27 mars 2013

Même pas blues (2)



Les zizagueuses, les élégantes, les élancées 
les zébresses gantées, les tigresses déjantées 
les celles en décolletés
qui bondissent dans les fleurs
avec des tignasses en feu, 
les doctoresses rousses, 
les timides, les sensibles,
les mal-aimées,
les nombrils zalaires dans la citée,
elles ne me trouveront peut-être pas beau
dans mon costume fripé de Gaspard Mousse Aqui
de petit mené bredouille gêné qui sort de l'hôpital

Les mots tout mous comme de la peluche
dans la grande gueule de la pleine lune
transpirent pour rien ce soir
sur la couche de mes désirs
de grenades en liberté
qui parfument le chemin de la mort

Je ne sais pas l'diable où errerai-je 
pour le reste de mes jours 

Je n’irai plus pêcher c'est certain
sur le pont du hasard
Je n'irai plus au bois ma mignonnette
perdre mon temps à me réchauffer le dedans
comme un écureuil écervelé qui gaspille
les rivets sonnants des casseaux 
du grand cycle ordinaire 

Je n’irai pas ma soeur mon âme
dépenser ma sueur au Casino, 
mes billes, mes roches secrètes
mes bracelets de nuit, mes tableaux
mes timbales extraordinaires
dans les dalots brûlants 
d'une langue imaginaire

À l'ombre de l'échancrure 
du dernier été ciré 
qui passera inexorablement,
je resterai bien lisse 
sage comme un champ de blé
dans le silence des globules blancs

Je prendrai tout de même en catimini 
dans le maquis de l'attente
deux trois-quatre cinq six bocks,
autant qu'il y a de graines
au chapelet du petit Arthur
et de stations de chemins de croix
dans les poèmes en berne 
d'Alphonse Piché

Évangélina, mon enfance, mon arrière Messier métisse, Béatrice, 
mes filles, mes amours, mes étrangères...

Pardonnez-moi 
d'aussi peu de vérité 
entre mes bras,
belles flammes de ma vie!

Je serai numérisé 
avec votre empreinte
et votre souffle, et vos prières,
vos baisers,
avec tout ce que je n'ai plus
dans un autre monde qui mue,
tant pis pour le rock'roll, le roffe,
le fils de bûcheron qui rêve à l'envers
de ses lointaines hantises 

On me ramassera peut-être au Quai des breux
dans le marmottage des ganglions

Je serai alors comme Job le courageux
pensant être assis bien droit
sur le tas d'égratignures magistrales,
mais avec ma portée de wawawa
et ma « gagne de lions » du fin fond 
des indépendances
de Saint-L'Enfant Jésus des Cavernes!

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Jack
je ne vous connais pas
tout de suite
je lis vos mots
écorchée
boulversée
serrée
broyée
sans dessus dessous
je suis assise
ma canne posée
scotchée

Je les reçois
comme un cri
alors que la mort rode
rassurants
nous autres quidams
prévenante
votre bonté d'AME
Je lis et relis
me demandant
si ces mots bleus
mots de feu
devant l'urgence
à dire
qu'il ne faut avoir de
cesse
à célébrer la vie
la votre unique
la Poésie.

Anonyme a dit...

Vois mes tendres bras aussi longs que le fleuve en attente de tes pas sur le chemin de pierres des cocotiers.

Jo
xxx