26 août 2014

De Desnos à Gauvreau


Je suis loin de connaître les annales, les baculs, les dessous, les détails, le mors aux dents des chicanes et des amours fous entre eux des écrivains surréalistes. J'ignore également si un Desnos rejeté a pu ou non insuffler quelques tisons aux surréalistes/ automatistes québécois, si Claude Gauvreau qui écrivait debout ne l’a jamais lu.  Toujours est-il que je suis frappé par la parenté de la fesse gauche apparente entre le langage exploréen de Gauvreau, souvent mauve et foncé, parfois fanfaron comme cuisse de grenouille émouvante au coeur des quenouilles érotiques comme dans l'extrait lumineux lu par la commis libraire (interprétée par Lise Castonguay) dans le bijou de film Triptyque, et ce petit caillou ricaneur de la main de Desnos intitulé Demi rêve :

« abougazelle élaromire     
Élaroseille a la mijelle
a la mirate a la taraise

Mirabazelle élagémi
Rosetaraise et coeurmira
Talatara miralabou

Élaseta coeurgemirol
a laubaucoeur bauzeillabel
Il est huit heure il est romil

Il est bonjour au coeur de lune
Le ciel alors lagélami
Lagélasou lagesommeil
Lagébonneil Lagésonjour. »

— Robert Desnos, Youki 1930 poésie, Desnos Oeuvres, Quarto, Gallimard, 1999, p. 660.


Puis, mégala Gauvreau :


Aucun commentaire: