26 juin 2011

Chasing Lydie piqué par l'aiguille de la mémoire

Photo Sylvain Legault/Jacques Desmarais, La Tulipe, nov. 2006.

À la première écoute du magnifique Chasing Lydie, le plus récent opus de Marie-Jo Thério (My Happiness y figure et me renvoie à mes six ans avec Connie Francis!), on reste suspendu haut perché dans l'air de ce continent américain, habité par nous autres, piqué par l'aiguille de la mémoire.

À chacun ses Tisserands du pouvoir. Jeune homme, mon père a travaillé à Boston. Je suis naturellement très touché par cette incursion, cette traversée à la fois triste et joyeuse, avec de la mort emmêlée à la vie si vive! Cent fois, j'ai imaginé écrire une histoire sous forme de scénario sur cette émigration de l'âme, cette coulée de vie des petits Canada qui ne se sont jamais, cela est notable, enfermés dans des ghettos. N’aurons-nous jamais effacé nos traces? Say never mind! Aurons-nous appris plusieurs langues? Supporté encore cent ans les Jack Kerouac et ma propre tante Anna Favreau travaillant le textile? Aurons-nous survécu à la vie granuleuse et douceâtre?

À travers les extraits de voix de sa tante Lydia, qui fut chanteuse en Nouvelle-Angleterre sous le nom de Lydie Lee, Marie-Jo nous transporte magistralement au-delà de nous-mêmes, accompagné, entre autres, par Bernard Falaise.

Vivement un verre de vin et mille bravos pour Marie-Jo!


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