31 août 2014

Tamarou!



Rapide comme un rigodon étourdi
dans la rivière Harricana
un clin d'oeil éperdu, un cri
sur le bord des roches vermoulues...

En avrillon, le bocal se vide tout ouïe
pendant que les âmes sons
frétillent de girelles 

Ô beaux têtards de grésil 
en bateaux de solitude,
jamais ne se dissout tout à fait 
le courant de l'inquiétude

Par îles touffues de la bouche  
sortent les canulars de plume
sauvages et turquoise,
le calumage des vieux sillons noirs
piqués de tendres vers rimes   

En amont de la débâcle des os,
j'ouaouanicherai sans boussole
vers le lit perlé de tes gadelles rouges 
dans le fouillis des paysages d'été
de tes tresses de squaw dans la lune

Je saumonnerai sur la montagne toute la nuit 
en ramant les 33 tours
en pêcheur d'étoiles, d'océans profonds,
en amant sur tes glaces d'hiver
avec des nageoires de vent
dessinées à la craie
sur l'ardoise du printemps

Je viendrai tard en automne comme un bar rayé
avec ma pile de disques chavirée 
dans les fougères de ton regard

Je débarquerai dans ton coeur  
comme un banc de poissons en péril.


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