La Havane en 2013

Le 13 août 2013 ce sera l'anniversaire de Fidel Castro. Yé vieux. Il (se) maintient.  Le régime aussi est vieux.

Une poignée d'images ne forgent pas toute la complexité de la réalité.  Un seul trait de la culture d'un peuple, un seul rayon trempé dans le bouillonnement de la création ne dessine pas à lui seul tout le courant possible de la transformation des artistes et du public. Bien entendu. Mais il y a, à mon humble avis, quelque chose d'annonciateur et de grand dans les images en cours de production du réalisateur cubain Luis Eligio D Omni qui se lance dans un documentaire musical avec l'ambition de prendre le pouls de la capitale de Cuba.

Sur un fond musical de couleur plutôt africaine et sobre, plus près de la marche patiente qui persiste au lieu des pas de danse amusants, souvent spectaculaires et sans conséquence qui sont si typiques dans la culture populaire cubaine,  on voit par oppositions se succéder rapidement au montage des images de la vie quotidienne à La Havane.  L'ensemble de l'esquisse (la vidéo n'est qu'un « trailer » pour le moment), laisse percevoir la fatigue des gens qui en ont gros sur les épaules dans une ville abîmée, mais aussi, on devine le sifflement de la vie qui tire par en avant, l'entêtement et le courage.

C'est précisément là l'ambition du réalisateur qui souhaite ouvrir des fenêtres donnant sur différents quartiers de La Havane en prenant à témoin des chansons engagées, le tout emmêlé aux bruits et à l'agitation de la ville, à la vie des gens ayant peu de ressources, ces pauvres « étouffés par des impossibilités sociales ». À l'aide d'interviews avec des artistes porteurs d'espoir et explorant des pratiques inédites, Omni tient également à montrer la joie à côté de la pauvreté, la clarté, la renaissance en gestation qui font battre les coeurs entre les murs de cette ville magnifique et attendrissante.

  

Réalisateur : Luis Eligio D Omni