19 août 2014

Entre 4h20 et 4h25, Réjean crime Ducharme


« Ce qu'il faut savoir. Ce qu'il ne faut pas savoir. Ce qu'il faut savoir, ma noire. Ce qu'il ne faut pas savoir, le soir. J'aime cela quand cela rime. J'aime à commettre des crimes. J'aime à comète des crimes.   Mettons Commode, l'empereur empoisonné et étranglé, dans un tiroir de la commode. Accommodons-nous de l'incommode. Accaparons-nous de l'Alaska. L'Alaska fait partie du Canada comme le pied du panda fait partie du panda. Panda rime avec Canada et avec Alaska. Qui est le vendu qui a vendu l'Alaska aux États-Désumis ? Si je l'attrape, je le mets dans le tiroir de la commode, avec Commode. Plus je pense au Labrador, plus il se fait tard. Dehors, il s'est mis à faire froid. Car plus le temps passe plus l'hiver est proche. Ce dernier apophtegme n'est applicable que lorsque (quand que) ce n'est pas l'hiver.  L'hiver, plus le temps passe, plus l'été est proche. Entre quatre heures et vingt et quatre heures et vingt-cinq, la grande aiguille s'étend sur la petite aiguille, dort sur la petite aiguille. Entre cinq heures et vingt-cinq et cinq heures et demie, la même chose se produit. [...] »

— Réjean Ducharme, Le nez qui voque, folio, Gallimard, 1967, pp. 31-31. 

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