Photo Jacques Desmarais. Rencontre à Avignon, juillet 2009. Marie-France, René, Annette, Jean-Paul. Je présidais ce dîner!
Braves gens comptez vos sous
Dormez sagement chez vous
Il revient le temps des fous
Volontaires
Qui choisissent pour passer
Cette existence insensée
La poubelle et les fossés
Au grand air
Par le soleil et la pluie
Par le jour et par la suie
Par le silence et le bruit
Tôt ou tard
Les vieillards et les enfants
S’en iront le nez au vent
Traînant leurs pieds et traînant
Leur guitare
Il revient le temps perdu
Où rien de rien n’aura plus
La nécessité qu’il eut
Dans les livres
Il nous faut de tout si peu
Que soit le ciel noir ou bleu
On meurt mal mais sait-on mieux
Comment vivre
Sans doute ai-je mes raisons
De fuir la nuit des maisons
Sans pourtant aux horizons
Vraiment croire
Ici nul ne sait de moi
Mon amant mon Dieu ma loi
On me prend comme on me voit
Sans me voir
Aragon, Les Adieux et autres poèmes, Messidor, 1982
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Supplément critique : est-ce ainsi que les hommes vivent?
J'ai écrit cette semaine à Jean-Paul Damagio à propos du débat actuel en France sur le cinquantième anniversaire de la mort de Louis-Ferdinand Céline. J'ai cité en référence l'ouvrage de Jean-François Nadeau sur le chef fasciste Adrien Arcand dans lequel se trouve une photo de Céline avec Arcand lors d'un voyage qu'il fit à Montréal en 1938. Voir Vincent Larouche, Rue Frontenac, Jean-François Nadeau déterre les secrets des fascistes québécois,31/03/2010.
Jean-Paul : « (...) Céline était un antisémite et un grand écrivain comme Aragon était un stalinien et un grand écrivain. Je viens d'achever le livre de Padura (...) et franchement, on peut se dire qu'Aragon a bien caché la réalité. » «(...) Après Padura je ne vais pas travailler de la même façon ».
Leonardo Patura,L'homme qui aimait les chiens, Métailier.
Par ailleurs, dans un commentaire antérieur, René Merle écrit ceci à propos de sa lecture d'Aragon qui habita un temps la même ville que lui :
« Pour moi, ce qui compte avant tout (j’enfonce des portes béantes), c’est l’œuvre, toujours à découvrir et à reprendre, dans l’éclairage certes fascinant des biographies. Et avant même la découverte totale de l’œuvre, et dans son cheminement, des éclairages qui m’ont en quelque sorte appris à lire.
Par exemple :
Avez-vous lu Victor Hugo ? Éditeurs français réunis, 1952
Hugo, poète réaliste, Éditions sociales, 1952
La lumière de Stendhal, Denoël, 1954
Et pour la bonne bouche, dois-je dire que mon engagement occitaniste date de la lecture de la préface d’Aragon à l’Anthologie de la poésie occitane, d’Andrée-Paule Lafont, Éditeurs français réunis, 1962.
Ce qui ne m’empêche pas de revenir, ultérieurement, sur mon exaspération devant son soutien à Tel Quel et à Sollers, et les lettres restées sans réponses à La Nouvelle Critique et aux Lettres françaises, lors de la présentation de la réalité soviétique, dans l’écartèlement vision Aragon et vision direction du PCF, etc. etc... »
1 commentaire:
hélas, le blogue de René est discontinué depuis mai 2011.
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