Je suis un admirateur de Normand Baillargeon, anarcho-syndicaliste, depuis ses années de chroniqueur au journal Le Devoir (on retrouve quelques textes au fil des ans dans les archives numériques du journal). Je l'ai un peu moins suivi sur le blogue de Voir dont le plus récent texte remonte à l'été 2014.
Auparavant, de 2008 à 2010, il a avait publié un blogue personnel répertorié ici dans Train de nuit. On peut aussi le suivre à la radio de Radio-Canada à l'émission hebdomadaire Dessine-moi un dimanche.
Auparavant, de 2008 à 2010, il a avait publié un blogue personnel répertorié ici dans Train de nuit. On peut aussi le suivre à la radio de Radio-Canada à l'émission hebdomadaire Dessine-moi un dimanche.
En cet automne 2014, ce professeur-philosophe — philosophe de l'éducation surtout, une denrée rare en philosophie depuis John Dewey — est partout et fait feu de tout bois. Juste avant la rentrée, il déclinait dans son blogue à Voir les nombreux titres qui ont été publiés depuis :
« [...] publication de deux essais, dont Chronique des années molles, chez Léméac; et : Une histoire philosophique de la pédagogie, chez Poètes de Brousse. Paraît aussi, Théorie et pratique du bolchévisme, de Bertrand Russell (Éd. Du Croquant, en France) présenté et annoté par Jean Bricmont et moi, sur une traduction substantiellement revue et corrigée. J’ai collaboré à trois ouvrages qui sortent cet automne : un collectif sur la laïcité (PUO), un ouvrage sur l’économie (éditeur oublié…) et un collectif dirigé par Gabriel Nadeau-Dubois sur la gratuité de l’université. La version anglaise du collectif sur le hockey que j’avais dirigé aux PUL avec mon ami Christian Boissinot sort aux PUO sous le titre, je pense : Coach’s corner [...] »
Il est un des invités d'honneur au Salon du livre de Montréal qui débute aujourd'hui (à lire une très belle entrevue publiée dans La Presse), et surtout, un récent passage à TLMEP (voir l’extrait plus loin) a fait un tabac.
M. Baillargeon est un pédagogue exemplaire avec un grand sens de l’écoute et du respect des autres. Nous sommes en vrai dialogue avec lui.
Aujourd'hui sur sa page FB, M. Baillargeon met en lien un beau petit texte paru dans le blogue français La ruche : La ruche : Je suis sceptique voici pourquoi et voici comment.
Intellectuel critique de haut vol dans la tradition de Bertrand Russell, en philosophie de l'éducation il milite pour la libération des personnes par la culture scientifique, la rationalité, la philosophie et les arts. Encore hier à l’émission littéraire Plus on est de fous, plus on lit, il se faisait l’ardent défenseur d’un manuel en enseignement de la littérature pour les élèves du niveau secondaire — il n'y a aucun corpus national existant au Québec et les lectures proposées aux élèves de 13 à 17 ans varient d'un professeur à un autre selon leur bon jugement! L'idée d'un manuel présentant les divers courants et les différents genres littéraires viserait à permettre aux jeunes lecteurs de comprendre ce qui leur est proposé (sinon imposé) de lire.
Cette idée communiquée lors d'une table de discussion à la radio me semble tout à fait exemplaire de la manière Baillargeon visant un apprentissage riche, soucieux de la réception cognitive des interlocuteurs auxquels l'on s'adresse. C'est là une question d'accompagnement. Je suis en train de lire la préface écrite par Baillargeon à des textes traduits de Bertrand Russell — cf. Pourquoi je ne suis pas chrétien, coll. Instinct et Liberté, Lux éditeur, 2011, pages 7- 30 - dans laquelle il dit vouloir tout d'abord « rappeler qui est Bertrand Russell [...] », et « dresser un portrait de ses idées sur la religion [...] » espérant de la sorte que le lecteur pourra mesurer la pertinence et l'actualité du propos de Russell (op. cit., p. 8).
Normand Baillargeon est aussi un amateur de jazz (un fan de Yannick Rieu entre autres) et un lecteur convaincu de poésie! Son écrivain favori est Jacques Prévert. Son film favori est Les enfants du paradis. Il a recueilli Gilbert Langevin à la fin de sa vie. Cela m’avait beaucoup touché et j’ai eu le bonheur d’échanger quelquefois avec lui à ce propos. C’est lui qui m'a introduit au chansonnier Jean Custeau, décédé, hélas, il y a peu. Voir notamment mes Carnets pelés 31.
Extraits de TLMEP, 16 novembre 2014.
Un jour mon professeur Georges Leroux m'a sensiblement dit ceci : des philosophes qui se trempent, il n'y en a pas beaucoup. Et que serait donc, en effet, un philosophe qui n'aime pas communiquer des idées?
En un mot comme en mille, l'apport remarquable de Normand Baillargeon sur le plan du dialogue dans la cité est un phare essentiel en haute mer.
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