04 juin 2012

Les massacreux de la culture


Hier, à la troisième heure de ses Chemins de travers qui faisaient une superbe incursion dans le Mexique baroque de l'art populaire et indigène, Serge Bouchard recevait à son micro Paloma Martinez, journaliste de Radio Canada international et animatrice de l'émission quotidienne Canada en las Americas. D'entrée de jeu, il lui a dit : « Je vous ferai brûler un lampion... Nous n'en dirons pas plus. » Pourquoi diable cette présentation? Les auditeurs ayant les bonnes antennes auront compris que l'animateur témoignait ainsi en sourdine à sa collègue sa sympathie, faisant référence au fait que Radio Canada Internationnal passera d'ici peu à la casserole, gracieuseté des coupes du boucher d'Ottawa. 

Puis, aujourd'hui, les cinéastes Philippe Falardeau et Paule Baillargeon, soutenus par 150 de leurs camarades du 7e art,  faisaient un point de presse pour dénoncer la fermeture prochaine de la Ciné-robothèque de l'ONF, rue St-Denis, c'est-à-dire la disparition d'un service gratuit qui permet de se faire une tête sur la production cinématographique de l'ONF, un joyau déjà égratigné et que l'on saigne à nouveau - jolie compression de 10% de son budget.  Plusieurs emplois sont menacés.

On veut  tout d'abord interpeller la ministre québécoise de la culture pour qu'elle se saisisse du dossier. Une pétition en ce sens est en cours à l'Assemblée nationale.  

Secondo, la mobilisation qui va prendre la rue vise de plus à rapatrier au Québec tous les budgets en matière de culture et de communications. Fini de niaiser avec les poques, les prunes, les coups bas à la culture d'ici! Question de survie, d'indépendance!



Photo Jacques Desmarais



CONSIDÉRANT QUE le gouvernement fédéral a récemment coupé 155 millions $ dans les institutions culturelles (Téléfilm Canada, Radio-Canada, ONF);
CONSIDÉRANT QUE ces coupures ont un impact majeur sur la production, la promotion et la diffusion du cinéma québécois, tant à la télévision qu’au grand écran, que dans les festivals;
CONSIDÉRANT QUE le cinéma québécois remporte des succès au Québec et sur la scène internationale;
CONSIDÉRANT QUE ces coupures étouffent particulièrement le milieu de la production documentaire;
CONSIDÉRANT QUE ces coupures nuisent à la diversité culturelle québécoise et réduisent la liberté d’expression des cinéastes;
CONSIDÉRANT QUE cette situation nécessite de prendre des mesures pour la corriger;
CONSIDÉRANT les limites des actions des artisans et des citoyens;
CONSIDÉRANT QUE la culture est un domaine de compétences partagées;
CONSIDÉRANT QUE ces coupures vont à l’encontre des revendications historiques relativement à la souveraineté culturelle du Québec;
C’est pourquoi les soussignés demandent, d’une part, à l’Assemblée nationale du Québec d’exiger de la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine qu’elle se saisisse de toute urgence de ce dossier afin de trouver une solution adéquate pour la survie du cinéma québécois et de ses artisans; et, d’autre part, que l’Assemblée nationale du Québec exige du gouvernement du Québec d’intervenir auprès du gouvernement fédéral afin de rapatrier au Québec, avec les budgets, tous les pouvoirs en matière de culture et de communications.


    2 commentaires:

    Anonyme a dit...

    Canada aux Amériques, je suis toujours un défenseur du pluriel contre le singulier : l'Amérique n'existe pas heureusement mais les Amériques oui.
    sans doute une trop belle émission.
    amicalement jpd

    Jack a dit...

    Oui, les Amériques avec ses lunes et ses soleils et ses tambours différentiés qui se faufilent en nous en se partageant les eaux du plaisir et de la peine. Merci de ton passage jpd.