Au coeur de son parcours en littérature se trouve le souci constant de la transmission de la culture qui se nourrit notamment d'une attention rigoureuse, fidèle et sensible à la constellation des oeuvres. Ainsi, en regard de son travail de critique littéraire, déjà Jean Royer définissait sa manière (lors du discours d'acceptation à l'Académie canadienne-française en 1991) comme étant une « critique d'accompagnement ». Pour le pédagogue et l'amoureux qui a conscience de ne pas être seul sur son île et qui a publié de nombreux entretiens avec les écrivains d'ici et d'ailleurs, il convient avant tout de « présenter avant de juger ».
Cette ouverture et cette humilité travaillante me semblent animées d'un sentiment qui touche à l'essentiel, qui saisit à sa racine ce que Michaël La Chance disait un jour à ses étudiants (je crois que c'est de lui que je tiens cette formule) : derrière les livres, il y a des hommes et des femmes.
« J'endosse l'engagement de Georges Perros, exprimait alors Jean Royer, à savoir que “je ne dirai jamais de mal de la littérature. Aimer lire est une passion, un espoir de vivre davantage, autrement, mais davantage que prévu”. Si la littérature, ajoutait-il, est une affaire d'amour et de révolte, de rupture et de continuité, de savoir et de questionnement, la critique de son côté, peut être, elle aussi, un acte d'amour, puisqu'elle rompt un silence et crée des liens. » (Côtoyer les écrivains vivants, se réconforter auprès des classiques, Le Devoir, 31/05/1991).
Photo Jacques Desmarais. |
Aucun commentaire:
Publier un commentaire