Je t'avertis, j'ai un grain de beauté sur le côté de mon arcade à soucis et c'est là qu'habituellement m'accoste en premier le printemps en proie rentrée à la déflagration entre ses pattes d'instinct de débâcles qui alignent en coulisse les signes d'insectes graissant à nouveau cisailles et crisseux, puis il m'apostrophe de loin ce frais chié d'horloger lorsque je vais chercher le courrier, il me postillonne des crachins de coulées vives, des traces de sucre dans le désir aux ailes de fou, il ne pense qu'à donner la fièvre dans le repeuplement au plus sacrant de la cime des arbres! Tout cela est prévu comme du papier à musique dans les glouglous des ruisseaux à jeun depuis quatre mois, mais c'est encore sombre et sale et timide par endroits, on oublie que l'univers est passager et que la truite est complexe dans son ombre, et alors, il faut d'abord tendre le plaisir qu'on imagine dans les petits fruits et le vent doux, la sève qui siffle entre tes lèvres vient en effet du dedans de la fabrique des jours et des nuits où les enfants malins sautillent comme des lièvres au-dessus du feu du monde, et c'est ici que je te surprendrai, mon amie, dans la veine du petit voy que je suis, entre les craques du métier à tisser des poulains échevelés, je t'avertis, je vais casser la glace, j'arriverai sur le plancher de danse avec la dernière portée de minous.
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