01 mars 2011

Sous-cutanée : Toxique


















La beauté des personnages, qu'ils étouffent ou qu'ils sacrent, qu'ils soient bons, mais aveugles et mous, qu'ils interrompent leur pensée comme nous tous, qu'une simple brise les ressuscite dans le trop tard de l'existence, c'est de nous laisser à la fin, à chaud, au sortir du Théâtre d'Aujourd'hui, la certitude que les comédiens, glissant dessous nous, ont engagé dans la vie jouée sous nos yeux, dans nos oreilles, nos cerveaux, le collectif de l'air du temps de notre cœur...

Nadon, Guilbault, Guy, Élise, Bernard, Hélène et leur multiple entre les lignes... C'est fort!

« Il n'est pas à la beauté d'autre origine que la blessure singulière, différente pour chacun, cachée ou visible, que tout homme garde en soi. » (Jean Genet).

Mais peut-on, confortablement installé dans nos sièges, avaler l'épouvantable du monde alors qu'il est déjà si chargé de meurtres partout où les vrais hommes vivent?

L'argument de Toxique - ou l'incident dans l'autobus nous est en quelque sorte résumé par Greg Mac Arthur, l'auteur de pièce :

« Je crois que les racines de la peur, de la paranoïa et de la terreur ne résident pas dans un ailleurs lointain. Elles ne viennent pas de l'étranger. Je crois qu'elles se retrouvent plus près de chez nous, de nos foyers. »

Théâtre politique.

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