06 septembre 2011

Chemins du bout de la langue

Reçu hier ce beau texte sensible de Jo au devant duquel j'ai envie de citer ce petit caillou bossué de Pascal Quignard qu'on trouve dans La barque silencieuse : « Les mots flottent sur le bout de la langue, où ils sont introuvables, n'y étant pas natifs. »



Sans mot

Feu en moi
Souffler l’air
Création troublante

Basculer vers l’infini
Vers l’humanité

Soleil couchant
Mais vivant

Mots silencieux
Intérieurs
Langage impossible

Comment mettre en mots
Comment passer d’un rivage à l’autre

Autre langage

Seule
Je suis seule avec mes sens

Geste à faire
Cul-de-sac du cœur
D’amour
De l’impossible

Inerte
Vider de l’autre
De mon expression

Se tenir droite
Isolée parmi les anonymes

Obligations obligent

Mais, et après... et après

Urbaine de culture
Tard le soir
Comment traverser le pont

 Soiffarde

Passionnée
Théâtre, poésies, musiques, paroles, voyages, rencontres,
Ainsi soif-t-elle

Amour

Comment voler d’une branche à l’autre

Perdue, je retrouve l’arbre
Toujours vers le haut

Vers les étoiles qui crient
Et chantent vers l’humanité
Qui s’élèvent vers nous, la terre

Démesurée
Glissante
Arpenteuse sur cette pierre grise

Arabesquale
Amourale
Plus rien n’est mielleux

Amoureuse

Plus rien n’est meilleur
Amour

Plus rien n’existe
Amour

Tous le murmurent
Tous le pensent
Tous l’espèrent

Tendre dans mes larmes
Genoux dans le sable
J’implore le spectre de vivre

De me laisser vibrer
Encore et encore

Étendre les larmes du ciel
De tous les regards rencontrés
Du passage du fil
Lié
Final
Paradoxal
Subliminal

De tous les animaux passés
Sur ce chemin de pierres humaines

Humaine
Je suis humaine

Jo

1 commentaire:

gmc a dit...

le texte sonne un peu comme celui-ci, en plus joyeux rayon ambiance:
http://youtu.be/MxLgf9fgl3o



CHOREGRAPHIE MUETTE

Pour mettre en mots
La tendresse d'un souffle
Il suffit juste
De libérer la main
Qui vogue de liane en liane
Ou qui joue à saute-moutons
Sur les nuages de coriandre

Le temps d'une caresse
A dévergonder les courbes
La sensualité de l'audace
Ose des figures de frisson
Dénudant l'intimité offerte
Au centre des ricochets
Et des arabesques de ciprine