12 juin 2014

Cinq visages pour Camille Brunelle au Off-Avignon 2014


« Moi qui rêve les yeux ouverts » (Guillaume Corbeil).
« Dans cet océan de boue où sombre la pensée » (Renaud, Fatigué).

Le Théâtre Petit À Petit présentera au Off-Avignon Cinq visages pour Camille Brunelle  de Guillaume Corbeil avec notamment l'excellent Francis Ducharme.

Photo Jacques Desmarais.  Francis Ducharme, Poésie sandwichs et autres soirs qui penchent, 25 sept.2011. 

Descente dans le monde en flux du moi moi moi « liké » et liché. 

Une interview radio avec l'auteur m'avait grandement donné envie de voir la pièce l'an dernier à L'Espace go. En souhaitant qu'elle repasse à Montréal.  (Sinon, mes amis Marie-France et Jean-Paul, des habitués d'Avignon, s'y rendront peut-être?)

Au même moment que la pièce était sur les planches, Maxime Catellier a écrit sur son blogue Mes biscuits préférés Pourquoi je démissionne de Facebook. Il y décrivait son mal au coeur de la grande vanité dégoulinante et marchandisée avec un bon marteau dans les mains : 

 « C'était devenu une habitude si ancrée, si tenace. Le matin, un café en main, je parcourais le «fil d'actualités» de Facebook™ et je nourrissais mon quotidien à l'auge de cette mise en scène de la vie des autres, et de la mienne en particulier. Véritable staside la pose ironique postmoderne, ce réseau social me divertissait, m'informait, me mettait en contact avec une foule de gens avec qui je n'aurais peu ou pas de contact, et surtout me faisait prodigieusement perdre mon temps. Au fil du temps, je me suis trouvé mille et une raisons pour justifier l'utilité de ce réseau : opportunités professionnelles, nourriture journalistique grâce aux nombreux liens mis en ligne par les «amis», débats initiés par un commentaire, etc... Je justifiais ma dépendance à ce réseau comme l'alcoolique le ferait à propos de sa «dernière» bière. Bref, j'avais besoin de cette vitrine et c'est pourquoi j'y passais tout ce temps... mais à la recherche de quoi?

Certains Casanovas du mardi après-midi prétexteront que ce site est l'équivalent d'un meat market virtuel, et je leur donne entièrement raison. Rien n'est plus facile, en effet, que de pêcher à l'aveugle dans cette mare aux illusions. Viendra peut-être le jour où ils pourront carrément baiser à travers l'écran. J'ironise à peine. Il demeure qu'au train où vont les choses, la simple conversation entre deux êtres humains se croisant par hasard dans la rue risque de devenir rare comme la démission d'un pape. Il n'est pas loin le jour où le téléphone intelligent, son GPS et ses applications, il sera possible de se le faire poser directement dans le fion. Et peu à peu, ces denrées rares comme l'acuité intellectuelle, le charme composé, l'esprit, l'humour, le hasard des rencontres iront rejoindre leurs semblables dans les poubelles de l'histoire. Peu à peu, le désir, ce principe sensible qui irrigue notre soif de connaître et de communiquer, ne sera plus qu'un manque. Un manque que l'on peut facilement combler en se connectant à notre réseau social. »

1 commentaire:

Anonyme a dit...



C'est pas drôle
je n'arrive même pas à en rire
"Dieu" que tout y est juste!!

Oh !!!
soif d'une rencontre dans la brume, dans la ville ou sentier, la nuit ou petit matin, d'une multitude en cehmin
tels une évidence,chant d'alouette

Anneaux Nîmes