13 février 2011

Charbon épars


Je n'ai pas rêvé : j'ai vu de mes yeux lu dans mon rêve la nuit passée un long texte sur deux pages et plusieurs colonnes, ardu à déchiffrer, très enraciné, de facture joual, très langue maternelle, c'était près de la mère en effet, avec de l'espace ou du silence entre les mots et les lettres comme on en trouve parfois en poésie publiée, avec entre autres ce mot détaché, espacé — il me semble que c'est ça, je n'en suis pas absolument certain, c'est la mémoire qui m'en restait au réveil... 
é p a n c h e m e n t

Ce que j'en dis à présent : il me semble que c'était du charbon de l'enfance, du joyeux, des bâtonnets amusant dans les lettres. Rien de grave. J'ai lu. Puis j'ai abandonné ma lecture chemin faisant.

Dans mon rêve j'ai souhaité pouvoir écrire comme cela. Au réveil, j'aurais donné cher pour me souvenir de tous les mots disparaissant en buée dans le rétroviseur du travail de la nuit.

Le texte était inséré au milieu des pages d'un numéro du Reader Digest! Je le feuilletais distraitement et c'était des plus inattendu de tomber sur ces pages couvrant soudain un espace bien plus grand que le petit format coutumier du« vénérable » mensuel.

L'auteur du texte, cela est un élément clair et des plus assurés, n’était nul autre que Denise Boucher.

J'ai rencontré Denise pour vrai à deux reprises dans ma vie. La dernière fois remonte à janvier 2010 lors d'une soirée pour Haïti. Elle ne me reconnaîtrait pas sur la rue, je le présume, mais pourrait se souvenir de nos échanges si je lui rappelais mon nom qui est l'homonyme du compagnon réel dans la vie de sa grande amie Michèle Rossignol.

Denise, photo jd.


J'ai bien lu le nom de Denise dernièrement dans le cadre d'un évènement qui m'échappe. J'ai aussi pensé à elle le temps d'un éclair lundi dernier au cinéma alors qu'on y projetait les avant-scènes du film Jerry qui par contre ne faisait nullement allusion à Qui me soignera, qui me nourrira...

En somme, j'ignore tout à fait mon rapport à Denise pour le moment présent, ce qu'elle vient faire dans mon rêve. De loin en loin, il y a un texte sur une Denise que j'estime beaucoup de Michael Thomas Gurrie. Ma belle-sœur se prénomme Denise et j'ai des raisons de penser à elle puisque mon frère est gravement malade. Je ne cherche toutefois pas à faire l'interprétation de mon rêve. Mais j'aime à l'évoquer ici pour m'en souvenir plus tard.
Je me souviens au fil du récit onirique m'être fait avec contentement la réflexion suivante : dans toute cette masse de textes défilant devant moi, voici donc que j'accorde spontanément à nouveau de l'importance, au sens de voici comment mes yeux s'accrochent à ceci qui n'est rien, un tas de feuilles, de l'illisible, de la poésie, une goutte d'eau en écho tombant dans le puits, des « étoiles qui s'accroissent dans le sommeil ».

J'ai bien rêvé.

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