc


J'avais prévu écrire un petit mot pour l'anniversaire de Michel Chartrand. Mais je me suis gouré dans le quantième croyant que c'était le 18 janvier alors qu'il est né un 20 décembre, en 1916!

Tant pis pour le mois de retard! Je transmets quand même mes pensées fraternelles au pied de ce grand chêne que j'admire et qui a poussé à l'orée des vergers de ce pays du côté de l'essentiel, avec la nette et juste conscience que se sont toujours les plus petits, les paumés, les travailleurs, les trois «A» (artisans, artistes, agriculteurs), et les femmes surtout, qui par leur travail, leurs luttes et leur courage permettent à tous les autres de la société, y compris les « big wheels », d'avancer dans la vie.

Les créateurs de richesse, ce ne sont pas les big shot, c'est d'abord le peuple!

Il y a quelques années de cela, lors d'une soirée bénéfice pour l'Aut'journal au Medley, Michel Chartrand, grand amateur de poésie, avait émaillé son discours en faveur d'une presse libre avec de longs extraits récités par cœur de la chanson de Gilles Vigneault, Une branche à ma fenêtre :

« Jamais les fleurs du temps d'aimer
N'ont poussé dans un cœur fermé
La nuit, le jour
L'été, l'hiver
Il faut dormir le cœur ouvert »

Dans Les dires d'un homme de parole , à l'entrée Parole, page 301, on peut lire :

« Commençons par libérer la parole... au nom de la justice ? Mon père a travaillé durant 44 ans pour le gouvernement, sans pouvoir parler publiquement. Moi, j'ai décidé de parler. Et quand je parle aux travailleuses et aux travailleurs, je leur expose des problèmes qu'ils connaissent déjà. Et si je le fais, c'est pour qu'ils se rendent compte qu'ils ont raison de penser que ça va de travers, que ça n'a plus de maudit bon sens, et surtout, que ça pourrait être autrement. Souvent ils me disent : « Ah, si tout le monde comprenait ! » Et je leur réponds que tout le monde comprend; si nous nous donnions seulement la peine de nous mettre ensemble et de nous organiser politiquement. »




L'extrait de l'interview qui suit date de 2003. On y retrouve le coeur de la pensée politique du syndicaliste : apprendre à vivre ensemble fraternellement. Ce qui exige un engagement et une indépendance politique.



En complément, j'aime bien relire la lettre ouverte de Victor Lévy Beaulieu à l'occasion du 90e anniversaire de Michel Chartrand qui fut publiée notamment au Devoir le 19 janvier 2007, d'où, entre autres, ma méprise quant à la date de naissance du « bouillant ».

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