19 avril 2010

Si oui le printemps qu'il fougère dans les bois!


« Rappelle-toi,
Le chant du tonnerre
Lorsque frappe le printemps »
- Louis-Karl Picard-Sioui

« On vit rien qu'au printemps, l'printemps dure pas longtemps »
- Paul Piché



Parfois, je voudrais être un brin si oui,
et alors je panacherais le nez au vent, indépendant,
ou bien je me terrerais une journée ou deux
pour entendre
respirer le sol
et ton coeur

Pour connaître davantage le bois animé

Ce qui dégouline sous les armures gelées

En savoir plus sur le cèdre et la gomme de sapin

Savoir d'où est-ce que ça vient la sauge sauvage, le goût d'aimer

Le corps

La nature

Le mélange avec l'esprit

Le vert impossible qui retentit dans nos bols de charades

Le rock'roll du petit veau qui jaillit au printemps

Le mot qui rue, qui sonne le fun, qui murmure.


Un jour, dans le cadre de ma job, j'ai eu une brève conversation avec Konrad Sioui. Il m'avait laissé son numéro de téléphone. En lui parlant «normalement » comme font les messieurs en marge d'un colloque, j'avais en tête une pépinière d'émotions, des échos de cap de roches d'une interview qu'il donna jadis et où il fut question de promenade en forêt, au printemps, avec les enfants, pour y cueillir les nouvelles herbes.

C'était un dimanche qui se détache. Dans ce pays de boucane.

Il y a longtemps qu'on fait de la politique!

J'avais en tête les propos que sa mère déversa un jour à la radio en parlant de philosophie.

La philosophie n'est pas là où l'on pense. Mais à cela, il faut penser prudemment.

Voici le peu que je sais. Après l'eau des érables qui réconcilie le dedans, viennent les cadeaux téméraires enfouis sous les tapis de feuilles millénaires qu'on dit mortes, mais c'est faux! Viennent les échappées camouflées en rabougris dans les fossés... Viennent les échappatoires, les échauffourées, viennent les coupures épistémologiques!

Ma fille a reçu hier de sa mère une botte d'ail des bois et des crosses de violon.

Le printemps éphémère n'est pas un symbole ni un prisonnier en transition.

Il grouille de vie dans nos bouches. Essentiellement littérateur.

D'ici trois semaines, un mois,
il va y avoir de la gouache qui délibère et des cymbales
dans les nids et dans le ciel.

Rappelle-toi les pommiers en fleurs au huit de mai.

Rappelle-toi ceux qui sont vieux comme la terre.


Photo : Jacques Desmarais

6 commentaires:

gaétan a dit...

Chacun son printemps. Par chez-vous l'eau d'érable et les crosses de fougère, ici l'odeur de varech charrié par le vent qui vient maintenant du sud et les étals de la boucherie du coin avec ses crevettes et son crabe frais, pêchés dans les alentours.

Jack a dit...

Par chez vous, c'est la mer du printemps et ses teintures d'iode.

Note : j'ignore pourquoi Blogger fait des blagues ce matin! Ton commentaire est bien ajouté, mais le compteur reste à zéro. Trop influencé par le CH? Manque d'huile? Aurons-nous désormais des commentaires sous zéro?

Christian Roy, aka Leroy a dit...

oublions le CH et contentons-nous du printemps, car devant Goliath, David ne peut pas toujours faire grand-chose.

j'ai eu envie de te slamer mais l'alcool coule trop à flot...

a+ frère de vers

Jack a dit...

Le compte est complet à présent. Aussi, en me promenant dans les sous-bois de La Frenière, j'ai vu qu'il avait reflambé ce texte. Ça me touche venant d'un écrivain si vivant, si présent, hanté par le feu.

http://lafreniere.over-blog.net/categorie-390232.html

gaétan a dit...

À titre informatif...j'ai eu le même problème avec le compteur de commentaires la semaine dernière.

Jack a dit...

A ++ frère de vers.