Quelques bulles et préambules, j'en ai envie, pour parler d'un chaud spectacle, bon en torbrûle, comme dirait ma mère. Les poètes, les poétesses, pas seulement ceux et celles d'ici, mais icitte oui, en sacrament, y sont vivants, de jour, de nuitte, sur tous les temps, des fois assez crasses, vivaces en chien, le dict le plus souvent sous tes reins, respirent, mangent, zigzaguent, font l'amour, désespèrent, montent sur leurs grands jouaux, prennent même les transports en commun... Tiens, la preuve, hier au soir, à la station de métro Sherbrooke, il y avait une longue filée de bonnes gens devant le guichet pour acheter un titre. Parmi eux on distinguait un soldat, pas si simple que ça, le regard un peu flottant, portant la casquette noire de François Guerrette. Une heure plus tard sous le grand panache et par le bouche- à-mots d'un Attentat digne d'une tempête de première qui vous crache dans l'face, la joyeuse bande de la compagnie Mo (comprenant entre autres Alexandre Bergeron, Catherine-Amélie Côté, Steve Gagnon, Alexandrine Warren...), espèce de petits-enfants du bas de Québec de Laliberté, jouerait littéralement et dans tous sens sur les planches du 4'Sous deux poèmes de Guerrette parmi une avalanche (49 textes en tout!) ne filant pas toujours doux comme le magnifique et flyé Fuck you de Steve Gagnon! Du Giguère, Lapierre, Catellier, du Beauchamp dit Beaucoup, Dorion, Dumas, Jutras, Faustino, du Larouche, Côté, Desrosiers de Fourrons la mort, Jean-Philippe Tremblay, Letarte, de la Chenelière, Catherine Lalonde, Maréchal, Carole David, Fontaine, la belle Louise Desjardins, Leblanc-Poirier, Sylvie Laliberté, Miron, Nicolas Lauzon, Dostie, Despatie, Desgent, Daoust, Godin, Aquin, Jocelyn Pelletier. Il arrive, et c'est manifestement perpétré ici dans cet Attentat — mis en scène avec finesse et simplicité par Gabrielle et Véronique Côté — que les poètes entre les branches se fassent enfin et de préférence tambouriner comme perdrix sur les épines, se laissent retentir par la bouche des comédiens. Par-dessus cette condamnation à la liberté, belle ensauvagée, il y a une voix d'ange qui porte les mots et quelques blessures sur des ailes blanches comme neige, c'est celle de Mykalle Bielinski. La troupe reste sur le qui-vive jusqu'au 17 décembre.
Photo Jacques Desmarais. L'équipe sur scène d'Attentat. |
Photo Jacques Desmarais. Panaches sur la scène du 4'Sous |
Après le spectacle, les acteurs tenaient une table de la libraire Port de Tête offrant au public les recueils des poètes inclus au programme. |
Le 4'Sous sur l'Avenue des Pins, Attentat réversible. |
Joyeuse tempête vue de la vitrine du 4'Sous. |
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