09 mai 2011

Le soleil de mûres hors pistes


Lumière d'août
Photo jd, Béthanie, 26 août 2008

Sortir la tête de sa lucarne étoilée en cambrousse, étirer le cou jusqu'au jour déclinant, sentir que l'été est une escarmouche à bout portant : combien de bouleaux jonchent le sol parmi les fougères? Sont-ils pourris? Ce pays n'a pas d'autres misères que les saisons qui zigzaguent. Bien sûr, je camoufle le mal de dents, le mal de pluie, l'ennui, le tapis de mousse sauvage du dedans de la vie inconnue. La nuit est faite pour boire le vin et lire dans son petit wagon de luxe avec les criquets et l'odeur de paille. On se croit invincible alors. Le jour est fait pour marcher. Pour se mouiller les pieds en traversant les fossés des pacages. Le jour est fait sur mesure pour ramasser du coin de l’œil les couleurs extravagantes qui s'excitent dans le bois. Pourquoi sommes-nous si aveugles et si avares? Pourquoi la philosophie et le marteau des poètes?  Et « déjà l'été goûte un soleil de mûres » (Gaston Miron, L'Homme rapaillé, La Corneille).  Ça, c'est pour rêver.


2 commentaires:

jmlafreniere a dit...

«Pourquoi sommes-nous si aveugles et si avares ?» Je te vole ces mots.

Jack a dit...

Vole, mon ami, vole...